Gruyère Space Program est une association lancée par sept jeunes étudiants de l’EPFL, qui est spécialisée dans le lancement de modèles réduits de fusées.
Rencontre avec une équipe dynamique, dont tous les membres abordent fièrement le pull de leur association !
Quelle est la spécificité de votre association ?
Notre association est Gruyère Space Program (GSP), qui est un programme de construction de fusées. Notre nom fait référence tout simplement à la région de la Gruyère dont la plupart des membres sont issus. Nous sommes tous en Bachelor en ingénierie à l’EPFL. Notre association ne fait pas partie de l’EPFL, car cela engendrerait trop de contraintes pour nous.
Nous avons débuté notre projet il y a un an et demi avec comme objectif de faire une fusée de A à Z. Ce qui nous a motivé est de pouvoir mettre en pratique ce que nous apprenons en cours à l’EPFL, qui est très abstrait. Nous sommes sept dans l’équipe, répartis en trois tâches principales. La première consiste à gérer tout ce qui est électronique, cela va du système présent dans la fusée à la station au sol pour la faire décoller. La deuxième tâche comprend un système de parachute que nous avons inventé afin de récupérer la fusée. Enfin, la troisième tâche concerne la structure et motorisation de la fusée.
Actuellement nous sommes en train de travailler sur un deuxième modèle de fusée qui n’aura pas besoin de structure au sol, pour l’aider à décoller (ce qui actuellement permet à la fusée de voler droit). Notre objectif avec cette deuxième fusée serait de créer un moteur avec un gimbal (aussi appelé TVC pour thrust vector control) qui s’adapterait à la trajectoire de la fusée pour la redresser en s’orientant dans la direction que le module électronique lui indiquerait. La fusée pourrait donc décoller depuis n’importe où, même depuis une table (si on n’a pas peur de la brûler), sans nécessiter une préparation préalable. Ce projet de deuxième fusée stabilisée activement est assez ambitieux car, selon nos sources, peu de personnes dans le monde ont réussi à le réaliser !
Enfin, nous effectuons nos essais près de Bulle dans la nature. La fréquence de lancement de nos fusées est assez variable, ils dépendent de la météo, de nos examens etc. Nos fusées font un peu moins de 100 cm pour environ 500 grammes et atteignent environ 500 mètres de hauteur.
Comment on fait pour fabriquer une fusée ? Est-ce qu’elle revient à bon port ?
Il faut savoir que la majorité de ce que nous avons appris concernant les fusées, nous l’avons trouvé sur internet. Nous utilisons des imprimantes 3D pour les grosses pièces de la structure de la fusée, presque tous les membres en ont une chez eux. Les petites pièces du circuit électronique se trouvent relativement facilement. Contrairement à ce que l’on pourrait croire fabriquer des modèles de fusées ne coûte pas si cher que cela si l’on va à l’essentiel. Ce qui coûte cher, c’est le moteur, mais grâce à notre système de parachute, nous arrivons à le récupérer. Mais parfois la chance ne joue pas en notre faveur et la fusée peut se poser sur un arbre ou autre endroit insolite !
Est-ce dangereux de lancer une fusée ?
Il n’y pas de risque au niveau pyrotechnique car nous utilisons un système d’allumettes électroniques à distance. Le seul risque avec le lancement d’une fusée, c’est qu’elle nous tombe sur la tête (en cas de problème avec le parachute), c’est pour cela qu’il ne faut jamais la quitter des yeux !
Quel est votre objectif sur le long terme ?
Allez manger une fondue sur la lune !! Plus sérieusement, la plupart d’entre nous seraient intéressés à travailler dans l’ingénierie spatiale plus tard. Mais avant toute chose, notre objectif est d’apprendre à être débrouille, faire le lien entre nos études et du travail concret et surtout s’amuser !
Un grand merci à toute l’équipe du Gruyère Space Program !