L’affaire Harvey Weinstein et la violation des droits des femmes

Le mois dernier, le directeur hollywoodien, Harvey Weinstein, a été accusé de harcèlement sexuel. Une investigation a été ouverte et plusieurs femmes ont depuis révélé la vérité de travailler avec un des hommes les plus puissants de l’industrie cinématographique.

Ce scandale nous fait réfléchir sur le rapport entre les femmes qui essayent de trouver leur place dans leur milieu de travail ou des études et, plus largement, dans la société, et les hommes qui se trouvent dans un poste de décision important qui pourraient influencer leur parcours.

L’affaire Weinstein a été fortement médiatisée mais ce n’est pas le seul cas d’harcèlement sexuel. En effet, c’est dans les pays du monde entier, développés ou en voie de développement, que les femmes sont victimes d’un harcèlement, sont battues ou tuées, tous les jours. Ces violations des droits fondamentaux d’un individu ont des conséquences psychologiques graves sur la victime et, encore plus, sur la construction de la société. Une société dans laquelle les gens ont peur de s’exprimer.  Comment peut-on parler de progrès d’une société si la moitié des membres de cette même société vit avec le risque de violation de ses droits ?

La violence à l’égard des femmes est une violation des droits de l’homme, reconnue internationalement et qui fut adoptée dans la Déclaration sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes par l’Assemblée Générale des Nations Unies, en 1993. Selon celle-ci, une violation des droits des femmes correspond à : « Tout acte sexuel, tentative pour obtenir un acte sexuel, commentaire ou avances de nature sexuelle, ou actes visant à un trac ou autrement dirigés contre la sexualité d’une personne en utilisant la coercition, commis par une personne indépendamment de sa relation avec la victime, dans tout contexte, y compris, mais sans s’y limiter, le foyer et le travail »

Toute forme d’abus sexuel reste un sujet « tabou » dans notre société. Les victimes n’osent pas parler et leur entourage ne donne pas l’appui nécessaire qui les encouragerait à utiliser leurs voix. Paradoxalement, dénoncer un abus est, en soi, source de conflits dans la vie d’une femme. Par exemple, dénoncer son conjoint pourrait signifier de graves ruptures au sein d’une famille. Au travail, ceci entraîne des conséquences négatives sur l’engagement et une moindre satisfaction ainsi qu’une forte probabilité de quitter son emploi. Les victimes observent donc un démantèlement de leurs vies, qui sera très difficile à reconstruire. D’où l’importance en tant que société d’admettre le conflit, d’en parler et de concevoir différentes façons de l’éviter.

Au cours de ces dernières années, plusieurs pays ont développé des législations protégeant les femmes de tout abus sexuel. Or, celles-ci restent insuffisantes. Même si les femmes décident de porter plainte, le système judiciaire présente de nombreuses lacunes qui ne permettent pas achever la plainte. De plus, les lois protégeant les femmes dans certains pays tels que Burkina Faso, Congo, Niger, Pakistan, entre autres, sont inexistantes.

Les victimes sont découragées d’en parler pour plusieurs raisons :

  • Des systèmes de soutien inadaptés
  • La honte
  • La crainte ou le risque de représailles
  • La crainte ou le risque d’être blâmées ou accusées
  • La crainte ou le risque de ne pas être crues
  • La crainte ou le risque d’être maltraitées

Des enquêtes ont révélé que 40 à 50 % des femmes des pays de l’Union Européenne signalent avoir subi une forme ou une autre de harcèlement sexuel ou avoir été contraintes à une activité sexuelle sur leur lieu de travail.

Soit à l’école, à l’université, à la maison ou au travail, toute femme peut être victime d’une violation de ses droits. Celle-ci peut se déclarer sous trois formes : verbale, non-verbale ou/et physique. Ainsi, comment faire face à un cas de harcèlement sexuel? Ci-contre quelques démarches à suivre :

  • Parler
  • Demander de l’aide
  • Dénoncer l’abus auprès d’un Tribunal Judiciaire

Si vous êtes en Suisse et victime, contactez :

Tél. 0216310300

http://www.profa.ch/fr/services/centre-lavi/contact/contact-0-269

Mora Klimberg