Uber pour les nuls

Vous avez sûrement déjà entendu parlé d’Uber, cette société américaine qui concurrence les taxis. Cette application mobile de transport permet de mettre en contact un particulier en fonction de sa géolocalisation et un conducteur particulier qui s’improvise chauffeur à des prix défiants toute concurrence.
La réussite est telle que l’on a désormais inventé un terme économique pour qualifier ces nouvelles entreprises qui viennent révolutionner leurs domaines d’activité : l’uberisation de l’économie. Les services proposés entre particuliers dans des secteurs aussi variés que l’hébergement, les voyages ou encore le bricolage font partie des marchés en pleine expansion.


La création

L’histoire de la création d’Uber nous ramène en 2008 à Paris. Garrett Camp et Travis Kalanick, tous deux entrepreneurs américains, se trouvent alors dans la capitale française pour se rendre au salon LeWeb. Ils éprouvent énormément de difficultés à trouver un taxi et se mettent à rêver de pouvoir commander une course en appuyant sur un simple bouton. Un an plus tard, le prototype UberCab voit le jour à San Francisco, en proposant aux utilisateurs de smartphone de commander un chauffeur privé via une application.

Le phénomène se propage rapidement et Uber devient disponible dès 2010 sur les plateformes IOS et Android à San Francisco, puis s’étend peu à peu dans plusieurs villes américaines.

Le succès

Uber est aujourd’hui un modèle pour les start-up du monde entier. Créer le « Uber de .. » est devenu une phrase répandue chez de nombreux entrepreneurs. L’entreprise connait en effet un succès économique impressionnant tout en satisfaisant une grande majorité de la clientèle, malgré les différentes controverses.

Quelques chiffres pour illustrer le succès de l’entreprise américaine : un chiffre d’affaire de 10 milliards de dollars par an, plus de 9 milliards de dollars levés depuis la création et une évaluation boursière à 70 milliards de dollars.

Notez par ailleurs que l’application est désormais installée dans plus de 50 pays et 510 villes.

La mission prônée par Uber est de développer l’économie locale, d’encourager la mobilité et de rendre les routes plus sûres (en réduisant les risques liés à l’alcool au volant), tout en favorisant l’écologie grâce à leur version de covoiturage UberPool, utilisant la géolocalisation pour regrouper des personnes ayant la même direction.

Taxi VS Uber : un conflit perpétuel

Les controverses commencent en 2014 lors du lancement d’Uberpop (un service qui offre un service de transport en voiture dont le conducteur est un particulier sans licence professionnelle de transport). Ce service de particulier à particulier, agréé par aucune autorité, n’est donc soumis à aucune taxe, ni impôts et ne nécessite aucune formation particulière. Dans la majorité des villes, les prix sont alors bien plus accessibles que les taxis ou le UberX.

Cela engendre alors la colère des taximen qui protestent contre ce moyen de transport, dénonçant une concurrence déloyale, alors même qu’ils doivent payer des licences à plus de 30’000 CHF, selon les pays.
Les chauffeurs de taxi ont manifesté aux quatre coins de la planète notamment en France où plus de 2’800 taximen étaient présents en juin 2015 pour faire part de leur mécontentement. Ces mouvements ont eu finalement raison d’Uber. En France, les autorités ont plié sous la pression et le service Uberpop est interdit depuis 2015. Il en est de même en Hongrie, où Uber ne peut poursuivre son activité depuis juillet 2016.
Les prix réduits d’UberPop font aussi le malheur de leurs propres chauffeurs : ces derniers connaissent des baisses de revenus inopinées parallèlement à la baisse des prix décidée unilatéralement par la firme, ainsi qu’un statut social précaire puisqu’ils ne sont pas considérés comme des salariés.

A Lausanne :

Si vous voulez utiliser Uber à Lausanne rien de plus simple, il suffit de télécharger l’application et d’inscrire sa carte de crédit (tous les payements se font en ligne).

L’application en Suisse propose 2 options :
– Uberpop : service de particulier à particulier. Par exemple, un trajet Flon-EPFL, vous coûterait entre 11 et 15 CHF.
– UberX : avec un chauffeur professionnel pour un coût de 15 à 18 CHF.

Il existe également la possibilité de partager le coût de la course avec les autres utilisateurs. Notez également qu’un utilisateur payerait environ 30CHF s’il faisait ce trajet en taxi.

Mais alors, où s’arrêtera Uber ?

Fort de son succès retentissant, Uber lance plusieurs services dérivés notamment UberEats, un tout nouveau service de livraison de repas.

Le 14 septembre, Uber a fait sensation en commercialisant des voitures sans conducteur à Pittsburgh (Pennsylvanie). Pour des raisons légales, un technicien doté de son permis de conduire doit toujours être présent dans la voiture. Ces voitures n’ont pour l’instant connu aucun accident et pourraient dans un futur plus ou moins proche réduire les risques au volant selon Travis Kalanick, fondateur d’Uber : « les Uber autonomes ont un potentiel énorme pour réduire le nombre d’accidents de la route, qui tuent 1,3 million de personnes par an ».

Face à de nombreux et puissants concurrents tel que Google, Uber se positionne déjà dans le marché porteur de la voiture connectée.

 

“Tout mouvement de quelque nature qu’il soit est créateur.” Edgar Allan Poe

 

Othmane Lamrani