La Minute Actu : élections, Bitcoin, Quick & Pétrole

L’élection du Conseil fédéral


Le 9 décembre 2015, à 8 heures précises, la course au Conseil fédéral était lancée. Rappelons l’UDC avait revendiqué ce siège laissé vacant par la conseillère fédérale, du parti bourgeois démocratique, pour pouvoir rétablir le principe de concordance. Les journalistes et politologues avaient évidemment les yeux rivés vers cette élection UDC, seul suspens de cette journée, soyons honnête. Guy Parmelin se profilait comme le candidat favori pour succéder à Eveline Widmer Schlumpf. Un autre candidat UDC, Monsieur Thomas Aeschi, avait eu les faveurs des pronostics jusqu’à cette journée d’élection. En fin de matinée, il fallait un troisième tour pour départager les candidats. Sans grand suspense, c’est donc le vaudois Guy Parmelin qui l’emportait et accédait au conseil fédéral. Dix-sept ans après Jean-Pascal Delamuraz, notre canton retrouve donc un siège au Conseil fédéral.

Profil du nouvel élu. « Vaudois je suis, vaudois je reste. Paysan je suis, paysan je reste dans l’âme. » Voilà les mots qui définissent le mieux le nouvel élu. Agriculteur de profession, il entre en politique en 1993 en devenant membre du conseil général de Bursins. Dix ans plus tard, il accède au conseil national, ce qui lui confère une grande expérience au sein de la politique nationale. Son élection repose en grande partie sur ses atouts principaux : sa capacité à trouver des compromis mais également une dimension plus humaine, acquise au sein du Conseil national.

Elément clé de notre politique, la collégialité du conseil fédéral, renforcé par le retour de la formule magique permettra de répondre aux futurs défis que notre pays devra relever.

Le créateur du Bitcoin démasqué


 Le monde informatique, où rien ne se perd, a semble-t-il vu un de ses secrets être démasqué. En effet, selon deux enquêtes réalisées par des médias américains (Wired et Gizmodo), l’identité des créateurs de la fameuse monnaie virtuelle – le Bitcoin – a été dévoilée.

Ce serait la collaboration de deux Australiens (Craig Steven Wright et Dave Kleiman) qui aurait permi, en 2008, d’élaborer le programme informatique à la base du Bitcoin. Un grande nombre de journalistes avaient tenté de découvrir la vérité, mais c’est une source anonyme qui a accéléré l’enquête.

Cette dernière aurait envoyé aux journalistes américains, des mails et des documents provenant du mystérieux pseudonyme Satoshi Nakamoto. Ces indices prouveraient que le directeur de la société DeMorgan LTD (spécialisée dans les devises alternatives) Craig Steven Wright serait bel et bien l’inventeur du Bitcoin. Des perquisitions ont été menées à son domicile mercredi dernier par la police fédérale australienne, qui a pourtant indiquée que ces actions n’avaient aucun lien avec ces rumeurs.

Cependant, la justice surveille attentivement le Bitcoin du fait qu’elle n’est régie par aucune instance bancaire, ce qui fait d’elle une monnaie volatile.

Le rachat de Quick par Burger King


 L’Autorité de la concurrence a autorisé le groupe Bertrand à racheter l’enseigne de restauration rapide Quick. Cela fait plusieurs semaines que cet accord est discuté mais ce n’est que jeudi que l’instance a reconnu que « l’opération n’entraine pas d’atteinte à la concurrence sur le territoire national ».

Seule exception, la région d’Ajaccio en Corse, où les enseignes ne pourront s’implanter sous peine de créer un monopole. En rachetant un de ses concurrents, l’enseigne américaine Burger King se place donc en deuxième position dans le secteur de la restauration rapide, loin derrière McDonald’s. Notons que pour le moment, seulement une vingtaine de restaurant ont été implantés en France, cet accord devant accélérer et faciliter grandement leurs arrivées.

Le prix du baril de pétrole peut-il encore baisser ?


Rien ne semble présager la fin de la baisse du prix du pétrole. Mardi 8 décembre, le baril de Brent a franchi la barre symbolique des 40 dollars en séance avant de clôturer la semaine sur la même dynamique baissière. Cette tendance est plus que jamais ancrée, puisque depuis le mois de juin 2014, le prix de l’or noir affiche une baisse historique de plus de 60%. Un prix extrêmement bas, bien loin des cours prohibitifs de « l’avant 2008 », quand un baril s’échangeait plus de 140 dollars (juillet 2008) !

Les pays importateurs de pétrole se frottent les mains. La facture énergétique des entreprises risque de fortement diminuée, une très bonne nouvelle en terme de compétitivité. Cela devrait avoir également un impact baissier direct sur le prix des biens intermédiaires, et donc une hausse du pouvoir d’achat des ménages.

Le secteur automobile, et notamment Volkswagen, devrait également profiter de l’aubaine, au profit des investissements dans les énergies vertes, qui risquent d’accuser un coup d’arrêt ces prochains mois.

Mais n’y-a-t-il que des points positifs à un pétrole cheap ? Assurément non. L’effondrement du prix d’une matière première est dû à une trop grande offre. Mécaniquement (et dangereusement), les consommateurs patientent et espèrent une baisse encore plus conséquente du prix avant de consommer. Ce mécanisme d’attente, très pernicieux, provoque une spirale déflationniste (baisse généralisée et durable des prix, ndlr), dont l’évocation suffit à faire trembler tout économiste.

Pétrole bon marché, taux historiquement bas, euro faible : autant de facteurs réunis pour lancer des réformes structurelles solides. Attention toutefois à ne pas abuser du contribuable, en augmentant les taxes sur les carburants (notamment comme en France).

Quel avenir ? Selon les experts mondiaux, il n’y a aucune tendance actuelle envisageant une hausse du prix du pétrole pour les prochains mois. Il faudrait attendre 2020, selon un rapport de l’Agence Internationale de l’Energie (AIE) pour que le baril dépasse à nouveau les 80 dollars.

De plus, les pays pétroliers membres de l’OPEP (Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole) ne souhaitent réduire leur rythme d’extraction, au même titre que les Etats-Unis, dont les coûts d’extraction sont pourtant bien supérieurs. Le prix de l’or noir peut–il encore descendre ? Seul l’avenir nous le dira.

Enguerran Badoux, Arthur Chedozeau & Thibaud Rullier