Une si belle routine

Dans une période où vivre enfermé est une obligation plus qu’un choix, les journées que nous vivons passent et se ressemblent fortement. Entre les études pour certains, le travail pour d’autres, réussir à organiser sa journée pour tenter de stimuler son corps et son cerveau au maximum devient extrêmement compliqué. Les sorties du soir et autres divertissements manquent cruellement au bien-être collectif et l’isolement peut même paraître dangereux sous certains aspects, notamment la difficulté à donner pleinement du sens à son existence.

De ce fait, une routine s’installe, la notion de temps perd tout son sens, l’essentiel est perdu de vue et un cercle vicieux prend place, mettant de côté toute once de positivité que nous pouvions avoir sur ce monde. Alors, comment y remédier ?

Dans un premier temps, cette notion de routine prend source durant nos jeunes années. Il est important de savoir que c’est durant la période de l’enfance et de l’adolescence que le cerveau se développe le plus. C’est aussi durant cette période que nous cherchons des piliers sur lesquelles se reposer, des cadres qui nous mettent dans un total confort. La structure répétitive d’une journée est une manière de sécuriser l’enfant, d’éviter de le mettre face à l’inconnu. Après avoir fixé ces cadres, il est très difficile de vivre sans, si difficile qu’en l’absence de ces habitudes, il est courant de se sentir perdu et isolé. Plus tard, la routine est omniprésente, surtout dans notre société actuelle. Que ce soit au niveau des études ou dans le monde du travail, le système est fait ainsi : horaires stricts, vacances programmées, tout semble parfaitement organisé. Au-delà de toute cette vie encadrée, nous poursuivons, continuellement, une routine qui nous mène à un but. Nous étudions des années pour avoir un travail, nous travaillons pour subvenir à nos besoins, puis à ceux de nos enfants. Comme si notre vie était déjà toute tracée.

Dans un second temps, nous pouvons reproduire le même schéma au niveau relationnel, même s’il ne faut pas en faire une généralité. Dans la plupart des cas, la relation commence sur les chapeaux de roue, on apprend à connaître l’autre et un sentiment d’épanouissement apparaît. Tout semble parfait jusqu’à ce qu’un problème de lassitude s’installe peu à peu. Dès lors, le couple a plusieurs possibilités. Soit les deux individus décident d’en rester là et se séparent afin de chercher un second souffle, ou alors ces derniers restent ensemble car le sentiment de sécurité et la peur de ne pas trouver quelqu’un d’autre se fait ressentir. Fort heureusement, cette lassitude est en général cassée par les enfants, les projets et l’amour qui font toute la beauté de cette union.

Pour poursuivre avec un autre exemple, la problématique des réseaux sociaux est à mettre en exergue avec la routine. Nous nous attachons tellement à ce monde superficiel que nous nous identifions à ceux qui deviennent nos modèles, pour finalement vivre à travers eux. Combien de temps précieux perdons-nous sur les réseaux sociaux à regarder des contenus futiles, dénués de sens, alors que le raisonnement contraire est à mettre en place ? Se connecter au réel, être en harmonie avec la nature et les gens, et profiter au maximum du temps qui nous est mis à disposition…

Dans tous ces cas, la routine est synonyme de danger. Elle limite une remise en question, elle nous fait douter de nous-mêmes et ne nous stimule absolument pas. Dans le dictionnaire Larousse, la routine fait référence à « une absence d’innovation ». Dans un monde où le progrès est au centre et chaque évolution avance à une vitesse impressionnante, il nous est constamment demandé de se renouveler. Certes, cette théorie est surtout valable pour le monde du travail, mais il faut aussi la mettre en œuvre dans la vie de tous les jours. Il est donc évident de dire qu’il faut changer, il faut sortir de cette zone de confort pour mener de nouvelles expériences.

Métro, boulot, dodo : cette expression, datant du 20ème siècle, est encore d’actualité et raisonne en chaque adulte ayant une vie active.

Alors comment, dans notre société, pouvons-nous pleinement nous affirmer en tant qu’individus ?

La réponse paraît plutôt simple : faites des choses que vous aimez, étudiez des sujets qui vous passionnent, faites le métier de vos rêves.

Sortez, la nature a tellement à vous faire découvrir, particulièrement en cette période ; les couleurs automnales nous offrent de véritables spectacles.

Faites une liste de choses qui vous intéressent, de la personne que vous aspirez à devenir. Cultivez de nouvelles connaissances, apprenez à jouer d’un instrument ou une nouvelle langue. Ces quelques idées vous permettront de vous élever, d’une manière ou d’une autre, en tant qu’individu.

C’est justement en cassant nos habitudes que nous aurons l’impression de vivre pleinement. En changeant nos habitudes, nous nous changeons aussi, nous devenons, en quelque sorte, une autre personne.

Posez-vous cette question le soir : « Qu’ai-je expérimenté de mémorable cette semaine, ce mois-ci ? »

Il faut savoir se réinventer, une fois que nous avons goûté au changement, nous ne voulons qu’en découvrir davantage. Il y a tellement de choses à voir, faire, toucher, goûter, lire… Et la vie est trop courte pour se satisfaire d’une routine préétablie sur de longues années. La vie n’est pas un chemin tout tracé.

Il est évidemment compliqué, voire impossible, d’être constamment hors des cadres de la société, mais avoir une bonne routine ponctuée de changements est sûrement la clé du bonheur. Apprécier ce que la vie nous offre au quotidien, être simplement heureux d’être en bonne santé, avoir de la gratitude. Lorsque nous sommes confrontés à des problèmes, il est important de savoir contempler sa vie et identifier les difficultés qui se mettent en travers de notre chemin.

Finalement, de mon point de vue, la vie est une fête. Ayez conscience de la chance que vous avez. La chance de pouvoir modeler chaque jour comme bon vous semble. La chance de pouvoir créer des souvenirs à jamais gravés. À la fin, nous ne nous souviendrons que des bons moments, alors entourez-vous des bonnes personnes. L’important n’est pas ce que vous faites, mais avec qui vous le faites.

Tristan Bochatay
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