Décembre, c’est le mois où les bilans affluent de partout, et votre Spotify Wrapped 2024 ne fait pas exception. Entre les tubes écoutés en boucle et ces titres « surprises » que vous ne pensiez pas aimer autant, ce rendez-vous annuel est l’occasion parfaite pour replonger dans votre univers musical. Chez HEConomist, on s’est dit qu’il était temps d’aller plus loin en vous proposant, nous aussi, quelques découvertes musicales.
Si ce journal est né de notre passion pour l’écriture, nous croyons que la musique, tout comme les mots, a le pouvoir de transmettre des émotions uniques. Elle nous inspire, nous émeut, et parfois, elle nous surprend — un peu comme vos statistiques d’écoute. Alors, pour célébrer cette fin d’année, nous avons concocté une sélection d’artistes et de morceaux soigneusement choisi·e·s par les membres de notre équipe.
Notre objectif ? Vous offrir de nouvelles pépites à ajouter à vos playlists, que ce soit pour chanter sous la douche, réfléchir lors d’un trajet solitaire ou vous détendre en pleine effervescence des fêtes. Peut-être que l’une de ces suggestions deviendra votre hit inattendu de cette fin d’année — et qui sait, votre Wrapped 2025 pourrait bien s’en souvenir.
Pour pimenter votre exploration, cliquez sous sur les pochettes ou images des albums présentés : abracadabra, direction Spotify ! Et pour ceux qui préfèrent d’autres plateformes, on ne vous en veut pas… enfin, pas trop.
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Proposition de Georg : The Age of Love de Charlotte de Witte
Avec ce titre, je vous propose de plonger dans l’univers vibrant de la techno, un genre où les basses résonnent, les rythmes hypnotisent et l’énergie collective transporte au-delà du quotidien. La techno n’est pas seulement une musique à écouter, mais une expérience à vivre, où chaque morceau raconte une histoire et chaque battement résonne dans le corps.
Au cœur de cette scène, Charlotte de Witte s’impose comme une icône incontournable. DJ et productrice belge, elle s’est taillé une place unique grâce à son style brut et minimaliste. Parmi ses productions, son remix de The Age of Love est une œuvre culte, véritable hymne de la techno moderne. Avec cette relecture magistrale du classique des années 90, elle mêle puissance des basses et mélodie hypnotique, sublimant un morceau déjà emblématique. Ce titre transcende les générations et incarne parfaitement l’essence de la techno : intemporelle, vibrante et universelle.
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Proposition de Samantha : SOS de SZA
Une pensée intime demeure souvent un secret, abritant des émotions ou des murmures du cœur que l’on choisit de taire. Dans son album SOS, SZA nous ouvre son cœur dans une introspection profonde. L’artiste nous propose de se laisser porter par son honnêteté brute, entre force et fragilité. Elle parle notamment des thèmes liés à l’amour, la rupture, la solitude et la résilience. L’album transmet à la fois un sentiment de vulnérabilité, mais aussi un message de confiance en soi et d’indépendance. L’artiste revendique un pouvoir personnel à surmonter les épreuves de la vie, qui rend son album encore plus puissant, ne se focalisant pas seulement sur un aspect moratoire des leçons du passé.
Originaire du R&B, SZA expérimente ici avec d’autres genres. La production offre une ambiance assez chill entre sonorité douce et rythme calme, tout en intégrant des morceaux plus percutants et énergiques. Cela donne une vibe parfaite pour des moments de réflexion ou de « late-night feels ».
Cinq ans après Ctrl, SZA revient avec un album riche et mature. Avec des collaborations marquantes (Travis Scott, Don Toliver, Phoebe Bridgers, Ol’ Dirty Bastard), SOS allie un univers pop et hip-hop. Nommé aux Grammy Awards 2024, cet album comprend et traduit les ruminations nocturnes auxquelles nous pouvons tous nous identifier.
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Proposition de Gwendoline : C’est à moi ça de Gwendoline
Recommander un groupe qui porte votre prénom, c’est risqué. Certains pourraient crier à la mégalomanie, d’autres penser que j’ai secrètement monté un groupe post-punk. Mais je vous rassure, Gwendoline (le groupe, pas moi) n’a besoin de personne pour briller — leur talent parle de lui-même.
Avec C’est à moi ça, le duo breton dépeint une époque morose avec une sincérité brute et une intensité désarmante. Chaque morceau est une plongée dans un univers mélancolique et captivant, porté par des guitares répétitives et une rythmique minimaliste qui semblent tourner en boucle, comme le reflet d’une routine oppressante. Gwendoline parle de solitude, de désillusion, et de l’absurdité du quotidien, mais le fait avec une ironie salvatrice qui évite à leur musique de s’enliser dans la noirceur.
Leur critique sociale mordante est au cœur de leur démarche. Gwendoline ne se contente pas de raconter des histoires : ils pointent du doigt les travers d’une société en perte de sens, où l’ennui, la précarité et les inégalités façonnent les existences. Cet engagement transparaît dans leurs textes, empreints de désenchantement mais jamais apathiques. Ils dénoncent, mais sans arrogance, avec une poésie brute et accessible. Rock 2000 est sans doute le titre le plus emblématique de l’album et capture parfaitement leur univers. Le morceau évoque l’épuisement d’une époque où tout semble s’effondrer, et pourtant il parvient à porter une énergie paradoxalement galvanisante.
Et sur scène ? Encore mieux. Lors de leurs passages à Nox Orae et au Paléo Festival en 2023, Gwendoline a prouvé que leur sincérité brute et leur énergie minimaliste prennent une dimension encore plus frappante en live. Pas de grands effets ni d’artifices : juste deux gars, des guitares, et des images coup de poing qui parlent à tous ceux qui se reconnaissent dans ce désenchantement moderne. Leur musique, véritable bande-son d’une « fin du monde » à la française, trouve un écho puissant et universel.
Alors, oui, une Gwendoline qui recommande Gwendoline, c’est un peu particulier. Mais dites-vous simplement que je ne fais que confirmer ce que tout le monde sait déjà : ce prénom est une garantie de qualité.
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Proposition de Candelaria : The Bends de Radiohead
À mon goût, Radiohead n’est ni un simple groupe de rock alternatif, ni un caprice de jeune en quête d’identité, mais un groupe qui a le don de vous faire passer de l’angoisse existentielle au bonheur musical en l’espace de quelques titres. The Bends occupe une place particulière dans mon cœur, surtout avec ses titres comme « Just », « Fake Plastic Trees » ou « Planet Telex ». Sorti en 1995, ce disque est un peu comme une claque dans la figure – notamment car il aborde la fragilité et la sensibilité émotionnelle des êtres humains avec des guitares à fond sur la distorsion et la voix emblématique de Thom Yorke. Bref, une bonne dose de spleen. C’est ce style d’album qui a la vertu de pouvoir vous accompagner partout et dans n’importe quelle humeur, puis c’est de loin l’une de mes œuvres préférées. Alors je vous en prie, mettez vos écouteurs et écoutez-moi cette pure masterclass musicale.
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Proposition de Dario : Sol et Luna de ¿Téo?
¿Téo?, alias Mateo Arias, est un artiste qui maitrise l’art de fusionner à la fois les langues et les cultures. Mélangeant anglais et espagnol avec fluidité, il navigue entre R&B, pop alternative et rythmes latins pour créer un univers musical à la fois intime et universel. Ses deux Albums Sol (2021) et Luna (2023) sont deux faces complémentaires des mêmes musiques où chacune trouve réponse dans l’autre album.
Sol, avec son ambiance solaire, vivante et légère, capture l’essence de tout ce qui « Belong to the Sun ». Rythmes ensoleillés et mélodies entrainantes qui dégagent une énergie parfaite pour des moments de partage ou d’évasion.
En contraste, Luna plonge dans une tonalité plus profonde, mystérieuse et envoûtante, reflétant l’esprit nocturne de la lune. Les morceaux ralentissent, les sonorités deviennent plus subtiles, créant une atmosphère pour des moments intimes ou introspectifs.
Ce que j’aime chez ¿Téo?, c’est qu’il dépasse la simple musique. Avec sa fluidité bilingue, il incarne cette idée d’un pont entre des mondes, une connexion à la fois personnelle et universelle. Sol et Luna sont pour moi comme deux états d’âme : la légèreté pour m’évader et la profondeur pour réfléchir. Pensez à lui pour vos prochains moments coquets <3.
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Suggestion from Jonas: The Death of Peace of Mind by Bad Omens
American metalcore outfit Bad Omens’ third album, The Death of Peace of Mind (2022), marks a defining moment in the band’s evolution, as it sees the band finding its signature sound. The release signals a departure from Bad Omens’ classic metalcore roots, pursuing a more electronic and progressive sound that sets them apart from their peers to positive critical reception. Lead singer Noah Sebastian showcases incredible vocal versatility, sounding like three different people on the same track—putting his range from an emotional, angelic voice to angry screams on full display.
The album features a wide variety of tracks, ranging from the hard-hitting “Artificial Suicide” to more genre-conforming cuts like the title track, and radio- and TikTok-friendly hits such as “Just Pretend.”
In 2024, the band followed up with Concrete Jungle [OST], an extension of the album that doubles down on experimentation. It features live versions, remixes, and new tracks. Among the new songs is the standout industrial metal cut “V.A.N.,” featuring Poppy, which further showcases the band’s newfound sonic identity.
Unfortunately, the album overstays its welcome just a bit, and the second half doesn’t feel nearly as impactful as the first. All in all, The Death of Peace of Mind is not just a feast for long-time fans but also an excellent entry point for listeners curious about metalcore, especially those who like artists such as Linkin Park, Bring Me The Horizon, or even The Weeknd, and it offers a fresh and accessible take on the genre.
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Proposition de Adrien : 10,000 gecs de 100 gecs
Entre génie absolu et imposture, 100 gecs s’affirme avec leur dernier album 10 000 gecs sorti en 2023. On y retrouve un joyeux bordel de sonorités, des paroles complétement teubées et surtout énormément d’énergie, sans doute la chose la plus importante pour un esprit en bonne santé. C’est un album vraiment fun pour peu qu’on se laisse prendre au jeu, je ne pensais clairement pas revenir si souvent dessus.
Pour être franc, je ne pensais même pas en parler en vue de son style non-orthodoxe, presque anti-musical et par moment même inaudible, mais c’est cette façon de prendre des risques que j’admire particulièrement et qui fait vivre la musique moderne, n’en déplaise aux puristes.
À écouter avec modération tout de même.
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Proposition de Jean-Baptiste : Music Has the Right to Children de Boards of Canada
L’album le plus populaire et célébré d’un groupe culte. Duo écossais d’IDM ambiant, les deux frères ont sorti en 1998 Music Has the Right to Children, sorte d’artefact étrange et lointain, produit avec du matériel analogique et des samples issus d’émissions TV pour enfants. Le résultat est un travail d’artisan, un défilé de paysages sonores, parfois profondément optimistes (Roygbiv), malsains (Smokes Quantity) ou abstraits (Turquoise Hexagon Sun), mais sacralisant toujours les moments profondément enfouis dans le passé et l’enfance, ainsi que les médias physiques et leur valorisation. Un message que celles et ceux ayant un attachement au média, au sampling et au montage recevront parfaitement. Un album presque intégralement instrumental, et très révisions-friendly.
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Proposition de Clara : Héra de Georgio
« Un hymne à la vie, à la jeunesse »
Avec Héra, Georgio nous offre probablement son meilleur album qui transcende les modes et les tendances en abordant des thèmes universels comme la quête d’identité, les désillusions de la jeunesse et l’espoir d’un renouveau. Dans la mythologie grecque, Héra représente une figure de conviction et de pouvoir. Souvent en conflit avec d’autres divinités, elle symbolise la résistance face aux injustices et à l’autorité, reflétant une quête d’émancipation.
Dans cet album, Georgio explore les doutes et l’absurdité du quotidien. Cependant, il refuse de se laisser sombrer dans la résignation. Cette résilience se transforme en ode à l’authenticité et la persévérance :
Personne a pris ma foi, alors je brise les codes à vive allure
Je pisse droit, mes voyages jamais soumis à vos dictatures
– Héra
Ne regarde pas derrière et prends ma main
En plein dans la vingtaine, j’ai l’impression qu’c’est maintenant ou jamais
On va d’l’avant même si les regrets nous courent après
On pourra dire qu’on l’aura fait
Les autres ils diront quoi ?
– L’espoir meurt en dernier
J’compte bouffer l’monde avant qu’le monde me bouffe
Partir loin, seul au milieu d’la ronde j’étouffe
Traverser les mers, avancer coûte que coûte
– La terre je la dévore
Ensuite on ira s’enivrer des décalages horaires
Perdre nos consciences dans les bars à hôtesses
Faire crier l’monde comme les anges déchus
Protéger par l’inconnu et les paratonnerres
Chercher l’espoir où ils vivent de haine
– C’est pas fini
Ses textes résonnent particulièrement dans les instants de solitude, offrant une invitation à la réflexion et à l’évasion. C’est dans ces moments qu’Héra déploie toute sa puissance. Les productions mélancoliques et immersives s’accordent à merveille à un trajet en solitaire en train ou en vol long-courrier. Chaque morceau devient un compagnon de voyage, un guide discret dans ces moments où l’on fait le point sur soi-même, où l’on ose regarder ses doutes en face.
Georgio signe avec Héra un album à la fois intime et universel, qui, huit ans après sa sortie, reste d’une pertinence saisissante. Aujourd’hui encore, c’est mon compagnon de voyage préféré : en ces temps où tout s’accélère, Héra invite à ralentir et à se reconnecter à soi-même. Plus qu’une simple parenthèse cet album est un appel vibrant à « effacer les mirages et apprécier le goût de la vie ».