Je suis certain que presque tout le monde parmi nous connaît bien le sentiment excitant lorsque l’on se réveille en tant qu’enfant le premier décembre. Enfin, le début de Noël, mais également le commencement d’un marathon de petits cadeaux jusqu’au grand jour. Je me souviens comment tous les matins, je descendais en vitesse les escaliers jusqu’au salon, à côté de la cheminée, où les calendriers de toute la famille avaient été placés. Nous les avions construits par nous-mêmes avec une planche de bois, coupée en forme d’un arbre de Noël, des boîtes de chauffage vidées de différentes tailles collées sur le bois et le tout colorisé par ma sœur et moi-même. C’était enfin ma mère qui en occupait du contenu ; elle achetait de petites choses comme des voitures miniatures ou du chocolat pour les disposer dans les boîtes de chauffage.
En vérité, si vous cherchez une activité à faire l’année prochaine avec votre enfant, petit frère ou sœur, ou une activité pour un atelier avec des petits enfants, c’est idéal parce que ce n’est pas seulement une économie de ressources, mais c’est aussi plus esthétique et créatif que les calendriers en plastique qu’on peut acheter partout.
Bref, mais pourquoi faisions-nous cela tous les ans ? Est-ce que les cadeaux que nous recevons pour Noël ne sont pas déjà suffisants ?
L’IMPATIENCE DES PETITS
Depuis l’Empire romain, on sait déjà que Noël était une fête importante pour le christianisme et qu’il n’y avait pas encore de tradition d’échange de cadeaux, mais on célébrait avec des plats riches en délicatesses qu’on ne mangeait pas tous les jours. À partir de là, cette coutume a connu une croissance constante avec l’ajout de différentes traditions telles que les cadeaux, le sapin et la couronne de l’Avent. La première apparition d’un calendrier de l’Avent, qui a également conduit à l’invention de la couronne de l’Avent, a eu lieu à Hambourg en 1838. Selon les sources, un certain M. Johann Wichern, responsable du centre de ressources pour garçons protestants, en avait assez des questions sur le décompte des jours jusqu’à noël.
« Il utilisa une vieille roue de charrette et une couronne en bois sur lesquelles il disposa 20 petites bougies rouges et quatre grandes bougies blanches. Lors des prières quotidiennes, où tous chantaient ensemble des chants de l’Avent, les enfants avaient le privilège d’allumer une bougie rouge, et lors des dimanches de l’Avent, ils ajoutaient une bougie blanche supplémentaire. » (Source : adventskalender.de)
C’était encore loin du calendrier que l’on connaît aujourd’hui, mais des décennies plus tard, une femme d’un pasteur en Allemagne développa cette idée en quelque chose de plus similaire. En dessinant sur un carton 24 cases et y accrochant de petits gâteaux. Attaché et influencé par ce principe, son fils Gerhard Lang publia pour la première fois un calendrier de Noël, sans gâteaux mais avec des dessins colorisés, en 1908 à Munich. Mais dans l’un comme dans l’autre, on voyait directement le contenu de toutes les 24 cases. Cependant, cela fut changé en 1920 où des calendriers avec de petites portes furent créés et introduits. Pendant les années folles, la période des années 20 où la plupart des pays connaissaient une croissance économique écrasante avant la crise au début des années 30, la commercialisation et la créativité des calendriers connaissaient une première forte hausse.
EXPANSION À TRAVERS LE MONDE ET SA POPULARITÉ D’AUJOURD’HUI
Malgré sa forte hausse de commercialisation pendant les années folles, ce que l’on peut observer depuis quelques années est sans précédent. Une véritable bataille entre grandes et petites marques pour vendre leurs calendriers, non plus seulement pour les enfants, mais aussi pour les adultes. Chaque entreprise veut surpasser ses concurrents, et malheureusement, le calendrier de l’Avent devient également un produit superflu. Il arrive que des enfants et des adultes reçoivent soudainement plusieurs calendriers en cadeau, car certains d’entre eux sont bon marché et disponibles partout. La joie ne disparaît-elle pas alors, ainsi que la discipline ? Peut-on vraiment toujours se passer d’ouvrir une porte à la fois, ou la tentation est-elle trop grande, par exemple, de manger encore un autre chocolat du calendrier ?
Néanmoins, bien que cela ait commencé comme une coutume catholique, aujourd’hui, l’idée du calendrier est dispersée à travers le monde. Sa tâche est simple, quel que soit le foyer, l’origine ou la culture : renforcer la joie pour Noël, mais aussi satisfaire l’impatience jusqu’au grand jour du 25 décembre. Après sa première publication à Munich en 1908, l’idée du calendrier s’est très vite répandue dans toute l’Europe, et de là, partout dans le monde, notamment aux États-Unis, où toute l’histoire autour de Noël devient extrêmement populaire, y compris grâce à la forte image que l’on connaît aujourd’hui du « Père Noël ».
Depuis 2010, le marché germanophone, par exemple, a énormément augmenté, et l’origine religieuse devient de moins en moins importante. Conformément à l’esprit de notre société devenue dépendante des réseaux sociaux, l’accent est aujourd’hui mis sur l’extravagance et l’originalité des calendriers, et non plus sur la raison originelle. Rien qu’en Allemagne, qui compte une population de 83 millions d’habitants, 50 millions de calendriers sont vendus chaque année, principalement contenant du chocolat.
La popularité ne cesse d’augmenter et commence également à affecter d’autres religions, comme l’Islam, où ils ont créé des calendriers contenant 30 cases pour le Ramadan. Dans le futur, je m’attends à ce que les entreprises renforcent encore davantage leurs efforts pour produire des calendriers plus chics, chers et jolis afin d’augmenter leur chiffre d’affaires pendant cette période lucrative. Parce que les dépenses des gens pour Noël augmentent chaque année avec notre société de consommation.
Malgré ces faits, je me réjouis quand même chaque année pour cette période mystique de Noël, et parfois un sentiment enfantin réapparaît lorsque je peux ouvrir une case de mon calendrier, et bientôt c’est le temps d’ouvrir le dernier et aussi le plus grand. Je vous souhaite un joyeux Noël.
SOURCES (cliquez sur les titres pour en savoir plus)
Mein Adventskalender: Geschichte
Culturez-vous : L’origine du calendrier d’Avent
Ouest France : Connaissez-vous l’origine du calendrier d’avent ?
Photo de couverture : anglican movement
Dans la même thématique, la rédaction vous propose les articles suivants :