hackerspaces de lausanne

Démystifier le mot hacker

« Le terme hacker est généralement associé à des individus pratiquant le piratage informatique. Mais ce n’est pas l’unique définition du mot. Les hackers sont des bidouilleurs qui détournent les objets où les logiciels de leur fonction première que ce soit en informatique, en électronique et même en biologie. Ils visent à rendre service à la communauté et non à des entreprises lucratives. »

Entre la route de Lausanne et les voies de chemins de fer à Renens se trouve un bâtiment pourvu d’une architecture industrielle d’une autre époque qui ne donne pas envie que l’on s’y intéresse. Pourtant, dans cet ancien édifice des Imprimeries Réunies de Lausanne (qui ont fermé en 2015) se trouve un pôle d’innovation qui projette ses visiteurs dans le futur.

On y trouve des start-ups, l’incubateur de start-ups MassChallenge, un espace de coworking, le master HES-SO en innovation « Innokick », un makerspace, un Fablab et les hackerspaces Fixme et Hackuarium.

Ces trois derniers ont beaucoup de choses en commun. Ce sont les trois des associations visant à promouvoir le partage de connaissances et de savoir en lien avec les nouvelles technologies et ayant pour approche principale la pratique et l’expérimentation.

À Fixme, les membres disposent de toute la matériel nécessaire pour faire des montages électroniques.

Le plus classique des trois est Fixme, un hackerspace qui suit la définition primale du mot c’est-à-dire un espace d’échange principalement orienté électronique et informatique. Avec son odeur de soudure et sa myriade de composants électroniques digne de la caverne d’Ali Baba, tout porte vers l’envie de créer de nouvelles choses. En regardant autour de soi, on découvre plein de projets un peu foufous : les bandes de LEDs aux plafonds qui changent de couleur depuis une interface, la borne d’arcade TRON qui a été remise à jour à coup de micro-ordinateur et d’émulateur, les imprimantes 3D qui ont été construites sur place et le cloud créé par les membres de l’association.

Il y a aussi des événements comme les 3D Thursday où l’on parle de modélisation 3D (conférence et discussions) et qui a mené à bien un projet de reconstitution du château de Vufflens à l’aide d’un drone, mais aussi les repair cafés, des ateliers de réparation d’objets électroniques.

À l’étage, on trouve le bio-hackerspace Hackuarium qui oriente ses efforts vers le Do It Yourself (DIY) biologique. Ici, on troque les composants électroniques pour des microscopes et un laboratoire P1 pour faire du génie génétique. Parmi les projets développés, il y a celui de créer des colorants industriels non pas à base de produits chimiques mais de bactéries qui ont naturellement une couleur particulière. Les bactéries sont élevées et se reproduisent rapidement pour ensuite être broyées en patte et former une méthode de coloration renouvelable et écologique.

Les imprimantes 3D, un des symboles du mouvement hacker.

Il y a également le Fablab, issu d’un réseau créé par le Massachusetts Institute of Technology (MIT) avec la volonté de lier les forces de plusieurs disciplines afin de faire avancer la technologie. Ici, on crée des prototypes en tout genre grâce aux différentes imprimantes 3D qui permettent de rapidement réaliser des modèles à prix minimes et aux découpeuses lasers qui permettent de rapidement travailler le bois.

Toutes ces associations sont ouvertes et bénéficient de pouvoir partager leurs connaissances. De nombreux événements y sont tenus régulièrement pour les non-initiés et votre curiosité vous amènerait facilement à découvrir ce monde des nouvelles technologies, de création et de débrouille.

Rendez-vous hébdomadaire de Fixme et Hackuarium les mercredis soir et les mardis soir pour le Fablab.

Luca Bron