Quel est le secret du bonheur ?

Lorsque nous parlons du bonheur, on associe ce terme à l’allégresse, le bien-être, le contentement entre autres. Nous nous posons certaines questions telles que : est-ce le bonheur le fruit du hasard ? Qu’est-ce que le bonheur pour nous-mêmes ? De multiples questions se formulent à ce sujet qui est remarquablement discuté dans la philosophie, avant même Jésus-Christ jusqu’à nos temps. Il existe nombre de réponses à cette notion qui est subjective. Certains philosophes, notamment Eckhart Tolle, affirment : ne cherchez pas le bonheur. Si vous le cherchez, vous ne le trouverez pas, parce que la recherche est l’antithèse même du bonheur.

QU’EST-CE LE BONHEUR ?

Le terme bonheur, vient d’une expression qui est « bon eür », ce terme dérive étymologiquement des mots latin bonum et augurum. D’après le moine bouddhiste tibétain, Thubten Wangchen, la clé du bonheur est à l’intérieur de nous-mêmes, chacun d’entre nous doit la cultiver. Dans la même ligne, Aristote, philosophe grec, défend l’idée que le bonheur est le sens et le but de la vie, l’objectif et la fin de l’existence humaine. Ce qui s’oppose fortement à la vision de Kant qui considère que le bonheur est un idéal de l’imagination ; ce qui veut dire qu’il n’existe pas réellement.

L’ACTIVITÉ SPORTIVE COMME SOLUTION À L’ESTIME DE SOI

Nous pouvons qualifier le bonheur comme un état durable de satisfaction où sont équilibrés le corps et l’esprit. Ce qui veut dire que la souffrance, le trouble, l’inquiétude, la douleur, sont absents. Si le bonheur est une finalité dans la vie, nous pouvons nous demander comment est-ce possible que les gens atteint de dépression puissent reconduire leur vie dans un but qui est celui du bonheur. La professeure de psychologie et neuroscience à l’Université de New York, Wendy Suzuki, dans sa recherche Cerveau actif, vie heureuse, manifeste que l’activité sportive peut protéger le cerveau de maladies telles que la dépression. La dépression se définit comme un trouble mental qui se caractérise par la présence de tristesse, perte d’intérêt ou plaisir, sentiments de culpabilité ou manque d’estime de soi comme l’évoque l’OMS. D’ailleurs cette organisation, estime que l’activité physique est bonne pour le cœur, le corps et l’esprit, elle peut réduire les symptômes de dépression et d’anxiété et améliorer le bien-être.

Enquêtes EHIS 2014 et 2019 ; EpiCov (Inserm-DREES), volets 1 et 2 – mai et novembre 2020

Dans ce graphique publié par la Direction de la Recherche, des Etudes, de l’Evaluation et des Statistiques, on remarque la dégradation mentale chez les hommes et femmes depuis 2014 jusqu’à 2020. En effet, le taux de dépression dans les deux sexes a fortement augmenté en 2020, notamment dû à la crise du Covid-19.

La clé du bonheur est donc de trouver ce qui peut rendre notre vie avec plénitude, c’est un travail de recherche personnel qui se cultive. Nous pourrions même dire que, l’estime de soi est le secret de cet état et, c’est un apprentissage. En effet, c’est en prenant soin de notre estime que nous parvenons à être heureux. Mais, l’estime de soi n’est pas quelque chose de stable. Pourquoi n’est-elle pas stable ? Forcément nous sommes des êtres sociaux, nous vivons en communauté et en relations avec des personnes tout au long de la journée ; à l’école, à l’université, au travail, à la messe, au centre de sport, etc. Nous sommes constamment en relation avec les autres et comme humain nous pensons au regard que portent sur nous les personnes de notre entourage. Chez l’enfant, nous percevons les regards que portent sur nous nos enseignants, nos amis, nos parents, nos grands-parents. Cependant, au fur et à mesure que l’enfant grandit et qu’il passe à l’âge adulte, ce regard prend moins d’importance ; ce qui ne veut pas dire qu’une opinion favorable des autres ne nous rassure plus, confirmant les impressions que nous avions de nous-même. Mais cette opinion peut changer et peut nous blesser, nous faire douter et, par conséquent, nous pouvons avoir une faible estime de nous-mêmes.

Une façon de rendre l’estime de soi stable est en effet l’activité physique, voilà ce qui est défendu dans une thèse présentée à l’Université du Québec à Montréal intitulée Relations entre l’estime de soi, la dépression et les multiples modalités de pratique sportive chez les adolescents québécois. Dans cette thèse, ce propos a été clarifié par une étude où Strauss et ses collègues (2001) comme le dit la thèse se sont centrés sur des jeunes américains de 10 à 16 ans ; ils sont arrivés à la conclusion que les adolescents pratiquant une activité physique intensive avaient une meilleure estime d’eux même. En revanche, ceux qui en faisaient moins, présentaient des indications d’état d’impuissance, timidité et de solitude. Il faut mettre en exergue l’avantage de participer dans un sport d’équipe, qui est un moyen efficace de protection contre l’état dépressif.

Le problème que nous remarquons est qu’il y a un véritable manque d’activité physique chez la majorité des adolescents du monde, ce qui met particulièrement en danger leur santé. Il existe une étude qui est apparue dans la revue The Lancet Child & Adolescent Health réalisée par l’OMS qui a révélé des données surprenantes sur le pourcentage d’adolescents dans le monde qui ne respectaient pas l’activité physique recommandée, chez les filles ça représentait un 85% alors que chez les garçons, le chiffre était nettement plus faible, à hauteur de 78%.

Pour combattre cette passivité face à l’activité physique, des mesures ont été prises pour inciter les adolescents à pratiquer une activité physique. Pour votre connaissance, en cherchant sur la page web de l’OMS vous trouverez différentes recommandations à propos de la quantité d’activité physique selon les différents âges. Chez les adolescents notamment, il est recommandé de consacrer en moyenne 60 minutes par jour à une activité physique d’intensité modérée à soutenue, principalement d’endurance. Les activités d’endurance d’intensité soutenue devraient être pratiquées au moins 3 fois par semaine. En revanche, pour les adultes de 18 à 64 ans, l’OMS estime qu’il faudrait consacrer au moins 150 à 300 minutes par semaine à une activité d’endurance d’intensité modérée, autrement dit, 2 heures et demie à 5 heures. Les respectez-vous ?

Lucía Andres Jimenez
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SOURCES (cliquez sur les titres pour en savoir plus)

Archipel UQAM

World Health Organization

Ministère de la Santé et de la Prévention

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