L’UNIL vote! Référendum sur le fonds de solidarité étudiant

Le 16 octobre 2018, aboutissait le référendum universitaire visant à contrer la baisse du montant maximal pouvant être distribué par le Fonds de Solidarité Etudiant (FSE) géré par la FAE. Le comité référendaire ayant récolté les 200 signatures nécessaires avec succès, l’objet sera voté par l’ensemble de la communauté étudiante de l’université dans la semaine du 29 octobre 2018 au 4 novembre 2018.

Lancé par le syndicat SUD-EP, le référendum combat la baisse du montant maximal de 580 à 500 CHF. Il estime que cette réduction mettra en péril les étudiants qui jusqu’alors payaient leur taxe d’immatriculation (s’élevant elle aussi à 580 CHF) à l’aide du montant versé par le FSE. SUD-EP craint que les étudiants précaires ne puissent plus s’acquitter de la taxe semestrielle et se retrouvent ainsi exmatriculés de force.

Il est cependant nécessaire de préciser que contrairement à ce que laisse sous-entendre le syndicat dans ses communiqués de presse[1], la baisse du montant maximal alloué par aide et par étudiant ne signifie pas que la FAE va baisser le montant total des aides. Le budget de 45000 CHF reste identique à celui de l’année précédente et la réduction vise uniquement à distribuer une aide à un nombre plus large de personnes en situation précaire (16% d’étudiants aidés en plus). Il ne s’agit pas d’une coupe dans les prestations mais d’une redistribution plus large de la somme allouée.

SUD-EP avance également que le montant de l’aide allouée aux étudiants était de 65000 CHF durant l’année académique 2017-2018, ce qui est vrai dans une certaine mesure. Bien que le budget initial soit toujours de 45000 CHF par année, il s’était vu rallongé exceptionnellement de 20000 CHF au cours de l’année passée face à la hausse des demandes de soutien. Hausse qui a contribué à une perte nette dans l’exercice 2017-2018 de la FAE.

Afin de mieux comprendre ce point, il est également utile de se pencher sur les sources du financement du FSE. Les caisses du FSE sont renflouées en début d’année académique par une partie des subsides universitaires que les diverses associations reçoivent. Les associations renoncent ainsi à une partie des subsides et les versent sur le compte du FSE. Cette source de financement permet ainsi de garantir l’indépendance de la FAE lors de l’allocation des aides et l’attribution juste de l’aide sans pression financière externe. Enfin, il est aussi important de noter que le financement du fonds peut être augmenté par des contributions volontaires des associations ou des récoltes de fonds organisées par ces dernières.

Enfin, il est nécessaire de remettre le FSE dans son contexte. Le FSE est un fonds d’aide qui se substitue aux bourses d’études cantonales et universitaires lorsque celles-ci ne peuvent être allouées ou lorsqu’elles prennent trop de temps à être autorisées. Il s’agit donc uniquement d’une aide ponctuelle et de taille réduite quand on compare le budget annuel du FSE à celui du SASME (respectivement 45000 CHF contre 1’000’000 CHF).

Pour conclure, soulignons qu’il est vital de démocratiser l’éducation supérieure et d’abolir les barrières financières que certains étudiants pourraient rencontrer. La décision de la FAE (sur laquelle porte ce vote) de baisser l’allocation maximale, n’amplifie ni ne réduit le problème de la précarité étudiante, car le budget total du FSE ne se trouve pas modifié. Le débat de la précarité étudiante devrait se centrer sur les acteurs institutionnels. Ce qui permettrait d’aider concrètement les étudiants en situation précaire serait une réduction de la bureaucratie dans l’allocation des bourses officielles ainsi qu’une augmentation totale du budget des bourses officielles et du FSE.

 

Bernhard Bieri

 

Sources et argumentaire des deux parties

SUD-EP : http://www.sud-ep.ch

FAE: http://www.fae-unil.ch

http://www.sud-ep.ch/on-ne-repond-a-augmentation-de-precarite-baisse-aides