C’est le printemps 1940, l’Allemagne attaque la France et la conquit en peu de temps. Comment chacun connaît-il cette partie de l’histoire, la bataille pour la France, racontée à travers d’innombrables récits, reportages, documentaires et photographies. Et pourtant il y a une partie de cette période historique que beaucoup d’entre nous ne connaissent même pas. C’est l’histoire de deux des produits les plus importants de la France, une vraie fierté nationale : le vin et le champagne. Les Français étaient prêts à tout pour protéger leurs précieux breuvages de l’ennemi, même en usant de ruses folles.
LA FIERTE NATIONALE AVANT TOUT
Les Allemands savaient très bien sur l’immense richesse de vins et champagnes qui se trouvait en France, des produits connus sur toute la terre pour leur qualité et coûts exceptionnel. Malgré l’abstinence de Hitler, les Allemands commençaient dès le début à piller et à transporter les précieuses marchandises vers le Reich, avec le but d’humilier une fois sa grande rivale depuis toujours, la France, mais aussi pour ses troupes afin de garder la morale haute. En plus l’entourage de Hitler si connaissait très bien, notamment Goering et Goebbels qui remplissaient leurs caves avec les meilleures bouteilles. En total l’Allemagne a fait livrer autour de 350 millions de bouteilles par an, pendant l’occupation, à l’occupant pour satisfaire ces exigences.
Cependant, ils ont fait leur compte sans les Français. Ils étaient tout sauf prêts à laisser leurs meilleurs vins et bouteilles de champagne à leur ennemi juré. Dès que les premiers chars ont franchi la frontière française, d’innombrables caves à vin et à champagne ont vu des bouteilles être enterrées dans des potagers ou des champs, ou des murs être érigés pour faire disparaître les bouteilles. Jusqu’au moindre détail, tout était planifié. Devant les nouveaux murs, ils laissaient pousser des plantes ou collectaient des araignées dans toute la cave. Ces dernières étaient chargées de vieillir rapidement les murs, donnant ainsi l’apparence d’une antiquité.
Les choses sont allées encore plus drastiquement dans la capitale, par exemple au restaurant la Tour d’Argent, qui avait besoin de vieux tapis poussiéreux provenant de magasins de tapis pour y rouler de mauvaises bouteilles de vin bon marché afin qu’elles ressemblent à de vieilles bouteilles grands crus chères. Ceux-ci furent ensuite vendus aux occupants allemands.
PREVOIR LA GUERRE GRACE AUX COMMANDES ALLEMANDS
Cependant, les Allemands organisèrent leur transfert de manière systématique et désignèrent des agents spéciaux pour la sélection des vins, appelés plaisamment les « Weinfuehrer » en France. Cependant, certains de ces Allemands étaient eux-mêmes vignerons ou entretenaient depuis longtemps de véritables amitiés avec les viticulteurs français, jouant ainsi un double jeu. Comme Heinz Bömers, qui ne fit que commenter les commandes de Göring en disant que le Mouton-Rothschild était bien trop bon pour quelqu’un comme Göring. Ainsi, il fit étiqueter du mauvais vin avec les étiquettes de Rothschild et l’envoya ensuite en Allemagne.
Même ces « Weinfuehrer » ne parvinrent pas à empêcher les Allemands de piller les stocks de vin et de champagne français avec leurs stratagèmes. Cependant, il n’était pas rare que des caisses entières de champagne soient livrées à la Wehrmacht ou à la Luftwaffe, ne contenant rien de mieux que de l’eau pétillante. Malgré cela, la colère des Français contre les occupants, mais aussi contre le gouvernement collaborateur de Pétain, ne faisait que croître. Cette colère poussa de nombreux vignerons à collaborer avec la Résistance. Des exemples incluent la livraison et la cachette d’armes, ainsi que la dissimulation de réfugiés juifs dans les grands entrepôts de vin. Mais ce n’est pas tout, l’aide des Allemands, qui passaient déjà d’importantes commandes de bouteilles avant une attaque en France, permettait aux Français et aux Alliés de savoir à l’avance où les Allemands allaient attaquer ensuite, dans le but de célébrer leur victoire. Ainsi, une importante commande pour l’armée africaine de Rommel fut transmise par les Français au service de renseignement britannique.
LE RECUPERATION DU TRESOR PERDU
Finalement, après la guerre, les Français ont pu respirer à nouveau et démanteler leurs murs ou déterrer les bouteilles cachées. Malgré la libération de la France avec l’aide des Américains, les Français avaient également bien dissimulé les vins à l’abri des regards indiscrets. Lorsque les troupes françaises ont franchi le Rhin et avancé sur le territoire allemand, elles ont retrouvé leurs vins et champagnes stockés dans d’immenses caves et ont rapatrié tout ce qu’elles pouvaient trouver. C’est ainsi que la France a finalement gagné la bataille pour sa plus grande richesse. Mais toutes les histoires de guerre ne connaissent pas une issue aussi heureuse.
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