La minute Actu : Charlie, Air France et Palmyre

Charlie, de Paris à Harvard.


 

Une étonnante collecte de souvenirs vient de commencer à Harvard aux États-Unis. En effet, un peu plus de neuf mois après les attentats qui ont eu lieu à Paris en janvier dernier, la prestigieuse université américaine entend constituer des archives sur cet événement marquant grâce aux données en tout genre récoltées auprès du public.

Rappelons-nous des faits ! Le 7 janvier 2015, de Charlie Hebdo à une épicerie casher parisienne, des terroristes lourdement armés sèment la terreur, la mort dans les rues parisiennes et plongent la France dans une angoisse sans précédent. Ces attentats sont revendiqués au nom d’une certaine guerre contre la liberté d’expression occidentale. Au-delà de l’hexagone, une vague de soutien et de solidarité aux victimes s’est vite constituée. Ce soutien s’est matérialisé spontanément par le Hashtag viral #JeSuisCharlie, devenu en quelques secondes le symbole marquant de cette tragédie humaine.

Ainsi, comme de nombreux Français, les Américains ont partagé massivement le Hashtag #JeSuisCharlie pour témoigner leur soutien aux victimes de ces trois jours d’horreur.

Tout comme les Américains avec le 11 Septembre, les Français vivront dorénavant avec cette mémoire collective du 7 Janvier. Préserver cette mémoire collective devient un élément de devoirs civiques. En ce sens, l’initiative de la prestigieuse université Harvard ne peut qu’être salutaire et donner un exemple. La récolte et la mise à libre disposition de ces documents permettront à chacun de pouvoir revivre et retracer un moment important de l’histoire récente du XXIème siècle. Au final, c’est une manière en soi de ne pas oublier le pire de ce que l’être humain peut proposer mais également, de ne pas oublier que des grands moments de solidarité et fraternité ont toujours accompagné ces moments terribles de l’histoire humaine.

Que ce soient des photos, des tweets, ou des affiches, chacun peut contribuer à cette belle initiative via le site web: http://cahl.webfactional.com/#propose-submission

Air France, la goutte de trop.


 

Lundi 5 octobre, dans la matinée, les dirigeants d’Air France se sont réunis lors du comité central d’entreprise, afin de présenter un plan de restructuration de la compagnie aérienne pour les deux prochaines années. Bilan : 2’900 licenciements parmi les pilotes, les hôtesses et les équipes au sol, ainsi qu’une réduction de la flotte long-courrier.

Moins d’une heure après le début de la réunion, des centaines de manifestants, massés devant le siège, font alors irruption dans le bâtiment, semant la panique. Le DRH d’Air France, Xavier Broseta ainsi que Pierre Plissonnier, directeur Air France à Orly sont violemment agressés, leurs costumes arrachés, leurs chemises mises en lambeaux. La scène est complètement irréelle et choquante. Les images filmées de ce débordement ne tardent pas à envahir l’ensemble des médias internationaux, interloqués devant cette déferlante de violence. Les politiques s’emparent aussitôt de l’affaire, Valls parlant de « voyous », Sarkozy de « chienlit ».

Assurément, aucune raison valable ne saurait légitimer de telles agressions. Mais devant l’ultra-médiatisation de l’évènement, on en oublierait presque la principale et terrible information : 2’900 emplois sacrifiés, 2’900 « laissés pour compte », 2’900 « abandonnés » comme autant de foyers en difficulté demain.

Parle-t-on de la véritable violence ? De la véritable violence de ces milliers de licenciés, de chômeurs, d’hommes et de femmes qui perdent en un instant leur travail, leur gagne-pain ? Parle-t-on de cette violence ?

Palmyre, destin tragique.


 

Le 21 mai, l’organisation djihadiste État Islamique (EI) s’emparait de la cité antique de Palmyre, située à environ deux cents kilomètres de Damas, la capitale syrienne. Inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco, Palmyre, fondée et bâtie il y a plus de deux mille ans, est aujourd’hui considérée comme un des plus beaux joyaux de l’empire romain d’orient.

Mais la barbarie a eu raison du sublime héritage que nous ont laissé les générations précédentes. Depuis quelques mois, l’EI démolit un à un les édifices monumentaux de la cité syrienne, réduisant des trésors d’architecture à de vulgaires tas de ruines, pillant et revendant les vestiges transportables. Ce dimanche 4 octobre, l’arc de triomphe de Palmyre, datant du second siècle de notre ère, a rejoint la longue liste des merveilles ravagées par le fanatisme.

Sans le soutien de l’ensemble de la communauté internationale et si la cité antique n’est pas rapidement libérée, la « perle du désert syrien » ne sera bientôt plus qu’ombre et poussière, le sable et le vent enfouissant deux mille ans d’histoire.

Mais aussi…


 

– Le Prix Nobel de la Paix décerné cette année au Dialogue National tunisien.

– L’acteur pornographique Rocco Siffredi qui annonce l’ouverture de son « Université du hard ».

– Michel Platini et Sepp Blatter suspendus 90 jours par le comité d’éthique de la FIFA.

 

Arthur Chedozeau et Thibaud Rullier

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