Review: Vaiana, la légende du bout du monde

De John Musker, Ron Clements


Sortie au cinéma le 30 novembre 2016 – Durée 1h47

 

Par Alexia Malige

 

Vaiana : le film qui réchauffe le cœur

L’attente était insoutenable, mais il est enfin là ! Vaiana : La légende du bout du monde est arrivée dans les salles, et on est conquis. Comme chaque film des studios Disney, la magie l’emporte. Cinq, vingt ou cinquante ans, les yeux s’illuminent face à la beauté du graphisme. Les sourires se dessinent sur les visages et quelques rires s’envolent grâce aux personnages aussi drôles qu’attachants. Ron Clements et John Musker ont fait un travail de chef. En passant du temps en Polynésie, ils sont parvenus à s’imprégner de cette jolie culture et à la retranscrire à l’écran.

Dans le village de Vaiana, tout n’est que douceur, nature et joie de vivre. Les montagnes et l’océan se sont réunis pour former un îlot de paradis où les habitants vivent en harmonie. Mais tout ce bonheur est soudainement menacé par une malédiction, dont la noirceur s’attaque peu à peu à l’âme de ce havre de paix. Étant la fille du chef, l’héroïne prend les choses en mains et se lance dans une mission périlleuse afin de sauver son peuple. Elle part alors sur sa pirogue à la recherche du demi-dieu Maui, car lui seul peut briser ce mauvais sort.

On est alors embarqué dans cette aventure pleine d’énergie, où l’on apprend à naviguer, à escalader, à se métamorphoser et… faire preuve d’humilité. Car de la modestie, le colossal guerrier en manque cruellement ! Son ego surdimensionné et bien à l’image de sa carrure. La prétention avant tout, il sauvera le monde plus tard. Heureusement, face à cet anti-héro, Vaiana nous rappelle la morale et les codes de Disney. Courage, volonté et persévérance font d’elle une femme forte qui va au bout de ses rêves. Fini le temps où les princes volaient au secours des demoiselles en détresse, l’heure est aux jeunes filles rusées qui arrivent à leurs fins par tous les moyens.
D’autres personnages sortent également du registre habituel des célèbres studios Mickey. Un peu moins de charmant pour plus d’extravagant. Il est impératif de présenter son principal représentant. Son nom est Hei Hei et c’est un poulet. Le poulet le plus stupide de l’histoire des gallinacés. Bien que les animaux de cette espèce ne soient pas admirés pour leur intelligence, Hei Hei bat tous les records. Il est la bêtise incarnée. Peureux, suicidaire, désorienté et maigrichon, Hei Hei inquiète par son psychisme dégénéré. Si l’on s’arrêtait simplement à son caractère arriéré, un espoir persisterait quant à son apparence physique. Malheureusement, Hei Hei n’est pas ce que l’on pourrait appeler un Apollon. Son rachitisme avancé ferait fuir une agence de mannequinat, et ses plumes défraîchies rappellent un peu la mort. Quant à son regard égaré, il n’est pas là pour améliorer la situation. Son œil gauche regarde l’Amérique quand son œil droit fait signe à l’Asie. Un strabisme prononcé qui induit immédiatement la défiance envers ce poulet retardé. Malgré tout, on l’aime bien. Hei Hei, c’est un peu notre clown à nous. Maître de l’absurde et de la tragi-comédie, Hei Hei nous amuse et l’on rit.

Parenthèse Hei Hei refermée, on peut de nouveau s’intéresser à ce qui fait la réussite et la beauté de ce film d’animation. Des paysages colorés, des chansons entraînantes et une histoire qui nous fait rêver, voilà le secret du succès. L’inventivité des créateurs est enchanteresse. Du monstre de lave à la personnalisation de divinités, Disney innove et émerveille son public. Un fantastique voyage sous la chaleur polynésienne, avant de retrouver le souffle frais de l’hiver.