L’American Breakfast d’Edward Bernays

Ne vous êtes-vous jamais demandé d’où venaient certaines de nos habitudes ? Il existe des petites habitudes comme manger des œufs et du bacon au petit déjeuner, ou pratiquées à plus large échelle comme les fêtes de fin d’année. Nous n’en sommes pas toujours conscients, mais certaines de ces habitudes, qui dans notre esprit font partie de notre identité et de notre culture, ont été intégrées à notre quotidien volontairement. Un des premiers à avoir développé des outils qui permettent d’influencer l’opinion de la sorte s’appelle Edward Louis Bernays. Vous n’en avez peut-être jamais entendu parler, pourtant il est surnommé le père du marketing moderne, et on lui attribue la création de l’industrie des relations publiques. Dans cet article, je vais décrire brièvement un exemple qui permet de comprendre comment Bernays a mis en pratique des stratégies pour influencer l’opinion à large échelle.

Quand on pense au petit déjeuner américain et à l’American way of life, le plat qui nous vient à l’esprit est très certainement le fameux Bacon & Eggs (et non les pancakes, qui sont apparus pour la première fois en Angleterre !). Pourtant, ce plat existe dans les assiettes de nos compères transatlantiques depuis seulement un siècle. Dans les années 1920, la compagnie Beech-Nut Packing, principalement axée sur la production et le commerce de viande, veut trouver un moyen d’augmenter la demande en viande des Américains. Elle adresse son problème à l’agence d’Edward Bernays. La solution trouvée est plutôt simple : pourquoi essayer d’augmenter les quantités de viande servies à midi et le soir si on peut convaincre l’opinion publique que le repas le plus important de la journée est le petit-déjeuner ?

Après avoir contacté des docteurs pour donner plus de poids à l’importance d’un tel repas, il publie la « découverte » dans une vaste campagne marketing. L’appui de spécialistes est très important pour convaincre l’opinion publique, et ce sont les journaux qui s’occupent de transmettre l’information aux masses. Edward Bernays choisit ce moyen de communication car il était pris très au sérieux par la population américaine et cela donne du crédit au message qu’il transmet.

Cet article n’était qu’une petite mise en bouche au talent marketing de Bernays. Un prochain article suivra très certainement, pour vous réjouir les papilles gustatives. En attendant, posez-vous cette question quand une marque s’appuie trop fortement sur l’avis d’experts pour vendre son produit : quel est l’objectif sous la tranche de bacon ? Bonne digestion !

 

 

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Nicola De Paris
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