Localisation : Ann Arbor, U.S.A.
Type d’accord : Accord général – Bachelor et Master en Economie Politique, Bachelor et Master en Management (offre de cours limitée)
Bourse : CHF 2’500.- par semestre
Délai de candidature : 15.12
Pourquoi avoir choisi cette destination ?
Mon choix s’est porté avant tout sur le pays de destination plutôt que sur l’université elle-même. Le but de mon échange était défini depuis le début : quitter l’Europe pour une année et découvrir les Etats-Unis, pour une fois pas en tant que touriste mais imprégné autant que possible de la culture et du lifestyle américain.
Ensuite, le choix de l’université était encore plus simple : à moins de partir en free mover, l’Université du Michigan est parmi les accords d’échange de loin la mieux classée et la plus représentative de la vision traditionnelle presque stéréotypique de la vie de campus américain. Avec son stade de 110 000 places (qui appartient bien à l’université et non pas à la ville !) où se déroule presque une semaine sur deux un match de football américain estudiantin rassemblant presque tout Ann Arbor, ses centaines de fraternités qui organisent presque tous les soirs l’équivalent d’une soirée HEC, son immense réseau d’alumni qui permet aux professeurs de faire régulièrement venir en classe des CEO de compagnies du S&P 500, ses halls de résidences où dorment entassés dans le même bâtiment des milliers d’étudiants partageant les mêmes douches et les mêmes toilettes pendant des mois, sa police privée (qui préférera vous voir passer armé jusqu’aux dents qu’une bouteille de bière à la main, hérétique !) dont les véhicules ressemblent plus à des tanks qu’à des voitures, l’Université du Michigan, pour le meilleur et pour le pire, m’a vraiment comblé de tout ce j’espérais voir et redoutais de découvrir aux Etats-Unis.
Quel était le niveau des cours ?
Sur le plan mathématique, les cours sont d’une difficulté enfantine par rapport à ce que l’on fait à Lausanne. Ils découvrent en 4ème année des choses apprises en deuxième année à Lausanne. Mais sur tous les autres plans, c’est un régal !
Ce que j’ai appris là-bas, je n’aurais pas pu le retrouver en Suisse. La plupart des professeurs viennent de Harvard ou au moins d’une Ivy League (étant les huit universités privées les plus anciennes du pays) et nous enseignaient des concepts certes simples à comprendre, mais issus de leur propre recherche et innovants à tel point qu’ils n’étaient souvent pas encore publiés. La taille moyenne d’une classe était de 30 personnes, et dans l’une d’entre elles nous n’étions même que trois pendant un semestre entier à suivre les cours de l’ancien chef économiste de la Commission européenne. Dans la majorité des cas, les cours étaient très interactifs, avec de nombreux travaux de groupe, des présentations orales, intervenants externes et de nombreux rapport à rendre. La notion d’assistant – étudiant est presque inexistante dut a un accès très facile aux professeurs : pas de doute chaque, question posée ici fut posé au professeur directement : mais évidemment, ce sont des choses qui nécessitent un budget que l’UNIL ne pourrait pas se permettre.
A noter les cours de la Ross Business School, bien que normalement fermés aux étudiants en échange, valent définitivement la peine. Celle-ci étant bien plus sélective que le département d’économie et que toutes les autres facultés du campus, elle est évidemment constituée d’étudiants tous plus motivés et ambitieux les uns que les autres, ce qui est extrêmement stimulant, et elle dispose d’un budget largement supérieur, ce qui lui permet d’avoir de magnifiques infrastructures (et des croissants gratuits le matin). En général, un simple e-mail au professeur chargé du cours, en lui expliquant la situation, suffit à se faire admettre pour un cours. Mais je conseille de le faire plutôt en deuxième semestre, une fois habitué au système car on ne peux le cacher, la pression là-bas est tout de même plus importante
Le cours qui m’a appris le plus, bien qu’également celui qui m’a demandé le plus de travail (pas sur un plan mathématique évidemment, peu de choses sont mathématiquement difficiles au niveau undergraduate dans le département d’économie), était définitivement ECON411 du Professeur Miles Kimball.
Combien ça coute ?
Dans l’ensemble, bien moins cher qu’en Suisse, voire même qu’en France. Manger un bon repas dans un restaurant pour moins de 15 dollars est plutôt facile à vrai dire. Globalement les prix sont corrects si on compare au niveau du reste des Etats-Unis, heureusement bien moins chers qu’à New York !
Au niveau des transports il n’y a ni métro ni train : le bus est gratuit (car compris dans le coût de l’université) et Uber fonctionne extrêmement bien et ne coûte vraiment rien. Presque tout est disponible au centre de Ann Arbor à quelques minutes de marche, et Amazon fonctionne vraiment bien pour livrer tout le reste en deux jours gratuitement à des prix incroyablement bon marché.
Le logement reste cependant très cher , même dans les halls de résidence. Il faut compter un peu plus de 10 000 dollars pour 8 mois passés dans une chambre double, repas de la cantine compris. Il faudra également compter un petit budget pour se meubler, car l’équipement des chambres est plutôt rustique.
Heureusement, les 40 000 dollars annuels de scolarité ne sont pas à payer car compris dans l’accord d’échange. Il n’y a aucun frais supplémentaires obligatoires, à part l’assurance-maladie d’environ 120 dollars par mois (même si on est déjà assuré ailleurs).
Où se loger ?
Si vous choisissez d’habiter dans un hall de résidence pour vivre l’expérience américaine jusqu’au bout, soyez conscients que la plupart d’entre eux sont presque exclusivement occupés par des étudiants de première année. Ceux-ci sont bien sûr également ouverts aux étudiants plus âgés, mais il faut vous attendre à être parmi des plus jeunes, à moins d’aller dans une résidence interdite aux « freshmen ».
Quoi que vous choisissiez, ne commettez pas la même erreur que moi et n’allez surtout pas dans le campus nord (au Bursley Hall encore moins) se trouvant à 20 minutes de bus du campus central, et même malgré son nom… il s’agit hélas plus d’un dortoir que d’un campus. Tous les cours d’économie et de business ont lieu au campus central, il est donc essentiel de se loger très proche de celui-ci d’un point de vue pratique.
A-t-il été facile de rencontrer des gens ?
En effet, je n’ai rencontré aucune difficulté. Les Américains sont définitivement bien plus accueillants que les Suisses et de nombreux évènements étaient organisés tout au long de l’année pour créer des contacts et rencontrer des gens, par des associations (plus de mille sur tout le campus) ou par l’université elle-même. Pour vous donner un aperçu, le soir même de mon arrivée, je connaissais déjà plus de gens que je n’en avais rencontré lors de mes deux premières semaines à HEC, c’est pour dire !
À l’exception des premières semaines, je n’ai presque pas rencontré le moindre Européen, et les quelques européens que j’ai rencontrés étaient d’autres étudiants en échange. La population était presque exclusivement constituée d’américains et d’asiatiques, principalement de Chine, Corée du Sud, Hong Kong et Singapour.
Je ne pense pas qu’il y ait de soucis à se faire du point de vue relationnel : là-bas tout est fait dans ce sens.
Même les cours, grâce aux nombreux projets de groupe que nous devons effectuer, nous permettent facilement de créer des amitiés. Les logements, par le principe de l’entassement collectif si l’on puis dire, favorisent le contact avec l’entourage.
Bilan de ton expérience : Que retiens tu ?
Difficile de choisir, beaucoup de choses ont changé, notamment mes perspectives tout au long de cette année. Le plus marquant a tout de même été les différences culturelles que j’ai pu découvrir grâce à un environnement social avantageux : l’immense facilité à rencontrer des gens avec des intérêts similaires, ouverts, curieux, ambitieux et provenant de partout dans le monde. Pendant longtemps, j’ai considéré la Suisse comme le pays qui définissait qui je suis, mais en passant une année aux Etats-Unis je me suis rendu compte à quel point c’est l’Europe, plutôt que la Suisse, qui a établi la plupart de ma pensée.
Quel a été le plus grand challenge ?
Tout c’est globalement bien passé, en tout cas bien mieux que je ne me l’imaginais. Les plus grosses difficultés étaient plutôt d’ordre pratique : une chambre inconfortable, un mauvais roomate, des cartes SIM américaines mal configurées pour les téléphones suisses, des affaires oubliées en Europe, etc., toutes ces petites choses qui s’accumulent et qui créent du stress surtout à l’étranger .
Coordonnées :
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Zimmermann, Jonathan