Evan Spiegel, l’enfant gâté visionnaire

Evan Spiegel a seulement trois ou quatre ans de plus que vous. Il vient pourtant d’acquérir une maison à Los Angeles pour plus de 12 millions de dollars (US). A seulement 26 ans, Spiegel est le plus jeune milliardaire du monde avec une fortune estimée à 2.1 milliards de dollars (Forbes, Septembre 2016).

Portrait du co-créateur de Snapchat, l’application évaluée à ce jour à plus de 22 milliards de dollars.


Qui ne connaît pas Snapchat, cette fameuse application qui vous permet d’envoyer photos et vidéos à vos amis sans que ceux-ci ne soient en mesure de les conserver (enfin presque) ? Si vous aimez en abuser, vous faites partie des 150 millions d’utilisateurs quotidiens. Derrière Facebook, Snapchat est le réseau social favori des millenials. Et pour cause, son créateur Evan Spiegel a lancé l’application alors qu’il n’était pas plus vieux que ses utilisateurs actuels : il avait 22 ans.

Les caprices d’un enfant gâté

Evan Spiegel n’as pas eu l’enfance difficile qu’on aime entendre lorsque l’on nous conte des success stories. Enfant privilégié, fils de deux parents avocats, le jeune américain grandit dans les beaux quartiers de Los Angeles. Eduqué dans une école privée de Santa Monica, Evan Spiegel poursuit par la suite ses études par un Bachelor en Product Design à l’université de Stanford.

Membre d’une fraternité, Spiegel est alors bien loin du cliché du codeur coincé, à l’image de Mark Zuckerberg (voir par ailleurs l’excellent film The Social Network de David Fincher) ou autres Steve Jobs. En charge d’organiser les soirées, le jeune homme cultive durant ces années universitaires sa réputation de macho et d’enfant gâté.

Mais le jeune homme est talentueux : Snapchat nait d’un projet de fin d’étude. Afin de se consacrer entièrement à son idée, Spiegel prend la décision de quitter l’université, avant qu’il n’ait obtenu et validé tous ses crédits (Corinne en aurait des frissons). Encore un passe-droit pour le jeune homme : il ira finalement à la cérémonie de fin d’études pour recevoir son diplôme, comme tous ses camarades.

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Un CEO radical

Si la réponse par la négative n’a jamais été une option dans sa jeunesse, ce n’est certainement pas en entreprise que Spiegel allait changer ses habitudes. Le jeune CEO n’est pas un patron facile. Il communique très peu avec ses employés, à tel point que ces derniers apprennent les nouvelles de l’entreprise en lisant la presse. Une idée pas à son goût ? Elle tombe dans les oubliettes sans discussion possible. Mais Evan Spiegel applique le même sort à ses propres idées : il en crée autant qu’il en jette et c’est selon lui la force de Snap Inc.

Quid de la vie privée ? A en croire ses propos, l’application respecterait la sphère privée de ses utilisateurs. Spiegel est contre la publicité ciblée et a même déclaré trouver « effrayantes » les suggestions personnalisées de Facebook. Lui-même porte une attention toute particulière à la préservation de sa vie privée. Son compte Twitter est vide et il est presque impossible de savoir s’il possède réellement un profil Facebook.

Une chose est sûre, malgré une jeunesse dorée, Spiegel a su bouleverser le monde des réseaux sociaux et reste avant tout un visionnaire :

“We no longer have to capture the ‘real world’ and recreate it online. We simply live and communicate at the same time.”

Antoine Mathieu et Martin Boujol