Tour d’horizon des produits du tabac en 2024

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Les produits du quotidien

Nous sommes tous, à un moment donné, confrontés à ces produits du tabac, qu’ils y soient purement liés ou bien un dérivé particulier et commercial, admis sur le devant de la scène par un marketing agressif et une diversité à en couper le souffle.

Le 18 septembre 2024, le cigarettier Philip Morris revendait sa filiale Vectura, spécialisée dans les inhalateurs pour asthmatiques, pour la bagatelle de 178 millions d’euros. Le prix d’acquisition était de 1,3 milliard d’euros. Au-delà des acteurs du milieu et de la gestion douteuse de leur image auprès du grand public, se pose une réelle question au niveau de la transparence et de la sensibilité de tout un chacun face aux divers produits du tabac.

En effet, les produits sont légion. Cigarettes, cigarettes électroniques (ou leur générique, la Vape, vapoteuse en français, ou encore la puff, une Vape jetable), cigares, cigarillos, tabac à pipe, narguilé (chicha), snus, tabac à priser (Snuff, un must have de toute personne ayant fait son service militaire), tabac à mâcher pour une liste non-exhaustive.

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Substances présentes dans une cigarettes

Pour une prise de conscience réaliste, voici un classement des divers produits du tabac, ou contenant de la Nicotine, du moins nocif au plus nocif pour la santé. La dangerosité pour la santé est évaluée selon l’exposition aux substances toxiques relachées après la combustion.

  • Pochettes de Nicotine : nocivité très faible, 0% de tabac, seulement de la nicotine sans combustion.
  • Cigarettes électroniques : nocivité faible, pas de tabac mais de la nicotine sous forme liquide. Selon une étude de la Public Health England (2015), elles seraient 95% moins nocives que les cigarettes classique. Un focus particulier leur est dédié plus loin.
  • Snus : nocivité faible, tabac non fumé mais absordbé par voie buccale. Pas de combustion, mais il existe des risques de cancers oraux. 90% moins nocif que les cigarettes.
  • Tabac à priser (Snuff) : nocivité modérée, tabac moulu inhalé par le nez, présente moins de risque car il n’y a pas de combustion mais peut cependant provoquer des problèmes de santé au niveau des voies respiratoires ou nasales.
  • Tabac à mâcher : nocivité modérée à élevée, tabac mâché absorbé par les muqueuses. Pas de combustion, mais présente un risque de cancers oraux et des gencives.
  • Narguilé (chicha) : nocivité élevée, mélange de tabac et d’arômes chauffés inhalés à travers de l’eau. Une séance de chicha d’une heure équivaut à inhaler la fumée de 100 cigarettes, selon l’OMS.
  • Cigarillos : nocivité très élevée, tabac fermenté et fumé. En fumer est presque aussi nocif que de fumer des cigarettes.
  • Cigares : nocivité très élevée, tabac fermenté et roulé. Les cigares sont tout aussi dangereux que les cigarettes lorsqu’ils sont inhalés. Les risques de maladies pulmonaires et de cancer prédominent.
  • Cigarettes : le plus nocif, tabac finement coupé enroulé dans du papier et fumé. La combustion libère des milliers de substances chimiques toxiques. Les risques sont des cancers, maladies pulmonaires ou cardiovasculaires.
  • Joints : lorsque le cannabis est mélangé à du tabac. En termes de toxicité, le monoxyde de carbone et le goudron dégagés d’un joint sont l’équivalent de 7 cigarettes.

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Illustration d’un joint

Les cigarettes électroniques

Les cigarettes électroniques ne sont pas toutes blanches. En effet, ce qui les rend attirantes, c’est la nicotine qu’elles permettent d’ingérer sans combustion. Cette substance est hautement addictive, il en va de même pour les cigarettes classiques.

L’exposition à la nicotine à travers les vape peut augmenter significativement la pression artérielle et ainsi augmenter le rythme cardiaque, ce qui peut à terme mener à des maladies cardiovasculaires (OMS, 2024).

L’inhalation de ces vapeurs de nicotine peut, en outre, irriter les voies respiratoires et aider au développement de maladies pulmonaires déjà présentes. En parallèle, les liquides de la vape contiennent du propylène glycol et de la glycérine végétale. Une fois chauffés, ces composés relâchent de l’acroléine et du formaldéhyde, qui sont potentiellement cancérigènes, selon une étude de la National Academies of Science de 2018.

Finalement, selon une étude faite à Harvard en 2015, le diacétyle, une substance trouvée dans plus de 75% des liquides aromatisés, est une substance chimique connue pour provoquer le popcorn lung, une maladie pulmonaire aussi appelée bronchiolite oblitérante. Cette maladie endommage les alvéoles des poumons, entravant la respiration à long terme.

Comme ces produits sont relativement récents, il n’y a pas encore suffisant d’études empiriques sur la question, et les effets des cigarettes électroniques est méconnu dans le long terme. Cependant, l’OMS recommande d’utiliser ces produits avec précaution. En Suisse, mais également en Europe, la vente de vapoteuses est limitée à celles contenant 20 mg de nicotine par mL, ou encore 2% selon l’affichage réglementé. Il est possible d’obtenir des vapoteuses avec une plus grande concentration en dehors de l’Europe, notamment en Serbie, mais ces produits sont très irritants pour les voies respiratoires.

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Science et avenir, information sur les vapes

Le joint : Plus dangereux que la cigarette ?

Alors que la consommation de tabac et de cannabis est souvent comparée, de nombreux experts estiment que fumer un joint pourrait être plus dangereux que fumer une cigarette. Les différences dans la composition et la manière de fumer ces substances augmentent significativement les risques pour la santé.

En effet, les fumeurs de cannabis inhalent souvent plus profondément et retiennent la fumée plus longtemps que les fumeurs de cigarettes. Cette pratique augmente l’exposition des poumons à des substances toxiques. Une étude menée par le British Lung Foundation montre qu’un joint peut provoquer une exposition à quatre fois plus de goudron qu’une cigarette. Cette rétention prolongée de la fumée expose les voies respiratoires à des irritants et à des agents cancérigènes pendant une période plus longue.

Le cannabis, lorsqu’il est brûlé, produit des substances chimiques similaires à celles du tabac, y compris des agents cancérigènes comme le benzène et les hydrocarbures aromatiques polycycliques. En fait, les concentrations de ces substances dans un joint peuvent être plus élevées que dans une cigarette traditionnelle. Un joint non filtré délivre plus de particules nocives directement aux poumons, contribuant ainsi au risque accru de cancer du poumon, de bronchite chronique et d’autres maladies respiratoires.

Bien que certains consommateurs de cannabis fument moins fréquemment que les fumeurs de cigarettes, la teneur en goudron d’un joint reste alarmante. Selon des recherches, fumer un joint équivaut à fumer cinq à sept cigarettes, en termes de dommages causés aux poumons. L’utilisation fréquente de cannabis peut provoquer des symptômes tels que la toux chronique, la production excessive de mucus et une baisse des fonctions pulmonaires.

Le cannabis peut également avoir un impact négatif sur le système immunitaire des poumons. Une étude publiée dans le journal Chest a montré que le cannabis réduit les défenses naturelles des poumons contre les infections. Cela augmente la vulnérabilité des fumeurs à des infections pulmonaires, comme la pneumonie et la bronchite.

Vous en conviendrez par vous-même, connaissant l’apanage d’être en bonne santé, qu’il n’est pas recommandé de toucher à n’importe lequel de ces produits.

Georg Peter
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SOURCES (cliquez sur les titres pour en savoir plus)

Courrier International, Philipp Morris

Royal Queen Seeds, illustration d’un joint

E-cigarettes, Public Health England 2015

Vapotage, Royale College of Physicians 2016

Epidémie mondiale de tabac, OMS 2021

Risques des e-cigarettes, National Academies of Science 2018

Chicha, US Food & Drugs

Snus, The Swedish Experience

Risques cardiovasculaires des cigarettes électroniques, OMS 2024

Harvard, Diacetyl

British lung foundation, cannabis

Thoracic, substances chimiques dans le cannabis

National Library of Medicine, cannabis versus cigarette

National Library of Medicine, effets du cannabis sur le système immunitaire

Images:

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Substances trouvées dans une cigarettes

Illustration d’un joint

Science et avenir, vapes