l’Article de Noël

On ne fera pas tomber notre Santa Claus de l’échelle pour rien aujourd’hui.

Les fantômes des noëls passés, présents et futurs sont déjà attablés avec vous et moi, trinquant allégrement de cette petite poire bourguignonne maison qui ravigote les sens et fait attendre les mourants. Ces coquins ne sauront mieux vous guider que votre journal chéri durant ce moment de tendresse, n’en déplaise à Ebenezer Scrooge.

Une image contenant extérieur, arbre Description générée automatiquementNoël mais qu’est-ce donc ?

Avant de se lancer dans le questionnement des réponses, ou l’inverse, je ne sais plus, Noël, eh bien, c’est aujourd’hui, et votre équipe HEConomist aime tellement son travail qu’elle publie ce jour-là également, en plus de combler vos mirettes chaque jour des longues semaines qui composent nos semestres. Quel beau cadeau pour vous cher·e lecteur·rice qui n’attendiez pas ce petit présent supplémentaire.

Tellement de questions concernant cette journée qui pourrait tout aussi se dire célébration à connotation quasi religieuse, que représentation de l’allégorie du capitalisme qui vous fait dépenser des milles et des sangs pour offrir un cadeau éphémère à votre petit neveux titillé de recevoir un jouet qu’il attend mais ne désire pas ? ( vous pouvez reprendre votre souffle maintenant !). Ou bien, serait-ce un premier regard attendri en signe de cessez-le-feu, envers belle maman quand on lui passe d’une main crispée la joyeuse sauce aux échalotes ? ( avec les huitres, un délice) Une discussion politique peut-être, de marbre lourde et grise après ladite petite poire qui vous a au préalable ravivé le cœur ?

NON. Définitivement NON. Absolument NON. Un peu de rêve tout de même !

Mon propos n’est pas ici de concocter un énième récit informatif sur le thème des boules de neige, mais plutôt une libération des mots que nous nommerons noëlique sous ce bel habit beige et gris, et qui s’attend. Pour la suite la règle de trois l’impose, nous nous attacherons dans cet article à partager trois essences concernant ce moment où le temps doit s’arrêter.

Mais trêve de bravade angélique, j’ai déjà le cinématographe pour cela.

Une image contenant extérieur, nature, arbre, printemps Description générée automatiquementNoël, pour beaucoup commence le premier jour de décembre, comme il est le cas pour HEConomist qui sait ouvrir les festivités très tôt déjà afin d’en garantir un franc succès après les émotions du focus.

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Décembre – Olivia André – 30 novembre 2018 – LifeStyle

On se demandera ensuite quoi foutre pendant et après les fêtes ? Notre Kermit zurichoise nous dira surement de commencer par visiter les marchés de noël éparpillés à travers le monde car il n’est jamais trop tard pour boire, un beau verre de vin chaud pardi ! Les marchés de noël ne fermeront les igloos qu’à la fin du mois, c’est l’heure d’y faire un tour histoire de tout se dire sur les cadeaux inattendus et surprenants reçus avec attendrissement, et puis surtout beaucoup rire.

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Top 10 winter destinations 2018 (Part I) – Marija Todorovic – 5 décembre 2018 – Voyage

Le livre des contes

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Sous ce manteau rouge et blanc que nos rêves imagent presque plus que nos yeux se cache une personne que nous évoquons comme source de voix ou de poussière : le conteur. Vous avez cru sans doute que nous allions discuter de ce vieil homme affublé de nostalgie et de songe ? Non. Cependant une bien jolie histoire que celle de ce petit compagnon dont la plume caresse l’idée de mes mots.

Le rouge-gorge

C’était une froide et sombre nuit d’hiver, prêt de l’étable. La flamme délicate d’un feu «Calcifer» s’essoufflait peu à peu dans un tremolo navrant, coupant ainsi la portée de son chant bienveillant. Dans cette maisonnée dormait un enfant au destin important. Un petit oiseau dont le plumage grisé et poussiéreux arriva alors, bec et plume dehors, afin de ranimer ces braises dignes d’un bonheur et des paroles de la javanaise. Il s’approcha des cendres sous lesquels couvaient naguères quelques braises, et sur lequel restaient quelques solides brindilles de rêve. L’oiseau se percha et agita avec force et hardies ses ailes . Peu à peu, sous le poids des plumes les cendres s’écartèrent, redonnant à ce tapis rougeoyant de poussière ces couleurs d’en temps. Sans douleur aucune, ironie soit faite, le feu attisé par cette pureté roussi le plumage devenu saillant de notre héro ailé. Comme son ami le colibri, il accompli sa part du marché et sauva ainsi cette enfant d’une funeste destinée.

Après cette ardente épopée, sa poitrine gardera la couleur rouge du feu, et notre oiseau s’appellera désormais le rouge-gorge courageux.

Noël, pourquoi ces souvenirs nous ravivent autant ?

Pourquoi ce renvoi à une famille faite de plombs et d’ailes autour d’une table ? Nous n’avons pas tous eu la chance de vivre cela, dans les yeux d’une bougie rouge qui se consume, et dont la cire marque la nappe brodée du demain. Certain·e·s passeront ce moment avec leurs aimé·e·s, de sang ou de cœur, mais la notion de rassemblement et de partage qui vient avec le point d’orgue de la saison hivernal est une structure très intéressante.

De l’enfance à l’âge adulte et le pont des souvenirs perdus, on garde tous en nous une petite fille qui cours avec son chien dans la neige. Cette tradition qui nous emplie soit de chocolat soit de champagne donne « de la profondeur et de l’importance à des moments clés de notre vie.»smartkids. Il n’y a pas d’argent ici, le plus simple des cadeaux du monde est un baiser emballé dans un sourire, comme le dirait très certainement ma grand-mère.

Un sapin qui répand sa magie sur le sol tellement il est chargé de plaisir, de sentiment et de guirlande (un peu aussi), c’est ça que l’on recherche. Le lien entre la magie des noëls passés à regarder la cheminée tel un souriceau pour savoir comment le père noël arrivera à s’y glisser et l’amertume froide des moments adultes d’une vie de trépas et de café à 1.60.- est fait par le tintement des cloches et des coupes (pas de flûtes je vous en conjure).

Ce moment, ce souvenir-là est permanent, quand on le fait, et qu’on le vit avec des gens qu’on aime, et ça je le souhaite à tou·te·s !

Les attentions humaines, à voir et avoir !

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Autres que, mes envies fantasques, cette période, ce n’est pas seulement un arbre verdoyant sous lequel tourne un petit train qui abreuve nos souvenirs de sourire. Noël c’est aussi du partage, de l’Amour avec un grand A, on pardonne, on gâte, on donne et surtout on aime. Ne laissons aucun vampire seul devant son miroir, du moins le temps d’un soir, il y a tellement de chose belle et tendre à faire ici.

Partager cette tendresse avec sa famille est une grandiose félicité mais n’est pas à la portée du premier des bambins ni du dernier des capucins. Réussir à céder la dernière part de bûche ne sera pas simple, mais grand tante Hélène en a bien plus besoin que vous ! Elle, qui a déjà bravé les cheminots et Pantruche pour venir en race campagne le foulard au vent. Les mots insufflent la vie aux histoires, mais ce sont ces gens que l’on rencontre qui nous inspirent aux mots.

Saviez-vous qu’à Lausanne, lorsque la nuit tombe ses bras lestent sur la ville, il y a sur le pont Bessières, un feu qui s’allume pendant cette période ? Un feu, dont le crépitement des flammes se lèchent, et se délectent des buches de bois jetées pêle-mêle dans l’âtre, mais aussi des sombres mots empruntés à la solitude, la peur et à la perte.

Dans la bienveillance, ce sont des équipes de bénévoles qui entretiennent ce petit brasier dénommé «Feu solidarités Bessières» pour accueillir, écouter, et soutenir toute personne qui en ressentira le besoin ou l’envie. Initialement créer pour accompagner ces visages qui souhaitaient du pont partir plus tôt, les flammes réchauffent aujourd’hui toutes celles et ceux dont la solitude et la peine sont ces amants bien piètres danseurs de tango. C’est ici que lorsque la fumée nous pique aux yeux clairs, la larme qui suit se rend compte que c’est un cadeau de pouvoir être accueilli, et d’avoir une famille.

D’autres actions proches du campus sont possibles pour toutes les petites souris généreuses qui aideront autre personne que Cendrillon à parfaire sa robe de perle et bouton, comme l’association GloryLand dont je vous ai déjà peint le portrait flatteur en octobre ou comme l’action menée par le comité des étudiant·e·s HEC durant le semestre, visant à réchauffer les cœurs et les mœurs, afin collecter des habits chauds pour celles et ceux qui ont vraiment froid.

À nos échelles respectives la mesure des possibles est infinie, ne serait-ce que nourrie par l’espoir de les satisfaire, et nous pouvons toutes et tous contribuer à un instant de bonheur. Humaniste direz-vous ? Mais hélas, ne devrions-nous pas, tous et toutes l’être un peu ?

Quelques films pour passer, le temps

Sans transition aucune je ne peux vous laisser sur cette danse macabre de Camille Saint-Saëns. Vous les connaissez surement déjà, mais le fait de vous les rappelez, va inconsciemment vous donnez envie de les revoir.

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The Santa Clause, 1994 de John Pasquin

Mon film préféré pour cette période enchantée. Il n’a presque pas vieilli pour ses 26 ans bientôt. (note de l’auteur : après avoir relu cette phrase, et prit conscience de son âge avancé, la rédaction de l’article a été grandement perturbée.)

Scot Calvin, dont les initiales S.C. rappellent la vie au pôle Nord est un père de famille divorcé qui récupère son chérubin pour les fêtes. On part sur le film de noël classique qui se passe à Snowflake city où Anne 35 ans rencontre William chirurgien plasticien dans la libraire de M. Hugues et tombent amoureux dans l’allée dédiée aux triptyques de Jérôme Bosch, mais la longue ballade en traineau qui s’en suit rappellera que la complicité d’un père et son fils est un éternel symbole d’amour.

Résultat de recherche d'images pour "christmas tim burton"The Nightmare Before Christmas, 1993, d’après une histoire originale de Tim Burton

Qu’est ce qui empêcherait une bizarrerie sans folie ? Pas moi en tout cas. Se perdre pour se trouver est la maxime du voyage, mais le plus important c’est ce qu’on fait et ce qu’on apprend du retour. Comme quoi, les cauchemars des un·e·s sont les présents des autres.

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Miracle on 34th Street,1947 de George Seaton

Qui croire dans le reflet du miroir ? Ou plutôt faut-il croire au costume blanc et rouge ou en la personne qui le porte et l’incarne ? Kris Kringle, un vieil homme fort sympathique à la barbe soyeuse nous le dira très certainement dans ce film.

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It’s a Wonderful Life, 1946 de Frank Capra

Le soir de Noël, désespéré, un homme cherche à se perdre pour toujours, démuni des sens et du cœur après avoir perdu la richesse d’une vie : l’espoir. Heureusement que les anges ne sont jamais bien loin de ces situations pour arrêter mes tirades romanesques qui embêtent même les chats violonistes.


Autant le dire maintenant, vous lirez surement cet article après le déjeuner la panse bien pleine et l’œil vitreux. Vous allez rester dans le déni des examens et des révisions pendant encore 2 jours et puis la nouvelle année arrivera bien assez vite pour vous rappeler que le mélange champagne rouge blanc champagne rouge prune poire cigare n’était pas une si belle comptine pour Malthus et Ricardo.

Pour la suite, il neige déjà dehors, sortez donc embrasser quelqu’un quand les flocons toucheront vos moufles et votre bonnet de soie noir et de cachemire rouge.

Un baiser sous la neige, rendez-vous compte du cadeau que cela est ?

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Un très joyeux noël à tou·te·s !
Jean-Konrad Mignon

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