La minute actu : Turquie, Dell et Prix Nobel

Turquie : trois jours de deuil national


Après les attentats du samedi 10 octobre, le pays se mobilise pour montrer sa solidarité avec les familles des victimes.

Samedi dernier, deux explosions ont eu lieu lors d’une manifestation pour la paix organisée par l’opposition pro-kurde. Le bilan est lourd et tragique ! Au moins 97 morts et pas moins de 507 blessés à déplorer.

Après le décret gouvernemental concernant les trois jours de deuil, 10’000 personnes se sont rassemblées sur la place d’Ankara (à quelques rues du lieu des attentats), afin de rendre hommage aux victimes.

Depuis cet événement, le gouvernement et les partis politiques d’opposition s’accusent mutuellement. Le HDP (parti pro-kurde) met en cause le gouvernement au pouvoir et l’accuse de ne pas avoir assez sécurisé la manifestation (il faut rappeler que ce n’est pas la première attaque envers ce parti. En effet, deux meetings avaient fait l’objet cet été d’attaques meurtrières). Quant au gouvernement, ce dernier pointe du doigt trois différents partis (en l’absence de revendications) : le parti travailleur du Kurdistan (PKK), l’organisation Etat islamique (EI) et le parti/front révolutionnaire de la libération du peuple d’extrême gauche (DHKP-C).

Malgré tout, les élections législatives (qui se tiendront le 1er novembre 2015) sont maintenues. La sécurité sera fortement renforcée, mais suite aux attaques, l’opinion publique risque de bouleverser l’équilibre dans les urnes.

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Qui aurait pu imaginer l’évolution de la société de Michael Dell, partit avec seulement mille francs de capital ! Le Géant américain de l’informatique annonce la plus grande acquisition de l’histoire du secteur des technologies. En effet, Dell rachète EMC pour 64,4 milliards de dollars.

Cette acquisition offre de nouvelles perspectives aux ambitions de l’ex-numéro un du PC. Il est vrai qu’il était nécessaire de compenser la décroissance continue du marché des ordinateurs (-10,8%) due au succès des smartphones et des tablettes. Grâce à EMC, Dell va augmenter son offensive dans le stockage des données pour pouvoir rivaliser avec IBM et Cisco.

Le pari que s’est lancé Michael Dell ne convainc pas tout le monde. Selon le spécialiste de l’informatique commerciale, Rodolph Koller : «Le marché bouge beaucoup au niveau mondial, le cloud computing est une tendance massive et tout le monde veut suivre. Les équipements comptent de moins en moins car tout devient virtuel. Or tant Dell, avec les serveurs, que EMC, avec ses solutions de stockage, ne sont pas des spécialistes du cloud».

Cependant, Rodolph Koller précise que le nouveau pari de Dell n’est pas forcément perdant. En effet, selon lui, « EMC possède VMWare, spécialisé dans les logiciels de virtualisation pour permettre aux entreprises de passer au cloud computing. Cela pourrait être un atout pour Dell ». Par ailleurs, selon les analystes, 80% de la valeur d’EMC serait due à VMWare.

Ce rachat suscite énormément de commentaires. Entre spécialistes de la finance informatique et spécialistes de l’informatique, le débat est vif sur l’opportunité de ce rachat. En attendant, seul l’avenir nous dira si l’acquisition folle du visionnaire texan sera une réussite.

Prix Nobel d’économie. : Angus Deaton au sommet


En 1867, le suédois Alfred Nobel inventait la dynamite. Eploré à l’idée d’associer son nom à cette terrible invention pour les siècles à venir, le scientifique laissait dans son testament une dernière volonté : créer un prix récompensant les hommes et les femmes ayant œuvré exceptionnellement pour le bien de l’humanité. Ainsi, chaque année depuis 1901, sont remis les Prix Nobel de physique, de chimie, de médecine, de littérature et de la paix aux plus méritants savants de notre temps.

Ce n’est qu’en 1968 que la plus prestigieuse des distinctions en sciences sociales, le Prix Nobel d’économie, est ajouté à la liste des prix. En plus de 50 ans, l’Académie Royale des sciences de Suède a récompensé les esprits les plus brillants de leurs générations. Leurs découvertes, théories et modèles sont aujourd’hui étudiés dans les plus grandes business schools du monde : Samuelson, Kuznets, Hicks, Tobin, Modigliani, Solow, Markowitz, Nash et tant d’autres.

Le jury suédois s’est mis d’accord cette année pour décerner le Prix Nobel d’économie au britannique Angus Deaton, professeur à l’université de Princeton aux Etats-Unis, pour « son analyse de la consommation, de la pauvreté et du bien-être ».

Une grande partie des recherches de l’économiste a été consacrée à l’analyse des variations de la consommation des ménages ainsi qu’à l’étude du niveau de vie des pays riches et des pays pauvres (branche de l’économie que l’on appelle économie du développement). Selon Deaton, l’humanité n’a cessé de progresser ces dernières centaines d’années. Mais la prodigieuse croissance de nos sociétés a malheureusement entrainé un creusement tout aussi spectaculaire des inégalités dans le monde, ce que le scientifique a pu constater lors de ces nombreuses études de terrain.

Deaton a par ailleurs publié récemment un ouvrage, The Great Escape – Health, Wealth, and the Origins of Inequality, cherchant à démontrer que le progrès humain ne cesse de faire reculer la pauvreté dans le monde mais qu’il ne bénéficie pas à toute l’humanité au même temps t, ce qui crée de profondes disparités.

Angus Deaton, qui succède au français Jean Tirole, affirmait dans une étude il y a quelques années, que le bonheur ne pouvait être amélioré au-delà d’un certain seuil de revenu (75’000 dollars par an). Durant l’année 2010, le salaire moyen suisse (brut) s’élevait à 74’520 CHF en moyenne, soit environ la même somme en dollars de l’époque (cours de change 2010)… Qui a dit que les suisses n’étaient pas heureux ?

Enguerran Badoux, Arthur Chedozeau & Thibaud Rullier

 

 

 

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