La Minute Actu : Elections, Biathlon & Cash

Elections régionales en Allemagne


Tremblement de terre au Konrad Adenauer-Haus Klingelhöferstraße, siège central de l’Union chrétienne-démocrate (CDU) ! Le parti d’Angela Merkel a essuyé ce dimanche un vote sanction lors de trois élections régionales en Allemagne, en raison de sa politique d’accueil des réfugiés. L’Alternative pour l’Allemagne (AfD), parti tout juste crée en 2013, a su tirer son épingle du jeu !

Dans la région sud-ouest, l’Union chrétienne-démocrate n’arrive que deuxième, avec environ 27% des suffrages. Elle est devancée par les Verts (30-31%), une première bien que les écologistes dirigent déjà ce Land depuis cinq ans, en coalition avec le parti social-démocrate (SPD).

L’Alternative pour l’Allemagne, parti anti-euro et anti-immigration, apparait comme le grand vainqueur des scrutins, en particulier en Saxe-Anhalt. Avec 24% des voix, ils se placent deuxième dans cette région, talonnant la CDU (29-30%). L’AfD engrange respectivement près de 15% des suffrages dans le Bade-Wurtemberg et 12% des voix en Rhénanie-Palatinat, se classant ainsi troisième. Sa percée va également compliquer la tâche de la CDU, du SPD et des Verts pour bâtir des coalitions régionales stables.

La défaite de la CDU a de quoi inquiéter la chancelière, qui avait décidé l’an dernier de laisser plus d’un million de migrants entrer en Allemagne, suscitant de nombreux remous au sein même de sa formation. Angela Merkel n’a pas encore dévoilé son intention de briguer un quatrième mandat lors des législatives prévues pour septembre 2017. La chancelière, dont la popularité personnelle reste élevée, ne semble toutefois pas menacée dans l’immédiat, aucun rival sérieux n’ayant émergé.

 

Championnats du monde de biathlon d’Oslo : quel spectacle !


 La 48ème édition des Championnats du Monde de biathlon se déroulait cette année à Oslo, en Norvège, du 3 au 13 mars. Cette compétition, bien que très (trop) peu médiatisée, a tenu toutes ses promesses en nous offrant un spectacle riche en émotions, dans la magnifique enceinte d’Holmenkollen. Au vu des résultats de cette saison, on attendait beaucoup des délégations françaises, allemandes mais surtout norvégiennes, qui évoluaient à domicile pour ces Championnats.

Cocorico !

 Les épreuves débutent jeudi 3 mars avec le relais mixte (2x6km + 2×7.5km), remporté par une brillante équipe française devant… l’Allemagne et la Norvège ! Les grandes nations donnent d’entrée le ton : les outsiders n’ont qu’à bien se tenir…

Individuelle (20km), sprint (10km) et poursuite (12.5km), Martin Fourcade domine insolemment les trois premières épreuves individuelles. Le Français ne rate que très peu de balles et ne laisse aucune chance à ses adversaires sur les skis. Les épreuves des Championnats du Monde comptant pour la Coupe du Monde, le Pyrénéen en profite pour s’adjuger son cinquième gros globe de cristal. Derrière lui, l’armada norvégienne lutte, s’accroche mais fini par céder. Les deuxièmes places du sprint et de la poursuite reviennent au « Cannibale » norvégien, Ole Einar Bjørndalen, 42 ans cette année, excusez du peu !

Chez les femmes, Marie Dorin-Habert et l’allemande Laura Dahlmeier jouent au chat et à la souris : trois médailles pour chacune des deux athlètes à l’individuelle (15km), au sprint (7.5) et à la poursuite (10km) !

Du côté des relais, la Norvège fait carton plein en remportant vendredi le relais femme (4x6km) devant les françaises et les allemandes, avant que les frères Bø, Emil Svendsen et Ole Einar Bjørndalen (20ième titre mondial au passage…) ne doublent la mise chez les hommes (4×7.5km) au terme d’une course parfaitement maitrisée et devant un public survolté.

Dimanche, se déroulaient les épreuves finales, les mass start. Marie Dorin-Habert décroche l’or chez les femmes avec un sans-faute au tir, devançant une certaine… Laura Dahlmeier ! L’épreuve masculine clôt parfaitement ces Championnats du Monde en offrant au public norvégien un show incroyable : au terme d’un dernier tour de ski d’anthologie, le norvégien Johannes Bø devance de quelques mètres Martin Fourcade et l’éternel Bjørndalen, privant ainsi le français d’une cinquième médaille d’or.

Rendez-vous l’année prochaine à Hochfilzen, en Autriche, pour une nouvelle édition des Championnats du Monde !

 

Le cash va-t-il disparaitre ?


Selon un rapport publié à la fin de l’année 2015 par Capgemini et RBS, les paiements hors-cash progresseraient très fortement chaque année dans le monde (+ 9% en 2014). Peu à peu, nous entrons dans une ère où le cash se dématérialise, où nombre de nos transactions seront bientôt régies numériquement, sans aucun transfert d’argent physique.

Il est en effet de plus en plus facile de payer avec sa carte bancaire, les seuils minimum de règlements ayant été abaissés dans de nombreux pays. Si de nombreux consommateurs accueillent ces nouvelles mesures positivement, l’objectif des gouvernements et des banques est en revanche tout autre. Alors, doit-on vraiment craindre la disparition du cash ?

Pour !

L’argent liquide est, selon ses détracteurs, une arme redoutable pour échapper à la surveillance des autorités de régulations de la monnaie. Financement criminel, terrorisme, évasion fiscale, shadow economy… Les arguments avancés sont nombreux et incontestables.

Les banques avancent, elles, le coût considérable de la gestion du cash. Impression des billets, distribution au grand public et protection de la monnaie, le cash coûterait chaque année entre 0.5 et 1.5% du PIB de chaque pays.

La stratégie des banques centrales est en revanche beaucoup plus subtile qu’une simple réduction des coûts : pour relancer l’économie et la consommation des ménages, pourquoi ne pas utiliser des taux d’intérêt négatifs ? Tant que les citoyens peuvent retirer leurs économies pour les placer dans un coffre, cette stratégie ne marche pas. En revanche, qu’advient-il si le cash disparait ? Plus aucun risque de bank run ni de déflation, et une maitrise totale de l’épargne des individus.

Contre !

Le cash apporte à ses détenteurs une complète liberté de consommation. Il permet également de se libérer du joug des taux d’intérêt négatifs, qui asservissent l’épargnant en le forçant à consommer.

Si le cash disparait, toutes nos dépenses seront tracées, enregistrées, recoupées, comparées… Le consommateur sera complètement soumis aux banques et aux Etats. C’est en tout cas ce qu’affirment les ardents défenseurs du cash.

Sommes-nous prêts à un tel bouleversement ? Rien n’est moins sûr. Aujourd’hui, une écrasante majorité (près de 90%) de citoyens européens est clairement opposée à la disparition du cash. Nos enfants n’auront-ils plus d’argent de poche ? Seul l’avenir nous le dira !

                     Henri Enguerran Badoux & Thibaud Rullier