Le Louvre, une affaire qui tourne

L’art, symbole et trace d’une époque, élément vivant, observé, critiqué et convoité ne laissant certainement personne indifférent, se trouve tout particulièrement bouleversé (comme d’autres domaines par ailleurs) par l’arrivée de technologies de partage et d’information ultra-rapides. Dans les musées les plus célèbres du monde, les visiteurs se pressent pour comprendre pourquoi et comment l’art se montre tel qu’il est : intemporel. Pour le Louvre, l’année 2016 a été marquée par une affluence de 7,3 millions de visiteurs. Malgré tout, le Louvre, tour à tour forteresse médiévale, palais royal puis musée, cherche absolument à réinventer son modèle d’approche de l’art.

Ainsi, le musée le plus réputé au monde permet par exemple de procéder à une visite virtuelle directement depuis son site internet. Il faut signaler cependant qu’on ne peut visiter virtuellement l’ensemble du Louvre mais uniquement trois parties pour le moment : les antiquités égyptiennes, le Louvre médiéval et la galerie d’Apollon.

Autre point important : la multiplication d’expositions temporaires, la création de « filiales » du Louvre (à Abu Dhabi et à Lens) permettant en théorie, de retrouver « les valeurs d’excellence incarnées par le nom du Louvre » en dehors de la capitale française.
Enfin, il ne faut pas exclure les produits dérivés : livres, cartes postales, porte-clés et autres accessoires indispensables au quotidien.

Ces exemples de diversification nous montrent la volonté des musées d’attirer un public de plus en plus vaste et cosmopolite. Non, l’art n’est plus réservé à l’élite, il est partagé et propice aux affaires. Désormais, on visite le Louvre un peu comme on entrerait dans la boutique d’une prestigieuse marque : c’est une mode, cela est bien vu. La visite du musée se poursuit et s’achève par le clou du spectacle : le selfie avec La Joconde ; aussitôt dit, aussitôt fait, le cliché rejoint immédiatement les réseaux sociaux, en quête de « likes » et de commentaires.

Malgré tout, il y a de quoi se réjouir : avec le nombre croissant de visiteurs et les posts sur les réseaux sociaux, le Louvre bénéficie d’une publicité gratuite et d’une image globalement positive. Le Louvre est le musée le plus suivi au monde sur Facebook, avec quelques 2,3 millions de fans, mais aussi le musée le plus géolocalisé sur Instagram.

Le plus grand musée du monde cherche donc avant tout à vendre son nom, pour que cela devienne une marque, un gage de qualité immédiatement perceptible et identifiable pour les visiteurs du monde entier. Cependant, on peut se demander à juste titre si le Louvre ne tend pas à devenir un business aux proportions multinationales, dont les préoccupations tourneraient plus autour du chiffre d’affaire qu’à la préservation d’une collection incroyablement riche acquise depuis des siècles.

Alexandre Lachat

Sources

Sources :

http://www.capital.fr/enquetes/strategie/le-louvre-plus-qu-un-musee-une-multinationale-569356

http://www.louvre.fr/monde
http://www.louvre.fr/visites-en-ligne http://presse.louvre.fr/73-millions-de-visiteurs-au-musee-du-louvre-en-2016/

https://commons.m.wikimedia.org/wiki/File:Louvre_Museum_Wikimedia_Commons.jpg#mw-jump-to-license

http://www.wallpaper.com/architecture/jean-nouvels-louvre-abu-dhabi-one-step-closer-to-completion#162759