HEC Lausanne : the French touch !

HEC Lausanne, cette école française hors de France …

Vous vous êtes certainement déjà demandé pourquoi il y a autant de “Frouzes“ à HEC Lausanne. En effet, la population française représente l’une des plus nombreuses à HEC en 2014, plus que toutes les autres nationalités, Bachelor et Master confondus.

Que fuient-ils ? A question pertinente, réponse pertinente.

Les systèmes scolaires français et Suisse sont très différents. Nous ne parlons pas seulement du système gymnase-lycée et des méthodes de notation allant de 0 à 20 pour les hexagonaux et de 0 à 6 pour les helvètes. Nous parlons de l’après, du post-bac, de la post-matu.

En France, les étudiants qui souhaitent intégrer de grandes écoles comme HEC Paris doivent passer l’épreuve des classes préparatoires. Chaque année plus de 82 400 diplômés du BAC entrent pour une, deux ou trois années dans des classes où la sévérité est la norme. Des professeurs armés de méthodes pédagogiques peu correctes s’entrainent à endurcir ces dirigeants de demain. En 2006, l’Américain Peter Gumbel – pourtant Professeur à Science-Po Paris – comparait les prépas françaises à l’armée américaine en guerre, telle qu’elle est représentée dans le film Full Metal Jacket, de Stanley Kubrick.

Lieu où antidépresseurs, perte de vie sociale et notes frôlant le minimum sont monnaies courantes, les classes préparatoires, pour ceux qui s’en sortent, représentent aussi l’excellence à la française : Ouverture d’esprit, rigueur et savoir faire sont la contre partie de cette formation brutale. A la fin de ces années de travail intensif où les heures de sommeil se comptent sur les doigts d’une main, les étudiants passent des concours où seulement quelques uns auront la chance d’être admis. En 2014 sur 5 194 inscrits au concours d’entrée à HEC Paris, seulement 7 % ont été reçus. Le jeu en vaut-il la chandelle ? C’est certainement la question que se sont posés nos frenchies.

les classes préparatoires, pour ceux qui s’en sortent, représentent aussi l’excellence à la française

De plus, la position géographique Lausannoise offre un cadre de vie d’exception, avec ce campus de 90 hectares sur les bords du lac Leman. L’idée de passer ses prochaines années d’étudiant en ces lieux semble alors plus jouissive que de les passer dans cette infernale pression et torture psychologique que représentent les classes prépas. D’après les anecdotes entendues et recueillies, les soirées lausannoises semblent endiablées. Pouvoir se dandiner aux cotés de filles aux courbes somptueuses, aux parfums enivrant et aux tenues invitant à la luxure accentue ces envies de départ. Sans parler de ce fameux Bal HEC, Bal où les mondanités atteignent leur paroxysme, où l’élégance n’a d’égal que le lieu, où ces chers messieurs semblent pouvoir concurrencer l’élite hollywoodienne. Alors pourquoi se donner tant de mal?

L’idée de passer ses prochaines années d’étudiant en ces lieux semble (…) plus jouissif

Ils arrivent donc à Lausanne plein de certitudes, et après trois mois et un Ci, ils s’aperçoivent qu’ici aussi le principe de méritocratie prévaut. Malgré quelques heures au Rolex Learning Center, la sanction tombe, seulement quelques uns arrivent à passer la première année du premier essai. Ces chiffres semblent d’ailleurs si bas que la direction crée une omerta autour d’eux, afin de ne pas alimenter les polémiques du moment. Cependant, en cultivant ce non-dit, elle nourrit l’idée de quotas, entendus depuis nos premiers pas en HEC.

Mensonge, vérité ou faire valoir de paresseux qui cherchent à justifier leur manque de détermination face au travail, le nombre d’admis en classe supérieure reste un sujet sensible pour l’administration. Néanmoins, une vérité se dégage, peu importe où vous allez, Johannesburg, Montreal, New York, Paris ou Lausanne, la clé de la réussite était, est et restera la sueur de votre front.

Samy Samandjeu

Credit image