Cette semaine, nous avons eu le plaisir de rencontrer Fabien Olicard lors de son passage en Suisse pour son spectacle « Fabien Olicard vous mentalise ». Fabien est un mentaliste qui diffuse son savoir à travers l’humour dans ses spectacles ainsi que sur YouTube. Retour sur son parcours et sa vision du mentalisme.
Retour sur le Parcours de Fabien Olicard
Quel a été ton parcours ?
Je dirais que je n’ai pas un parcours, mais plusieurs, le point commun étant toujours le mentalisme. Le mentalisme est une passion, une curiosité, un art que je voulais maitriser. J’ai donné des formations sur la mémoire et des conférences sur le non verbal, j’ai monté un spectacle, aujourd’hui je fais également des vidéos sur YouTube… Je n’ai pas de date clé dans ma carrière car j’explore continuellement de nouveaux chemins. Il y a tout de même des passages marquants de mon parcours comme en 2015, lorsque j’ai fait l’Olympia grâce à la production du Point-Virgule, ou encore lorsque j’ai joué mon spectacle au Québec. Ce n’est pas des dates charnières mais plusieurs éléments marquants qui me permettent de m’épanouir tout en découvrant.
Comment as-tu réussi à fidéliser une audience ?
Que ce soit à travers l’humour ou le mentalisme, il faut savoir répondre aux attentes du spectateur. J’ai commencé mes spectacles à Paris, ce qui m’a permis d’avoir une petite communauté. Quand je suis arrivé sur YouTube, j’ai recommencé de zéro et rencontré un nouveau public. Aujourd’hui je mélange ces deux publics, mes « abonnés » viennent à mes spectacles et les spectateurs s’abonnent à ma chaine. Je passe de très bon moment sur YouTube comme lors de mes spectacles. Avoir 150’000 personnes qui me suivent sur YouTube en 10 mois, je ne m’y attendais pas mais je continue de m’en réjouir. Sur YouTube, les collaborations avec d’autres youtubeurs, comme avec Pierre Croce, permettent de se faire découvrir par des publics différents. Doc Seven a parlé de moi dans une de ses vidéos afin que son public puisse découvrir mon univers : cette fois-ci, 30 000 personnes ont été séduites par mon travail et m’ont rejoint.
Quelles ont été les erreurs durant ton parcours ? Que changerais-tu ?
Les erreurs sont toujours formatrices. Je travaille à la méthode Mario Bross ! Quand on joue à Mario, on tombe dans les pièges mais on peut rejouer pour les éviter et avancer un peu plus loin. Je ne pense pas qu’on puisse toujours tout prévoir, il faut savoir échouer mais surtout rebondir. Mon plus gros défaut était mon manque de confiance. Je me bloquais et n’osais plus agir par peur que ce ne soit pas parfait. Il faut savoir faire des choses moins ambitieuses pour commencer un processus.
Quel est ton anecdote la plus marquante ?
Je n’arrive pas à faire des choix quand il s’agit de choisir entre le meilleur ou le pire. J’ai eu la chance d’être marqué par de multiples faits tout au long de ma vie. Récemment, être reconnu dans le métro, ici en Suisse, m’a beaucoup marqué. Faire des spectacles ou des vidéos nous enferme dans ce côté un peu solitaire. Lorsque quelqu’un nous reconnait dans un lieu public, c’est à ce moment-là qu’on prend conscience qu’on fait partie de la vie de ces personnes-là, et c’est une émotion assez particulière.
Le mentalisme qu’est-ce que c’est ?
Quel est ta définition du mentalisme ?
Le mentalisme passe d’abord par l’écoute de l’autre, il faut savoir s’intéresser aux autres, savoir jouer avec les qualités et les défauts de chacun en fonction de ses valeurs. Bien sûr, cela demande beaucoup de patience et de curiosité pour comprendre comment fonctionne la personne avec laquelle on travaille.
Quels sont les outils du mentalisme ?
Il n’y a pas de définition universelle des outils du mentalisme, chaque mentaliste utilise les outils qui lui conviennent. J’utilise beaucoup de procédés du non-verbal, me permettant de faire des déductions et de simuler une lecture de pensée. Cette technique utilise l’analyse du comportement, ou des expressions du visage. J’utilise aussi des techniques d’influences (hypnose, programmation non linguistique), de mémorisations ainsi que des techniques de magiciens.
Mentalisme, compétence innée ou travail acharné ?
Selon moi, c’est un travail. Il n’y a pas besoin d’avoir de don spécifique pour réussir. En effet les techniques utilisées sont des techniques rationnelles, qui doivent être exercées et pratiquées. Evidemment, on peut avoir des facilités, mais chacun peut obtenir des résultats avec du travail et de la rigueur.
Comment as-tu découvert le mentalisme ?
Je n’ai pas vraiment découvert le mentalisme, j’ai d’abord découvert plusieurs techniques qui faisaient sens avec le mentalisme. Mes premiers pas vers le mentalisme ont été faits durant mon enfance, à travers la lecture de livres ayant des sujets aussi variés que la magie, la mémoire ou le jeu avec les nombres. Par la suite j’ai compris que ces techniques faisaient partie du monde du mentalisme.
Comment vois-tu ton futur ?
J’espère être très surpris par mon futur, cela me plait de continuellement recommencer de zéro et découvrir de nouveaux horizons. Transcrire mon savoir en support papier me tient à cœur, et cela me permettra de découvrir encore un nouveau milieu. Le mentalisme reste mon fond, j’espère donc continuer à explorer de nouvelles formes.
L’HEConomist remercie chaleureusement Fabien Olicard pour le temps qu’il nous a accordé.
Interview réalisée par : Charles Gousset
Montage vidéo réalisé par : Hadrien Lapierre