Dès la première année, la question de savoir quelle mention comportera votre Bachelor est un choix qui occupe l’esprit. Aux cours de ces trois ans, nombreuses sont les idées reçues, nombreuses sont les appréhensions mais dans le fond qu’en est-il en réalité ?
Le Bachelor en Management est-il réellement plus simple qu’en Economie Politique ? Faire son bachelor en Economie Politique est-il la promesse de passer une année entière dans les profondeurs du CEI à faire du stata ? Les débouchés sont-ils vraiment différents ?
Pour répondre à ces questions et vous permettre de vous faire un avis mieux fondé, l’HEConomist est allé pour vous rencontrer des élèves de 3e année ayant fait leurs choix. Un premier article (celui-ci) concernera le Bachelor Economie Politique. Un deuxième article concernera les témoignages des gens ayant choisi le Bachelor Management (trouvez le ici).
Cet article concerne donc le bachelor en Economie Politique. Nous sommes allés à la rencontre de deux étudiants très différents mais très représentatifs des personnes que l’on trouve au sein de ce cursus :
– Loïc, une âme de chercheur, se dirigeant vers un master en Actuariat et plus si affinité. Il est l’archétype même de la personne à l’aise avec les chiffres. Une régression linéaire ne lui fait pas peur, il vous la fait même de tête !
– Pavlos, bien moins attiré par la recherche. Il se voit bien plus dans le milieu industriel ou financier. Ses modèles ne lui serviront qu’à atteindre ses objectifs. Les statistiques n’ont qu’un seul but : la rentabilité, la science attendra.
Voici donc les témoignages de ces deux personnages :
Pourquoi avoir choisi Economie Politique ?
Loïc : Je ne suis pas intéressé par le master écopo, plutôt par actuariat. C’est donc plutôt pour le coté mathématique de ce bachelor que j’ai choisi cette voie. Probablement aussi pour me donner un challenge, le bachelor en écopo est réputé plus difficile et je voulais voir si j’en étais capable.
Pavlos : Le choix de la filiale économie politique est né du souhait d’appliquer (finalement) tout le savoir accumulé au cours des deux premières années de Bachelor. Tout en approfondissant les matières déjà vues, telles que la microéconomie, la macro ou encore les statistiques, une orientation bien plus pratique contribue à rendre des branches paressant rébarbatives, particulièrement intéressantes.
Personnellement, poursuivre en écopo est un challenge, et malgré la lourde charge de travail nécessaire afin de rester à jour, le choix reste sans regrets car la sensation de progrès est omniprésente.
Si tu devais décrire ton Bachelor en 2 mots, lesquels seraient-ils ?
Loïc : Intense et mathématique
Pavlos : exigeant, surprenant.
Qu’est-ce que tu penses avoir appris de plus qu’en Management ?
Loïc : Ce n’est pas facile de répondre à cette question. Je ne pense pas pouvoir dire que j’ai appris des choses « en plus ». Certaines personnes disent que certains cours de management sont « cadeaux » par rapport à ceux d’écopo, mais je serais juste incapable de rendre un projet de marketing, je ne partage donc pas forcément ce point de vue. Je dirais simplement qu’on apprend des choses différentes. Mais je trouve quand même un peu dommage qu’il n’y ait plus du tout de maths en bachelor management, et qu’on ne puisse pas faire plus que des matrices 2×2 en finances des marchés parce que personne ne se souvient comment les inverser.
Pavlos : Difficile à dire, je ne suis pas les deux cursus en même temps. Mais il est inutile de hiérarchiser les sections, en 3ème on peut se permettre d’apprendre par intérêt personnel et non par l’obligation découlant du tronc commun de première et deuxième année. Ceci dit, je doute que nos camarades de Mana auraient beaucoup à dire sur une décomposition de Cholesky…
Quels sont selon toi les débouchés les plus adaptés ?
Loïc : Je ne pense pas que le bachelor que l’on choisit ait une grande importance sur notre futur professionnel. Personnellement je pense que le choix du bachelor devrait se faire sur la base du master que l’on veut faire plus tard.
Pavlos : Les pistes privilégiées seraient de devenir chief economist d’une banque nationale, une suite dans le milieu académique, et pourquoi pas de la recherche. Mais honnêtement, aucune route n’est tracée, il n’est jamais trop tard pour changer d’avis, car il y a toujours le Master pour se rattraper.
Selon toi, quelles personnes devraient choisir le Bachelor en Economie Politique ?
Loïc : Il n’y a malheureusement que 2 options en bachelor alors qu’il y a 7 masters différents. Je pense que les personnes voulant s’orienter vers des masters plutôt quantitatifs tels que finance, actuariat et bien sur écopo seraient mieux préparées en prenant le bachelor écopo. Cependant il est bien sûr aussi possible de prendre les cours spécifiques à son orientation dans les 18 crédits libres.
Pavlos : Si tu es passionné par la recherche, avide d’un poste à la BNS, ou tu as simplement un amour démesuré pour l’économie, ce bachelor est pour toi!
Si par contre tu aspires à devenir relationship manager d’une grosse banque suisse, 120 crédits ECTS te suffisent largement.
Quel cours t’as vraiment marqué, qu’il ne faut pas rater ?
Loïc : Il y en a pas mal qui sont « immanquables » mais si il ne fallait en citer qui soit exclusivement écopo ce serait les 2 cours du professeur St-Amour, Macro II et finances publiques. Même si je ne suis pas d’accord avec la méthode d’évaluation/notation, ce professeur a un don pour enseigner une matière très dense et complexe d’une façon que je n’ai retrouvé nulle part ailleurs. Bien que ces 2 cours apportent beaucoup de travail et pas forcément une bonne note, ils sont immanquables. Il arrive même à les rendre drôle avec ses grenouilles.
Pavlos : A ma grande surprise ce fut celui d’ « Industrial Organization », un temps donné par le plus que fameux Thomas Von Ungern-Sternberg. Ce cours est immanquable dans un cursus écopo car les notions étudiées couvrent un large panel de modèles, dont un futur (micro)-économiste ne pourrait vivre sans. Gare à l’examen, le taux d’échec est élevé.
Pour finir, si ton rythme de travail en 3éme était une chanson, laquelle serait-elle ?
Loïc : Fallen leaves de Billy Talent : ça commence fort, ça fini fort et il n’y a pas de pauses.
Pavlos : Layla, Eric Clapton.
Un grand merci à Loïc et Pavlos pour leurs témoignages.
A jeudi pour découvrir ce que le Bachelor Management propose.
Stay Tuned !
Alexandre Azan-Soulié
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