La science se prête à la découverte du bonheur

Avez-vous déjà pris du temps pour réfléchir à ce qui ferait de vous la personne la plus heureuse au monde ? Peut-être une voiture de sport haut de gamme ? Une villa luxueuse aux Maldives ? Un voyage autour du monde ? Gagner à l’Euromillion ? Réussir les examens de janvier ?

Dans cet article, j’ai l’intention de donner quelques pistes qui pourraient aider les lecteurs et les lectrices à trouver des outils permettant de réaliser leurs souhaits. Pour cela, je m’inspirerai de deux démarches provenant de sources différentes, mais avec une mission commune : la quête du bonheur. La première a été fabriquée dans l’un des meilleurs laboratoires de recherche d’Europe, tandis que la seconde est tirée d’un best-seller littéraire écrit par un informaticien et ancien directeur commercial de l’une des entreprises technologiques les mieux cotées au monde.

Happiness(t)=w0 +w1∑j=1tγt -jCRj +w2∑j=1tγt -jEVj +w3∑j=1tγt -jRPEj.

Rassurez-vous, mon chat n’a pas grimpé sur le clavier. Je n’ai pas non plus été piraté par un alien. Et ce n’est pas non plus le nom d’une future progéniture d’Elon Musk. Cette séquence de caractères particuliers est en fait une équation mathématique développée par une équipe de neuroscientifiques de la prestigieuse University College of London, en Angleterre.

Cette équation a été mise au point dans le cadre du Happiness Project mené en mai de cette année. Dans ce projet, les données de près de deux dizaines de milliers de personnes ont été collectées. Simultanément à la collecte des données, des scanners d’imagerie par résonance magnétique de leurs cerveaux ont été effectués. Ce projet a créé, afin d’obtenir les résultats recherchés, une application pour téléphone mobile dans laquelle les joueurs étaient encouragés à prendre des décisions difficiles avec un haut degré de risque, et à dire a priori ce qu’ils pensaient de leur performance.

Traduite en langage courant, étant donné que ce n’est pas mon but dans le cadre de cet article de rentrer dans les détails mathématiques, cette formule scientifique expose essentiellement l’ensemble des facteurs qui contribuent à accroître notre bonheur en tant qu’individus, et surtout ce que nous pouvons faire pour le maximiser. Ainsi, je voudrais souligner deux points essentiels à retenir des résultats de cette étude.

Le premier point très intéressant à retenir de l’élaboration de cette équation est le fait que tout se joue sur la gestion des attentes. C’est-à-dire qu’afin d’être heureux, les chercheurs affirment qu’il faut d’abord réduire ses attentes, car avoir des attentes très élevées peut entraîner une déception si elles n’aboutissent pas.

Cependant, les scientifiques de l’UCL nous rappellent qu’il ne faut pas non plus trop diminuer ces attentes, sous risque de devenir malheureux, car les défis que nous nous sommes imposés ne seront jamais stimulants, dû au manque de motivation. L’enjeu consiste alors à savoir doser les attentes, afin de procurer plus facilement la sensation de bien-être.

La deuxième conclusion des chercheurs de l’UCL est peut-être moins surprenante et réside dans le fait que le bonheur est éphémère. En d’autres termes, il est normal d’avoir des périodes de joie, mais il faut être conscient que ces moments seront suivis d’autres moments moins bons. L’étude conclut que ces changements d’émotions nous aident à nous préparer à différentes situations dans notre vie.

Les scientifiques concluent en rappelant que cette pandémie de Covid-19 a eu dès le début, et continue d’avoir jusqu’à présent, un impact énorme sur la santé mentale de la société civile, et qu’il n’a donc jamais été aussi important de comprendre comment attirer le bonheur et le bien-être.

6-5-7

La deuxième formule du bonheur que je souhaite présenter est, comme écrit précédemment, tirée de la littérature. Je me réfère notamment au livre La formule du bonheur (“Solve for Happy” dans la version originale anglaise) écrit par Mo Gawdat, ancien dirigeant chez Google.

Ayant un travail de rêve, à un certain moment de sa vie, Mo a été mis à l’épreuve d’une des pires façons possibles : la mort de son fils de 18 ans, victime d’une négligence médicale alors qu’il se faisait opérer. Ce qu’un père lambda aurait peut-être fait pour le reste de sa vie aurait été de se plonger dans une incommensurable dépression. Mo Gawdat en a décidé autrement. Après l’énorme souffrance causée par cet événement tragique, Gawdat s’est repris et a fait ce que tout ingénieur digne de ce nom aurait fait : il a identifié le problème et cherché une solution.

Il s’avère que la solution qu’il a trouvée se matérialise dans un livre best-seller dont l’objectif principal est d’aider « 1 milliard de personnes » à trouver le plein bonheur au cours de leur vie. Pour ce faire, il a élaboré une formule qui, selon lui, permet à quiconque veut apprendre à être heureux d’augmenter ses chances d’accomplir ce désir : 6-5-7.

Gawdat enseigne d’abord à dissiper les 6 illusions qui obscurcissent l’état d’esprit, telles que la pensée, l’ego, la connaissance, le temps, le contrôle et la peur. Ensuite, il prône l’importance de surmonter les 7 angles morts qu’aveuglent la réalité, tels que les filtres, les suppositions, les prédictions, les souvenirs, les étiquettes, les émotions et l’exagération. Enfin, l’auteur met en avant les cinq vérités absolues qui guident vers le bonheur, à savoir le présent, le changement, l’amour, la mort et le dessein.

Dans son livre, Gawdat s’interroge sur les aspects qui constituent les fondements de notre existence, explore les raisons qui provoquent la souffrance et les sentiments de tristesse, et expose un processus permettant d’atteindre le bonheur et un sentiment de bien-être qui se renouvelle au fil du temps.

C’est un livre que je recommande vivement à tous et toutes, indépendamment de la couleur de la peau, de la religion, de l’origine ethnique, de la sexualité ou de l’âge. Car au fond, comme l’explique Gawdat, nous sommes tous égaux, étant donné que nous sommes tous confrontés à des obstacles au cours de la vie et aux fantômes du passé, ce qui ne devrait pas nous empêcher d’être reconnaissants du présent et optimistes pour l’avenir.

En somme, il est assez évident que les formules présentées ci-dessus sont à la disposition de tout le monde. Aucune aptitude mathématique n’est requise pour les appliquer. Il suffit de vouloir apprendre à être heureux !

Gonçalo Sousa Ramos