Le changement climatique au cœur du débat : quel avenir pour l’environnement ?

C’est un fait connu de tous, le changement climatique est dû à une augmentation de la production de gaz à effet de serres (GES). Mais quelle est la réelle implication de l’homme dans ce changement et quelles en sont les conséquences ? Finalement, quel est l’impact de quelques degrés de plus ?


Les dernières statistiques du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) indiquent un test significatif à 5 % sur la probabilité que l’homme soit la cause principale du réchauffement climatique global. En d’autres termes, il est extrêmement probable que l’homme soit le principal responsable.
L’Organisation fédérale pour la recherche scientifique et industrielle (CSIRO) va même plus loin et établi le lien entre l’activité humaine et le réchauffement climatique à 99,999%.

Voici cinq chiffres clés pour illustrer la situation du climat de ces prochaines années:

  • 4,8°C

L’augmentation moyenne de la surface du globe qui sera atteint d’ici 2100 si la production de GES d’origine humaine continue à ce rythme.
Si ce scénario se produit, plusieurs phénomènes suivront :
▪ Montée des eaux d’1 mètre sur la surface du globe : de nombreuses îles et villes côtières touchées : New York, Miami, Tokyo ou les Maldives en sont quelques exemples.
▪ Fonte des neiges de l’Himalaya : plus d’1 milliard de personnes dépendant directement ou indirectement des cours d’eau de cette chaîne de montagnes seraient alors en manque de ressources.
▪ Sécheresse très probable dans le Sud de l’Europe, extension du désert du Sahara vers le Sud.
▪ Intensification et augmentation du nombre de catastrophes climatiques notamment en raison de la perturbation des courants marins avec la fonte des glaces.

  • 1/6

Dans le plus mauvais scénario, c’est 1 espèce animale sur 6 qui pourrait disparaître.

  • 2030

L’année où plus de 100 000 000 de personnes basculeront dans l’extrême pauvreté si aucun effort n’est fait. Ceci dû aux mauvaises récoltes provoquées par la multiplication des vagues de chaleurs extrêmes.

  • 2040

L’année où l’homme pourra traverser le pôle Nord en voilier.

  • 250 000 000

Le nombre de réfugiés en 2050 dû aux catastrophes climatiques si aucune mesure n’est prise.

À l’heure où la situation mondiale du climat n’est plus un débat de cause mais un débat de moyens et de temps, le nombre de climato-sceptiques parmi les personnalités influentes se fait ressentir. Parmi eux se trouve le nouveau président de la 1ère puissance économique mondiale, Donald Trump. Dans quelle mesure souhaite-t-il intégrer le changement environnemental à sa politique ?

En 2015, la conférence de Paris sur climat a pour la première fois établi une volonté mondiale de prendre en compte le changement climatique. Ceci s’est traduit par une acception commune de freiner l’augmentation de la température à un seuil de 2°C. C’est aujourd’hui 188 pays, constituant 97,1% des émissions, qui sont signataires de l’accord sur le climat.

Cet accord pourrait cependant être remis au cœur du débat avec la nouvelle présidence de Donald Trump. En effet, celui-ci avait déclaré au cours de sa campagne que le changement climatique n’était rien d’autre qu’une opération politique du gouvernement Chinois. Elle aurait ainsi eu un but de propagande afin de stigmatiser les Etats-Unis et ralentir la croissance américaine. Concernant l’accord sur le climat, le nouveau président américain a annoncé vouloir retirer la participation des Etats Unis au sein de cette coopération, retrait qu’il n’est cependant pas en mesure d’exercer unilatéralement.

Donald Trump pourrait néanmoins, s’il le souhaitait, ralentir les futures applications de l’accord sur le climat en mettant son veto sur chaque mesure.

Quelle va donc être la position des Etats-Unis, sur le progrès environnemental global ? Etant le leader économique mondiale, la politique américaine environnementale pour ces prochaines années sera déterminante pour l’avenir de la planète.

En parallèle de la montée des climato-sceptiques, d’autres personnalités influentes se font remarquer en prenant position pour l’environnement.

Leonardo Di Caprio, acteur majeur du cinéma américain, a récemment collaboré avec le National Geographic dans la réalisation du documentaire « Before the Flood ». Ce documentaire au titre choc « Avant le déluge » aborde le changement climatique vécu à travers les yeux de l’acteur hollywoodien. On y voit Leonardo Di Caprio visiter les quatre coins de la planète et s’arrêter dans les endroits les plus menacés par le réchauffement climatique. Des côtes de Miami à l’Antarctique en passant par l’Inde, le téléspectateur réalise de suite que le problème est réel et mondial. Afin de convaincre un maximum d’intéressés, l’acteur s’entretient avec les personnalités influentes de ce monde tels que Barack Obama, le pape François ou encore le secrétaire des Nations Unies Ban Ki-Moon.

L’acteur ne se contente pas d’émettre des généralités sur le climat mais prend une position ferme sur les problèmes d’aujourd’hui. Il critique le rôle des multinationales lobbyistes, conscientes du changement climatique, mais qui prêchent pourtant une parole scientifique minoritaire en faveur des énergies fossiles afin de servir leurs propres intérêts. Il désavoue ensuite les politiques de par leur nombreux discours ambitieux qui ne donnent pas suite à des mesures concrètes. Il remet également en cause le train de vie américain trop fastueux qui ne pourrait être appliqué en tant que modèle mondial. Il évoque enfin la surconsommation de viande responsable d’une grande partie des émissions de GES et met ainsi le doigt sur la nécessité d’aborder notre alimentation d’une manière différente.

Le changement climatique apparaît donc être donc un enjeu majeur de ces prochaines années. Différents acteurs influents utilisent aujourd’hui leur notoriété afin de peser dans le débat environnemental. La vision politique des Etats-Unis sur la responsabilité de l’homme sur le climat déterminera l’avenir de l’utilisation des énergies fossiles et de ce fait l’avancée ou non vers une économie mondiale plus responsable.

«Si nous étions dans un film, nous écririons une fin heureuse où nous penserions à des solutions pour s’en sortir. Mais la vie n’est pas aussi simple. On ne sait pas comment ça va finir. La seule chose qui est en notre pouvoir, c’est notre action présente, notre mode de vie, notre façon de consommer, notre implication, notre façon de dire à nos dirigeants élus que nous savons la vérité sur les changements climatiques.» Leonardo Di Caprio

Pierre Sadoux