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Le printemps, le temps des abeilles.

Les bourgeons apparaissent, les oiseaux gazouillent, les températures montent et le foehn suisse s’estompe pour annoncer la venue du printemps.

« L’abeille est plus honorée que les autres animaux, non pas parce qu’elle travaille, mais parce qu’elle travaille pour les autres. » – Saint Jean Chrysostome

Les abeilles

Les abeilles sont des insectes pollinisateurs classés dans l’ordre des hyménoptères, composé également des guêpes, fourmis et frelons. A noter que les bourdons sont un groupe spécifique d’abeille et non une famille distincte. Les abeilles se différencient de ces autres espèces par leur taille (entre 9 et 15 mm de long), leur poids (entre 60 et 80 mg) et leurs quatre ailes reliées deux à deux.

Il existe plus de 20’000 espèces d’abeilles dans le monde, et la majorité sont solitaires et ne produisent pas de miel.

L’espèce la plus connue est au contraire sociale et produit du miel, d’où son nom «Apis Mellifera» qui signifie «Abeille qui donne du miel» en latin. C’est une abeille semi-domestique originaire d’Europe et très largement utilisée en apiculture de nos jours. Plusieurs modifications génétiques ont été apportées à l’abeille endémique par le hasard ou par l’homme, ce qui a créé des sous-espèces moins agressives et plus résistantes aux maladies.

Un essaim d’abeilles vit regroupé au sein d’une ruche qui permet à un apiculteur de récolter plus facilement le miel. Les abeilles forment une colonie composée de trois castes bien distinctes qui ont toutes un rôle bien défini.

La reine est la seule femelle fertile et la mère de la colonie.

Les faux-bourdons sont les abeilles mâles qui vont féconder les reines.

Les ouvrières sont les femelles non-fertiles qui assurent plusieurs rôles. En effet, au début de leur vie, elles préparent les alvéoles pour accueillir les œufs de la reine, puis elles deviennent des nourrices pour ces futures larves. A la fin de leur vie, elles deviennent des butineuses au printemps et vont de fleur en fleur collecter du pollen et de l’eau pour réguler la température de la ruche.

Le rôle environnemental des abeilles

Ce n’est plus un secret que les abeilles sont l’une des espèces les plus importantes pour la protection de notre écosystème. Lors de leur périple hors de la ruche, les butineuses volent de fleurs en fleurs pour en récolter le nectar. Celui-ci leur permettra de créer le miel en passant par plusieurs réactions chimiques naturelles.

Durant ce voyage, du pollen se fixe sur leur corps et va ensuite se déposer sur les plantes parcourues. C’est ce transport de l’organe reproducteur mâle (le pollen) vers l’organe reproducteur femelle qui est appelé la pollinisation. C’est par cette importante étape que la majorité des plantes sont fécondées. Sans pollinisation, la plante ne formera alors qu’une fleur, mais pas de fruits ni de graines nécessaires à la pousse d’une autre plante. On peut considérer les abeilles comme les agricultrices de la nature.

Un exemple typique est celui de la vanille sur l’île de la Réunion. Des gousses y ont été importées d’Amérique du Sud pour les cultiver. Étant pollinisée par une espèce d’abeilles inexistante sur l’île, la plante ne pouvait pas être fécondée. On voit ici l’importance des insectes pollinisateurs puisque la vanille doit aujourd’hui être fécondée manuellement, alors que sur le continent, la manière naturelle suffit.

En plus de leur rôle dans la fécondation des fleurs, les abeilles sont d’excellents indicateurs de l’état de l’environnement qui les entourent. Par son fort taux de reproduction et une courte durée de vie, c’est une espèce qui réagit vite aux modifications de son environnement. Lorsque les abeilles butinent, elles sont en contact avec l’air, la terre, l’eau et les végétations à proximité de leur ruche.

Les biologistes se réfèrent pour ces études aux taux de mortalité au sein de la colonie, la composition de tous les produits de la ruche, les substances retrouvées sur le corps des abeilles, leur comportement après avoir été en contact avec des substances utilisées en agriculture, etc.

Conséquences économiques de la disparition des abeilles

L’importance des abeilles fait l’unanimité. Les scientifiques expliquent leur rôle de pollinisateurs, indispensable pour la durabilité de l’écosystème sur notre planète. Malgré cette conscience, le nombre d’abeilles baisse drastiquement ces dernières décennies, inquiétant les écologistes et les économistes.

Vous ne vous rendez peut-être pas compte, mais 1/3 des bouchées que vous mangez dépendent directement ou indirectement de la pollinisation des abeilles. 1/3 de notre approvisionnement alimentaire disparaîtrait donc si la population des abeilles venait à se dissiper et si nous n’intervenions pas manuellement. Cette réduction potentielle entraînerait des conséquences mondiales dramatiques, car ces insectes font partie intégrante de la sécurité alimentaire dans le monde.

Dans l’hypothèse d’une disparition totale des abeilles, on peut facilement anticiper une augmentation du prix de certains fruits, légumes, noix ou épices, pour lesquels les abeilles sont indispensables à leur reproduction. En d’autres termes, une diminution de la production résulterait à l’inflation des prix de ces denrées. L’effondrement des colonies affecte également les industries bovine et laitière. Les abeilles pollinisent le trèfle, le foin et d’autres cultures fourragères. Leur disparition entraîne une augmentation du coût des matières premières. Cela augmente les prix du bœuf et du lait à l’épicerie.

Pour conclure, les humains, les animaux et les espèces végétales dépendent tous des abeilles d’une manière ou d’une autre. Et, s’il est important de comprendre l’effet que les humains ont sur les abeilles, il est encore plus important de savoir que vous pouvez aider !

Tout d’abord, consommer intelligemment le miel, éviter la surconsommation. Mangez du miel durable pour favoriser les apiculteurs qui privilégient des populations d’abeilles sauvages et n’utilisent pas d’insecticides chimiques. Si vous possédez un jardin, vous pouvez également le cultiver en adaptant vos plantes pour que les abeilles aient accès au nectar de mars à octobre. Vous pouvez également, au lieu de placer un hôtel à insectes qui restera vide pendant des années, laisser une partie de votre jardin non-entretenu pour développer la faune et la flore naturellement.

Béatrice Bilger
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