Et si cette fois c’était différent ?

Nous sommes le jeudi dix octobre deux-mille-dix-neuf et il reste quatre-vingt-deux jours avant la fin de l’année, quatre-vingt-deux jours pour faire le bilan de ces douze derniers mois, quatre-vingt-deux jours pour rédiger cette petite liste de résolutions à laquelle il est courant de faire des entorses une fois que l’émotion des premiers jours de l’an est passée.

Comment pouvons-nous y remédier ? Comment être certains d’aller jusqu’au bout de nos projets ? Je n’ai pas la prétention d’éradiquer définitivement cette fâcheuse habitude, mais je vous invite, à travers ces quelques lignes, à envisager les choses autrement.

Pourquoi prenons-nous de telles résolutions ? Pour la plupart d’entre nous, cette liste rédigée en hâte sur un bout de serviette, consignée soigneusement dans un précieux carnet des semaines à l’avance, enregistrée dans un mémo sur notre téléphone lors d’un long trajet en bus ou simplement rangée parmi d’autres pensées dans un coin de notre tête, est une promesse d’un avenir meilleur.

Avec la fin de l’année, un sentiment d’insatisfaction, voire de regret, peut parfois naître en nous…

« Je fume encore dix cigarettes par jour. »

« J’ai laissé passer l’été sans commencer mon régime. »

« M****, je m’étais juré d’arrêter de dire des grossièretés ! »

« Je suis toujours aussi timide. »

« Je n’ai toujours pas le poste que je désire. »

Et c’est là que la liste intervient ! Elle nous rassure parce que, d’une certaine manière, elle concrétise les changements que nous voulons voir se réaliser dans notre vie. Très vite, ce facteur motivant guide nos choix quotidiens, mais on s’en lasse aussi vite qu’on l’adopte.

Pourquoi donc ? Le fait de nous fixer comme but de fumer moins de dix cigarettes par jour est-il quelque chose de motivant ?

La réponse à cette question est importante car ce qui compte vraiment au final, ce n’est pas ce que nous faisons, mais pourquoi nous le faisons.

Si nous voulons fumer moins de dix cigarettes par jour, c’est pour fumer moins, pas simplement en tant qu’action individuelle, mais pour être en bonne santé. C’est donc ça qui nous motive vraiment : notre nouvel objectif.

Maintenant que nous savons ce que nous voulons, la question à poser c’est « quand ? ». Voulons-nous être en bonne santé demain ? Dans un mois ? Non, nous voulons être en bonne santé maintenant, tout de suite.

Alors pourquoi nous fixer un objectif pour les douze mois à venir ? Si nous voulons être en bonne santé tout de suite, il faut agir tout de suite. Pour être en bonne santé, il faut, entre autres, ne pas fumer. Il ne faut pas fumer. Oui. Et il faut manger sainement aussi. Quoi d’autre ? Se reposer suffisamment, boire de l’eau, faire du sport et ainsi de suite. On ne s’arrête plus.

En cas de rechute, pas de panique. Outre le fait qu’il enclenche diverses actions positives successives, ce qu’il y a de bien avec notre nouvel objectif, c’est qu’il est valable tous les jours, tout le temps. Comme on se concentre sur le moment présent, le fait d’être en bonne santé est un désir permanent qui, aussi naturellement que la rosée du matin se dépose sur une feuille, guide toutes nos actions. Ainsi, les erreurs sont permises et il n’est jamais « trop tard ».

Nous sommes le jeudi dix octobre deux-mille-dix-neuf et il reste quatre-vingt-deux jours avant la fin de l’année, quatre-vingt-deux jours pour faire le bilan de ces douze derniers mois, quatre-vingt-deux jours pour rédiger cette petite liste de résolutions à laquelle il est courant de faire des entorses une fois que l’émotion des premiers jours de l’an est passée.

Et si cette fois c’était différent ?

Juliana Ramirez Moya