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Une Femme, Un Destin

J’ai choisi de dédier cet article aux femmes, combien d’entre elles sont courageuses, inspirantes, puissantes et pourtant si peu entendues ? La puissance dans ce qu’elle a de plus noble, celle qui permet de bousculer les lignes, les codes, non celle qui a comme unique but de dominer l’autre pour assouvir une soif de contrôle. Qu’elles soient dirigeantes, actrices ou encore avocates, toutes ont eu la possibilité de répondre aux questions de Léa Salamé, une journaliste française. J’ai écouté toutes ces interviews et je veux transmettre leurs conseils, tant il me semble important que les jeunes filles, comme moi, puissent avoir des modèles de réussite féminins.

Christine Lagarde évoque la puissance comme un synonyme de maîtrise lorsque le pouvoir est davantage la capacité à décider, à entraîner. Première femme à diriger un grand cabinet d’affaires américain, première femme ministre de l’Économie en France, première femme à diriger le FMI et première patronne de la BCE, et pourtant rien ne la prédestinait à ce parcours atypique. Elle dit avoir essuyé beaucoup d’échecs, notamment l’ENA deux fois. Au travers de son interview, elle donne la recette qui lui a permis d’y arriver. Étant dotée d’une excellente capacité d’écoute, elle parvient à créer des liens lors de rencontres qui, selon elle, ont joué un rôle très important dans sa carrière. Évidemment, elle ne cache pas que pour arriver à de telles responsabilités, elle a dû consacrer toute son énergie à sa réalisation, travailler énormément et donc faire des sacrifices. Le hasard, comme dans tout, a aussi eu son importance dans l’équation, mais il faut parfois réussir à dire oui sans réfléchir, sans peser le pour et le contre. Cette capacité à prendre des risques ne peut être ignorée. Elle ne se qualifie pas d’ambitieuse dans la mesure où elle n’avait ni plan de carrière ni d’objectif déterminé. Finalement, son travail, ses rencontres et sa prise de risque ont fait d’elle la femme puissante qu’elle est aujourd’hui. Elle révèle également que bien souvent, lorsqu’une situation est désespérée, on appelle une femme. Elle ajoute que les femmes ont souvent une approche différente d’un problème. Elles sont davantage attentives aux personnes, elles se souviennent que derrière les chiffres se cachent des humains. Finalement, Christine Lagarde prouve par son parcours que faire confiance aux autres tout en acceptant le risque et en se faisant confiance peut mener sur le bon chemin, un chemin que nous n’aurions pas trouvé seuls.

Marion Cotillard reconnaît être devenue puissante lorsqu’elle a pris conscience de ses peurs et a eu le courage de les affronter. Elle raconte combien, jeune, elle avait du mal à comprendre les rapports sociaux. Elle dit s’être réconciliée avec elle-même le jour où elle a eu le courage d’avouer à une personne de son entourage le mal qu’elle lui avait fait. Elle qualifie ce moment d’acte d’amour envers elle-même. Prônant la bienveillance, elle nous prouve qu’il est possible de devenir quelqu’un sans écraser les autres. Selon moi, le moment fort de son interview est celui où elle énonce ce que pourrait être un leader à ses yeux : lorsque l’on « valorise une personne, qu’on lui donne du crédit, cette personne peut apprendre, avoir un avis et faire évoluer sa conscience. La vraie puissance ce serait de prendre des décisions importantes, de faire des promesses sincères et de les tenir. » Ainsi, il y aurait tout à gagner à avoir le goût des autres, à les considérer comme des atouts plutôt que comme des ennemis. Une relation intellectuellement enrichissante mutuelle. Tout seul, on va plus vite ; à deux, on va plus loin…

Jacqueline Laffont, quant à elle, une avocate de renom parisienne, avoue à travers son échange avec Léa Salamé qu’elle ne s’était jamais dit qu’elle ne pourrait y arriver. Elle évoque elle aussi sa définition de la puissance. Pour elle, être puissante, c’est se mettre au service de quelque chose qui nous tient à cœur. Convaincue que nous sommes « plus intelligents, au sens où l’on connaît davantage les personnes, les ressorts psychologiques, les situations quand on sort de son monde », elle entend continuer à défendre des clients de tout horizon malgré sa notoriété. Battante, elle l’est, elle ne renonce à rien. Après la mort de son mari, lui aussi avocat, elle a souhaité garder leur cabinet. Pour elle, c’était important de montrer à ses enfants que « dans la vie, il faut réagir aux événements, ne pas les subir. Même si c’est dur, il est fondamental de continuer. » Les avocats sont souvent confrontés aux échecs, des procès se gagnent, d’autres se perdent, en permanence. C’est enrichissant de voir comment ce métier enseigne la capacité à rebondir. « Tant qu’il y a des voies de recours, il faut continuer à y croire. La seule chose qui compte, c’est de pouvoir se dire qu’on a tout tenté, que l’on a fait de notre mieux. » Finalement, malgré les moments difficiles que tout un chacun subit, il faut faire preuve de courage, lutter pour ne pas dériver. Ciblons notre mission de vie et essayons de ne pas s’en éloigner.

Je conseillerais à ceux qui le veulent d’écouter toutes ces interviews, car elles sont toutes plus pertinentes les unes que les autres. Il y a des similitudes de caractères, ce sont toutes des femmes battantes ayant des idées et ne voulant probablement pas mener une vie ordinaire. Il y a également les spécificités propres à chacune, à travers leurs divers conseils issus de parcours différents, qui rendent l’expérience encore plus captivante.

Caroline Calvignac
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