« Geneva International Film Festival : immersion au cœur des conflits les plus violents »
Amoureux de cinéma, passionnés de nouvelles technologies ou simplement en quête d’une activité culturelle inédite pour ce premier week-end de novembre ? Impossible de ne pas trouver votre bonheur à la 24ème édition du Festival International du film qui s’ouvre aujourd’hui à Genève.
Créée en 1995, la manifestation est devenue avec les années un pilier de la scène audiovisuelle genevoise. Pour cette édition, le GIFF propose 164 œuvres jamais montrées en festival, dont 34 projets immersifs et même une pièce de théâtre interactive. Le festival a la volonté de tisser des liens entre le cinéma, la télévision et le nouveau venu : le digital. Il promeut des formats audiovisuels inédits tels que les webséries ou les œuvres immersives. Plus qu’un festival de films, le GIFF promet à chaque visiteur une véritable expérience grâce à ses installations interactives qui proposent au public de participer activement au festival. Les spectateurs seront aussi invités à assister à des débats, des conférences et des rencontres autour des œuvres. Le GIFF offre également de nombreuses innovations telles qu’un « Movie Truck » installé sur la plaine de Plainpalais, qui diffusera gratuitement une série de vidéoclips, ainsi qu’un musée de la réalité virtuelle ouvert pour toute la durée de la manifestation et qui regroupera de nombreuses œuvres digitales.
Durant neuf jours, une palette de long-métrages et de séries réalisés aux quatre coins du globe seront projetés dans plusieurs hauts lieux de la culture de la ville de Calvin. Ils exploreront des problématiques d’actualité comme la radicalisation ou l’avenir incertain d’une société dans laquelle l’extrême-droite monte en puissance. Une multitude de thèmes plus sensibles les uns que les autres seront abordés au travers de ces long-métrages. Les spectateurs pourront découvrir l’histoire d’un homme et d’une femme isolés dans le désert, attendant de perpétrer un acte terroriste, ainsi que la descente aux enfers d’une jeune juriste dans les Balkans, en passant par un documentaire en immersion dans une petite ville des États-Unis ayant soutenu massivement l’élection de Donald Trump. La diversité de la programmation promet de susciter l’intérêt de tout un chacun.
Depuis plusieurs années, le festival met le digital à l’honneur en mettant en avant ses bienfaits possibles pour la société. À l’occasion de cette 24ème édition, le GIFF accueillera une pièce de théâtre immersive questionnant la place du sommeil dans une société toujours en quête de la productivité maximale et qui va à mille à l’heure. Une autre activité permettra aux festivaliers de voler. Cela nous amène à l’œuvre phare du festival : « The Enemy », un des projets de réalité virtuelle les plus ambitieux jamais conçus. Cette installation propose aux visiteurs une immersion d’une heure dans trois zones de conflit dont nous entendons parler tous les jours. Ces derniers seront plongés au cœur du conflit israélo-palestinien, de la guerre des gangs au Salvador ou de la guerre civile en République démocratique du Congo. Les participants auront alors l’opportunité d’aller à la rencontre de combattants ennemis et d’échanger avec eux. Ils exprimeront leurs doutes, leurs peurs et espoirs en tant que combattants, mais aussi en tant qu’hommes. À la guerre, ils sont opposés mais au fond, ils se posent les mêmes questions et ne veulent pas de ces conflits.
Ce projet est né de l’expérience de Karim Ben Khelifa, photojournaliste de guerre pendant 20 ans, qui a pu lui-même discuter et échanger avec les combattants ennemis que l’on retrouve dans l’expérience. Aujourd’hui, il partage avec le public leur histoire. Il donne une voix aux humains prenant part aux conflits et expose leurs points de vue dans le but de casser la distance qu’il peut y avoir entre le spectateur et la réalité des conflits dans exposition de photos de guerre. Il montre qu’avant d’être des combattants dans une guerre, ce sont des êtres humains. À travers son œuvre, il espère provoquer une profonde réflexion autour des images de guerre et de changer le rapport des gens à la violence et aux souffrances qu’elle engendre.
Toujours pas convaincus ? Je vous invite à visionner le teaser de l’œuvre de Karim Ben Khelifa, « The Enemy ». https://www.youtube.com/watch?time_continue=2&v=U07vGgRtU9Y
Pour réserver : https://2018.giff.ch/events/the-enemy/
Lieu : Auditorium Fondation Arditi, Genève
Présentation par le créateur : 8 novembre 14h30 au théâtre Pitoeff
Plus d’infos : https://2018.giff.ch/events/24-7/
Salomé Godonou