Elon Musk, mi-mégalomane mi-visionnaire ?

Tout au long de son parcours Elon Musk a su s’imposer comme un inventeur et un entrepreneur de talent. Bien que plusieurs menaces de faillites aient plané sur ses différentes entreprises, Elon Musk a toujours su rebondir pour faire de ses rêves une réalité. Son cheval de bataille demeure l’innovation poussée à des niveaux jamais atteints avant lui et surtout une remise en question permanente des codes et règles de notre monde. Retour sur le parcours de cet entrepreneur hors du commun.


Originaire d’Afrique du Sud, Elon Musk se réfugie dès son plus jeune âge dans les romans futuristes des conquêtes spatiales. A dix-sept ans, il obtient une bourse lui permettant de quitter le pays pour étudier au Canada, avant qu’il ne rejoigne les Etats-Unis. Il y étudie la physique ainsi que le commerce et obtient son bachelor à l’université de Pennsylvanie. Après s’être lancé dans un doctorat en physique énergétique à l’université de Stanford, il décide de mettre un terme à ses études pour co-fonder sa première entreprise : Zip2 Corporation. Il travaille alors avec son frère dans le but de créer un programme permettant la communication entre utilisateurs et annonceurs.

En 1999, Zip2 Corpotation est cédée pour 307 millions de dollars à Altavista, filiale de Compacq. A cette époque, Elon Musk et son frère empochent chacun leurs premiers millions, respectivement 22 et 15 millions de dollars (ils possédaient 12% de Zip2).

Par la suite, Musk co-fonde une banque en ligne nommée X.com, qui cessera ses activités bancaires pour devenir le fameux Paypal que l’on connaît aujourd’hui. Trois ans plus tard, en 2002, Paypal est racheté par Ebay pour une valeur de 1,5 milliards de dollars. Le rachat de la seconde société de Musk rapporte plus de 175 millions de dollars à l’homme d’affaire (il possédait alors seul les 11,7 % de l’entreprise).

Ce capital conséquent accumulé lui permet de se lancer dans la réalisation de ses rêves les plus fous, de la colonisation de Mars à la voiture électrique, en passant par la voiture sans pilote. Il crée ainsi SpaceX en 2002, bousculant la hiérarchie du milieu spatial, jusque-là chasse gardée des Etats.

Le but de sa nouvelle entreprise est de réduire les coûts et d’améliorer la fiabilité de l’accès à l’espace notamment grâce à la création de modules de lancements réutilisables (un bouleversement dans le monde spatial). L’innovation n’aboutissant pas toujours au succès, la société de Musk suit un chemin tortueux depuis son lancement. Le 1er septembre dernier, une fusée Falcon 9 contenant un satellite à plusieurs centaines de millions de dollars destiné à développer l’accès internet en Afrique, explose lors de son lancement de Cap Canaveral. Ce problème n’est pas un cas isolé : plusieurs autres engins de SpaceX ont connu des explosions similaires en 2015 et des échecs de missions en 2013.

La recette magique de Elon Musk est simple : prendre un maximum de risque, casser les prix et les codes de l’industrie spatiales. Malgré les difficultés et les aléas, Elon Musk s’engage sans hésiter là où bon nombre de ses prédécesseurs n’ont jamais osé s’aventurer.

Il entre dans le capital de Tesla Motors en 2004. Il en prendra le contrôle et commencera à la diriger quatre ans plus tard, en 2008. Après la création du modèle sportif appelé Roadster, Elon Musk brandit son nouveau fer de lance, une berline électrique plus économique, la désormais fameuse model S. Suivront le modèle X et le modèle 3…

En 2008, après avoir investi toute sa fortune dans Tesla et SpaceX, Elon Musk est au bord de la faillite, les lanceurs risqués de SpaceX rendant les entrées d’argent difficiles. Il est alors menacé d’un double dépôt de bilan et emprunte pour payer les salaires de ses employés. Fin 2008, les premiers essais concluants de SpaceX lui permettent de remporter un appel d’offre de la Nasa, un contrat de plus d’un milliard et demi de dollars pour réapprovisionner la station spatiale internationale.

En 2013, il lance le projet Hyperloop, dont l’objectif est de créer le moyen de transport le plus sûr et le plus rapide au monde (Los Angeles San Francisco en 30 minutes), indépendamment des caprices météorologiques. Elon Musk ne brevète finalement pas le projet, déclarant laisser le champ libre à des investisseurs aussi talentueux (et peut être aussi fou ?) que lui pour mener à bien ce projet.

En 2015 il propose sous la marque Tesla un système de stockage tampon d’énergie domestique (via la production solaire et éolienne) : selon l’homme d’affaire, ce système permettrait de se passer du réseau électrique. Afin de mener à bien son combat contre le réchauffement climatique, Elon Musk rachète SolarCity en 2016, une entreprise de services énergétiques qui fabrique, finance et installe des complexes énergétiques (panneaux solaires, bornes de recharge de voiture, stockage d’électricité…).

En décembre 2015, Elon Musk co-fonde OpenAl, un organisme de recherche dont le seul but est la création d’une intelligence artificielle à visage humain, qui serait bénéfique pour toute l’Humanité. Musk fait de l’intelligence artificielle son nouveau terrain de jeu et le budget colossal d’un milliard de dollars investi en dit long sur les intentions des deux créateurs : créer l’intelligence artificielle de demain.

 

« We’re changing the world and changing history, and you either commit or you don’t »

 

Charles Gousset