The Blue Economy : des entreprises hautement écologiques

Parlons écologie ! Un sujet qui rend plus d’un morose tant on a passé des décennies à recevoir des avertissements alarmants sans qu’il n’y ait de changement apparent. Pourtant, il y a bien des choses qui bougent et qui méritent qu’on en parle !

Le Club de Rome, un think tank global ayant pour but de discuter de problèmes sociétaux et environnementaux a permis la création d’émules. L’un d’eux, le Zero Emissions Research and Initiatives (ZERI) est un conglomérat de scientifiques cherchant des solutions technologiques inspirées de la nature. L’idée : au lieu de résoudre tous nos problèmes avec des méthodes industrielles sales et forcées, comprendre les mécanismes naturels et les utiliser pour atteindre des rendements supérieurs tout en gardant l’être humain inséré résponsablement dans son environnement.

C’est beau tout ça, n’est-ce pas ? Eh bien, ce qui l’est encore plus, c’est que ces idées et technologies sont implémentées industriellement. Les entreprises qui s’en chargent se regroupent sous le nom The Blue Economy.

The Blue Economy part d’un constat : les produits verts ne se démocratisent pas car ils coûtent plus cher que leurs équivalents gris. On peut bien sûr attendre que les gouvernements agissent en subventionnant ou en interdisant, mais les plus à même d’amener un changement écologique sont trop libéraux pour imposer des lois assez radicales pour changer le paradigme actuel.

Le but de l’économie bleue est alors de créer des produits respectueux de l’environnement tout en étant compétitifs avec ceux que l’on trouve sur le marché. Ceci afin de laisser la force des marchés et du libéralisme agir et atteindre les habitudes de consommation de chacun.

Comment arrivent-ils à créer de la valeur et à produire des produits compétitifs ? Premièrement, ils réutilisent les déchets. Par exemple, dans la production d’un café, seulement 0,2% des graines de café sont utilisées. Le reste est jeté aux cours des procédés industriels classiques. Pourtant, on peut facilement revaloriser ces déchets : production de champignons, nourriture enrichie pour animaux, contrôle d’odeurs, protection UV ou même solution de stockage d’hydrogène.

Deuxièmement, les solutions sont pensées locales. Pas besoin de long transport de matières premières. Une de leurs inventions est le papier de pierre. Au lieu d’utiliser du bois, on utilise de la pierre comme matériel et des bioplastiques comme liants. Cela s’avère très pratique pour, notamment, les pays du Maghreb qui sont limités en ressources sylvestres.

Finalement, la création de procédés fait systématiquement appel à une réflexion globale de création de valeur. Au lieu de savoir comment on pourrait réduire les coûts pour se débarrasser d’un inconvénient (comme les déchets), on va chercher à leur donner de la valeur. La nature innove, produit et recycle par elle-même ; autant suivre son exemple.

Cette démarche visant une viabilité financière et sociale, on est en droit de se demander si elle a des effets concrets. De son lancement jusqu’en 2017, l’économie bleue a bénéficié de quatre milliards de dollars d’investissements et a permis la création de trois millions d’emplois sur deux-cents projets différents. La tendance ne faiblit pas.

Une dernière chose attestant du bien-fondé de leur approche : les technologies utilisées dans la création de produits innovants est open source. Si un maximum de personnes peut faire usage du savoir, il peut se globaliser. Ces bonnes pratiques peuvent se répliquer et avoir un effet universel.

Respectueuses de l’environnement, libérales et compétitives, les entreprises de l’économie bleue dessinent, indépendamment des institutions, l’économie verte de demain.

Plus d’informations : http://www.theblueeconomy.org/

Luca Bron

Sources

Zero Emissions Research and Initiatives: http://zeri.org/
The Club of Rome: https://www.clubofrome.org/