Les autotests Covid : Où, quand, comment, pourquoi ?

La semaine dernière, les médias relayaient une statistique pour le moins surprenante : deux tiers des Suisses n’ont jamais effectué de test pour le Covid-19. Alors que de nombreux pays ont mené des campagnes de dépistage massif l’été dernier, la Suisse fait figure d’exception. Il y a bien sûr eu la campagne de test à Villars, suite à l’apparition du variant anglais dans la station de ski vaudoise, et après ? Alain Berset n’a de cesse d’insister pour que la population se fasse tester gratuitement, mais il semblerait que cette partie de son message soit peu écoutée. Pourtant, dès aujourd’hui, la situation pourrait changer grâce à l’apparition des autotests dans nos pharmacies.

Qu’est-ce qu’un autotest ?

L’avantage majeur de l’autotest est qu’il s’agit d’un frottis nasal. Contrairement aux désagréables tests rapides ou tests PCR, qui fonctionnent par frottis nasopharyngé, les tests par frottis nasal sont plus simples et n’entraînent aucune douleur particulière. Ceux-ci recherchent le virus dans le nez, et non au niveau du haut du pharynx. Par conséquent, le résultat est moins fiable qu’un prélèvement nasopharyngé, mais cela permet tout de même de donner une bonne indication de la présence ou non du virus.

En revanche, l’autotest n’est prescrit que pour les personnes asymptomatiques sans contact avec des personnes vulnérables. Il demeure donc essentiel de s’orienter vers un test rapide ou PCR en cas de symptômes.

Où se procurer un autotest ?

Les autotests arriveront dès aujourd’hui, le 7 avril, dans toutes les pharmacies de Suisse. Pour l’heure, seules ces dernières sont autorisées à remettre les autotests à la population. L’objectif est de pouvoir informer la population du fonctionnement du test, afin d’éviter que celui-ci soit réalisé de manière inadéquate. La Confédération prend en charge les coûts de ces autotests, à hauteur de cinq autotests par personne et par mois. Pour les obtenir, il suffira donc de se présenter en pharmacie avec sa carte d’assuré·e. Des tests supplémentaires pourront être acquis, moyennant leur paiement par l’individu concerné.

Les pharmacies mettent déjà en garde contre une potentielle pénurie si la population se précipite sur ces autotests dès les premiers jours de leur commercialisation. Pourtant, ces tests sont produits par l’entreprise suisse Roche, à hauteur d’un million d’autotests par jour. Nul besoin donc de courir en pharmacie aujourd’hui.

Quand effectuer un autotest ?

Bien que la stratégie visant à réduire autant que possible les contacts soit encore en vigueur, ces autotests interviennent en prévision d’une situation de rassemblement, dans les limites autorisées par les mesures actuelles. Par exemple, si vous avez prévu un souper avec trois ou quatre ami·e·s ce soir, il est recommandé que chaque personne effectue un autotest avant de se retrouver, ceci pour identifier un éventuel cas asymptomatique et « superpropagateur » et éviter ainsi que votre repas ne se transforme en cluster.

Attention toutefois à ne pas interpréter un résultat négatif comme un gage de sécurité absolue. Les gestes barrières devront quand même être appliqués. De même, on considère qu’un résultat négatif est valable environ 24 heures, en fonction du comportement de la personne testée. Ces autotests ne reflètent donc qu’une situation à l’instant T ; il est donc essentiel d’effectuer à nouveau un test avant de retrouver d’autres personnes quelques jours plus tard.

Comment effectuer un autotest ?

L’autotest est simple d’utilisation. Il n’est pas désagréable car l’écouvillon n’est inséré que jusqu’à une profondeur de 2 à 4 cm dans la narine. Martine Ruggli, présidente de PharmaSuisse, a expliqué leur fonctionnement dans divers médias :

« Il faut ouvrir l’emballage. Ensuite, on saisit l’écouvillon et on l’insère dans le nez. Il faut répéter l’opération 4 fois dans chaque narine. Une fois que c’est fait, on place l’écouvillon dans un petit récipient fournit avec le kit. Il faut bien frotter pour que le liquide dans le petit récipient absorbe les particules présentes sur l’écouvillon. Quand c’est bon, on ferme le petit récipient et on laisse tomber quelques gouttelettes sur la bandelette du test, également fournie avec le kit. Lorsqu’une seule ligne apparaît au bout de 15 minutes, cela signifie que le test est négatif. Lorsque deux lignes apparaissent, on est positif. Il faut alors immédiatement prendre rendez-vous pour passer un test PCR de confirmation. »

Que faire en cas d’autotest positif ?

La sensibilité et la fiabilité des autotests étant moindre, il est impératif de confirmer son résultat positif grâce à un test PCR réalisé dans un centre agrée, par des professionnel·le·s de la santé. En attendant le résultat, il faut évidemment renoncer à tout contact. Si le résultat positif est confirmé, celui-ci est annoncé aux autorités. La personne atteinte du Covid-19 devra donc s’isoler, conformément aux mesures en vigueur actuellement.

Notons tout de même que l’OFSP estime la probabilité de « faux positif » de l’autotest comme faible.

Quels sont les défauts des autotests ?

Un autotest négatif laissera toujours une part de doute, car un résultat négatif peut être influencé par plusieurs facteurs. Tout d’abord, l’autotest peut avoir été mal effectué. Il est donc essentiel de bien suivre les instructions. Ensuite, la charge virale dans le nez est moins importante qu’au niveau du nasopharynx, mais un frottis nasopharyngé ne peut pas être effectué sans formation préalable, ce qui est le cas pour un frottis nasal. Aussi, les statistiques nationales pourraient être faussées si les personnes positives à l’autotest ne confirment pas leur résultat avec un test PCR, ce qui pourrait avoir un impact sur les décisions du gouvernement. Enfin, une dernière limite de l’autotest est la tentation d’interpréter un résultat positif ou douteux comme un résultat négatif afin de ne pas renoncer à se retrouver entre ami·e·s. Comme toujours depuis une année, le principe de prudence doit s’appliquer.

Pourquoi ces autotests sont-ils si importants ?

Les autotests font partie du troisième pilier de la stratégie du Conseil fédéral dans la lutte contre le coronavirus. Ils visent à briser d’éventuelles chaînes de contamination, tout en soulageant les centres de dépistage. Plus concrètement, ces tests devraient être utilisés plus massivement que les tests rapides ou PCR, car ils sont simples d’utilisation, ne nécessitent pas de se rendre dans un centre de dépistage et ne sont pas désagréables. S’autotester avant chaque contact devrait devenir une nouvelle habitude, un réflexe qui éviterait de créer une chaîne de contamination. Il s’agit donc d’un pas important dans la lutte contre le virus.

Bien qu’ils ne remplacent en rien les gestes barrières, les autotests permettent de s’autoriser une sortie l’esprit un peu allégé, tout en respectant les mesures en vigueur. Pour nous, étudiant·e·s, le bon réflexe sera de s’autotester juste avant de retrouver quelques ami·e·s pour une journée de révisions, à l’approche des examens. Les contacts restent, bien entendu, réduits au strict minimum nécessaire. Pour l’heure, seul le vaccin constitue une véritable solution à la pandémie de coronavirus.

Deborah
Deborah Intelisano
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