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Ces œuvres d’art volées

De nos jours, de nombreux chefs-d’œuvre de la peinture valant parfois jusqu’à plusieurs millions de dollars, se sont vus suivre un parcours mouvementé: entre vols, destructions ou pertes, les dégâts sont souvent irréversibles. Heureusement, il arrive aussi que l’on retrouve quelques pièces en entier et sans trop de dégâts et parfois dans des conditions farfelues. Voici une petite liste non-exhaustive de ces malheureuses peintures:

Peintures volées non retrouvées

Vincent van Gogh, Fleurs de Pavot, 1887, huile sur toile, 65 x 54 cm, Le Caire, Musée Mohamed Mamoud Khalil.

Expression de la grande admiration de Van Gogh pour Adolphe Monticelli, un peintre plus âgé qu’il a rencontré à Paris en 1886, Fleurs de Pavot (connu également sous les noms de Vase et fleurs et Vase avec Viscaria) avait été volé une première fois en 1977 puis retrouvé au Koweït. En août 2010, juste après le second vol, les autorités égyptiennes pensaient avoir retrouvé le tableau après que deux suspects d’origine italienne ont été appréhendés à l’aéroport international du Caire.

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Johannes Vermeer, Le Concert, 1663-1666, huile sur toile, 72.5 cm × 64.7 cm, Boston, Massachusetts, Musée Isabella Stewart Gardner.

Le vol le plus important de l’histoire de l’art a eu lieu à Boston le 18 mars 1990. Les voleurs ont emporté 13 tableaux d’une valeur totale estimée à 500 millions de dollars. Le tableau de Vermeer Le Concert est considéré comme le plus cher au monde avec une estimation à 250 millions. Une récompense de 10 millions de dollars est promise à quiconque apporterait des informations permettant de retrouver ce chef-d’œuvre de l’âge d’or de la peinture néerlandaise.

Vincent van Gogh, Le Jardin du presbytère de Nuenen au printemps, 1884, huile sur toile, 25 x 57 cm, Laren, Netherlands, Musée de Groningue.

Cette œuvre de Vincent van Gogh a été volée dans un musée fermé pour cause de confinement le 30 mars 2020. D’une valeur estimée à 5 millions de british pounds, ce fut une de ses premières peintures à l’huile. Sa touche, si reconnaissable dans ses œuvres plus tardives, n’est pas encore perceptible sur ce tableau. La disparition de cette œuvre coïncide jour pour jour 167 ans après la naissance du maître néerlandais postimpressionniste.

Peintures probablement détruites ou perdues

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Jan van Eyck ou Hubert van Eyck, Les Juges intègres, 1432, huile sur bois, 145 x 51 x 4,1 cm, Gand, Belgique, Cathédrale Saint-Bavon de Gand.

Les Juges intègres est la partie inférieure gauche du polyptyque L’Agneau mystique, peint par Jan van Eyck ou son frère Hubert van Eyck. Il était à la Cathédrale Saint-Bavon de Gand en Belgique avant d’être volé durant la nuit du 10 au 11 avril 1934, par Arsène Goedertier. Le Diocèse de Gand a reçu une demande rançon d’un million de francs belges de l’époque. Le 25 novembre 1934 le voleur a révélé sur son lit de mort que lui seul savait où était caché le tableau et qu’il emporterait ce secret dans la tombe. Bien que plusieurs personnes aient déclaré connaître cet endroit, le tableau n’a jamais été retrouvé et on pense généralement qu’il a été détruit. En 1945, le panneau a été remplacé par une copie réalisée par Jef Vanderveken.

Caravage, La Nativité avec saint François et saint Laurent, 1609, 298 x 197 cm, huile sur toile, Palerme, Oratoire de San Lorenzo.

L’œuvre est volée dans la nuit du 17 au 18 octobre 1969, la toile est grossièrement découpée de son cadre à l’aide d’un couteau. Elle n’a depuis pas été retrouvée. L’hypothèse d’un vol commis par la Mafia sicilienne, et ayant entraîné la destruction de la toile, est aujourd’hui fortement privilégiée. Malgré les efforts des autorités italiennes et la création en 1969 d’une brigade de police spécialisée dans la recherche d’œuvres d’art volées — l’année même du vol de la Nativité — la piste du tableau est perdue au début des années 1980.

Pablo Picasso, Le Pigeon aux petits pois, 1911, huile sur toie, 64 x 53 cm, Paris, Musée d’art moderne de Paris.

Le Pigeon aux petits pois fait partie d’une des cinq peintures volées au musée d’art moderne de la ville de Paris le 20 mai 2010, pour un montant total estimé de 123 millions de dollars. La peinture a probablement été détruite car le voleur l’a jeté dans un container à ordures qui a été vidé avant que l’on puisse le fouiller!

Peintures volées puis retrouvées

Gustav Klimt, Portrait d’une dame, 1916-1917, huile sur toile, 60 x 55 cm, Plaisance, Musée d’art moderne Ricci Oddi.

On suppose que le tableau a été volé en février 1997, peu de temps avant une exposition spéciale qui était prévue à la galerie. En avril 1997, la police italienne a découvert un faux de grande qualité à Vintimille, à la frontière italo-française, dans un paquet adressé à l’ancien Premier ministre italien, Bettino Craxi. Le « vol » peut avoir été mis en scène peu de temps avant l’exposition, pour couvrir l’échange de la peinture originale avec le faux quelques mois avant. C’est par hasard que le tableau a été retrouvé par un jardinier le mercredi 11 décembre 2019 dans un sac poubelle, caché dans un mur du musée de Plaisance.

Léonard de Vinci, La Joconde (Mona Lisa), vers 1502, huile sur bois, 77 x 53 cm, Paris, Musée du Louvre.

Lors du vol de La Joconde,  La Société des amis du Louvre offre une récompense de vingt-cinq mille francs, somme par ailleurs doublée par un anonyme. La revue L’Illustration promet cinquante mille francs pour qui rapporterait le tableau dans les locaux du journal. Le tableau acquiert à cette occasion une renommée mondiale.

L’histoire nous montre par la suite que le voleur est Vincenzo Peruggia, un vitrier italien qui a participé aux travaux de mise sous verre des œuvres les plus importantes du musée, afin de les protéger des vandales. Il conserve le tableau pendant deux ans dans sa chambre à Paris, caché dans le double fond d’une valise de bois blanc, sous son lit. De retour en Italie, il propose de le vendre le 10 décembre 1913 à un antiquaire florentin, Alfredo Geri, qui a passé une petite annonce pour acheter des œuvres d’art. Geri ayant prévenu la police, Peruggia est arrêté dans la chambre de son hôtel (rebaptisé par la suite hôtel Gioconda), et n’est condamné qu’à dix-huit mois de prison, la presse italienne saluant son patriotisme. Le 4 janvier 1914, après des expositions à Florence et à Rome, le tableau revient solennellement au Louvre dans une voiture de première classe spécialement affrétée à cette occasion, où il est désormais placé sous une surveillance accrue. The rest is history.

Alexandre Louis Lachat
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