La campagne présidentielle américaine touche à sa fin et le nom du prochain président des États-Unis est sur le point d’être dévoilé. (C’est peut-être déjà le cas au moment où vous lisez ces lignes.) L’Amérique et ses problématiques peuvent paraître bien éloignées de nous et pourtant il n’aura échappé à personne que cette nation exerce une influence importante sur la marche du monde depuis au moins la fin de la Seconde Guerre mondiale. Il devenait donc impérieux d’aborder cette question tant les destins des États-Unis et du reste de la planète semblent profondément liés.
Nous sommes maintenant habitués à la verve de Donald Trump et sa rhétorique volontairement provoquante. Si bien qu’une partie du public et des médias a pris la mauvaise habitude de ne plus vouloir prendre les paroles du président de la première puissance mondiale au sérieux. Le 27 Août 2020 eu lieu la convention républicaine devant la Maison Blanche. Trump y tint un discours évoquant les problématiques actuelles (Covid, violences urbaines, Biden…) et exprima sa volonté de se représenter aux élections présidentielles. Au milieu de toute ces considérations pour le moins consensuelles, un propos loin d’être anodin a pourtant échappé à la plupart des commentateurs. Trump dit : « Cette élection est un choix entre deux visions opposées ». Cette simple phrase renferme une radicalité manifeste et également, nous allons le voir, une profondeur historique. Nous comprenons que nous ne sommes pas face à des camps politiques qui, feignant de s’opposer devant les médias pour faire bonne figure auprès de leurs électeurs, s’entendraient comme larrons en foire une fois les caméras éteintes. On a l’impression qu’entre ces « deux visions opposées » le consensus n’est pas possible.
Trump, dans son discours, se pose comme le défenseur du rêve américain face à ce qu’il décrit comme un programme socialiste destructeur incarné par le camp démocrate. En fait, il se situe dans une tradition du débat américain héritée de la guerre froide, opposant libéralisme économique occidental à socialisme organisateur de type soviétique. Rappelons-nous aussi du discours tenu à la face du monde l’année passée aux Nations Unis où Trump affirmait cette fois-ci que « le futur appartient aux patriotes et non aux globalistes ». Cette opposition patriote – globaliste est également courante chez Trump.
L’élection qui vient nous permet de nous rappeler que les États-Unis constituent une nation, en réalité, divisée. Son histoire est parcourue par ce que l’on pourrait appeler des oppositions binaires. Le propos de cet article est de poser un rapide coup d’œil sur l’histoire de ces grandes fractures en vue de mieux cerner ce qui constitue ce pays. Nous reviendrons à la fin sur la situation actuelle.
N’importe quel évènement contemporain, à plus forte raison de l’ampleur des élections américaines, ne peut pas être compris sérieusement sans un minimum de connaissances historiques. Nous nous mettrons sous le patronage du philosophe Friedrich Nietzsche qui eut ces paroles : « L’homme de l’avenir est celui qui aura la mémoire la plus longue. »
Une nouvelle guerre franco-anglaise
Les États-Unis d’Amérique sont une émanation de la civilisation occidentale. Cet État est né de la volonté d’indépendance des treize colonies britanniques vis-à-vis de la couronne d’Angleterre en 1776. Mais précède à cette indépendance une longue histoire de luttes entre Français et Britanniques pour la domination des vastes territoires du nord et de l’est américain. On donne à cette période qui s’étale essentiellement durant la première moitié du XVIIIème siècle le nom de « French and Indian wars » (guerres franco-indiennes). Effectivement, les colons durent composer avec les populations natives de l’Amérique parsemant le territoire en de multiples tribus prenant part à cette guerre et rejoignant tel ou tel camp en fonction de leurs intérêts. Les Français seront défaits en 1763 et perdront la grande majorité des territoires conquis après une épopée coloniale titanesque entreprise deux siècles et demi plus tôt quand l’explorateur Jacques Cartier plantait une croix de 9 mètres au large du Canada actuel pour inaugurer ce qui devait être la Nouvelle-France.
La colonisation anglo-saxonne se poursuivra. Ceci contribuera à constituer le noyau ethnique des États-Unis en la figure du WASP (White Anglo-Saxon Protestant). Les XVIIIème et XIXème siècles verront un afflux important de départs vers ce nouveau monde prometteur, fuyant une Europe déchirée par les conflits et la révolution industrielle qui amenait son lot de bouleversements au sein d’un monde paysan fragilisé. Cela est particulièrement vrai en ce qui concerne l’Irlande catholique dont les relations tumultueuses avec l’Angleterre sont intimement liées à l’histoire des États-Unis. Des violences importantes éclatèrent au milieu du XVIIème siècle quand le Lord et militaire anglais Oliver Cromwell décida d’imposer son autorité sur l’Irlande. S’en suivront massacres et persécutions explicitement anticatholiques du peuple irlandais qui en garde encore un souvenir amer. Cette vie rendue impossible poussa beaucoup d’Irlandais à accepter d’embarquer vers les colonies britanniques d’Amérique en manque de main-d’œuvre bon marché. Ces « candidats » au départ s’engageaient dans des contrats de servitude dite volontaire (Indentured servitude), théoriquement limités dans le temps, à l’égard d’un propriétaire britannique en Amérique. En réalité, cela s’apparentait à de l’esclavage et cette pratique prit fin quand l’exploitation de la traite négrière devint plus rentable, remplaçant les anciens esclaves irlandais par des esclaves africains. De cette expérience a résulté par la suite un profond sentiment patriote des Américains d’origine irlandaise à l’égard de leur nouvelle nation. N’ayant pas oublié leurs origines, ils avaient conscience de ce en quoi ils étaient redevables au « rêve américain » pour l’amélioration de leur condition.
L’élément français en Amérique deviendra quant à lui largement minoritaire, ne subsistant qu’au Québec, en Louisiane et au sein de la communauté acadienne. Le Québec passera sous autorité britannique, non sans révolte des populations francophones restant établies, celles-ci ayant toujours tenu à affirmer leurs particularismes vis-à-vis de leurs voisins anglo-saxons et cela jusqu’à nos jours.
Catholicité et protestantisme
A l’ombre de ces luttes pour la puissance matérielle sur le continent, une autre opposition fait rage, un combat spirituel cette fois-ci, comme une extension des guerres de religion qui firent tant de mal à l’Europe. Nous avons déjà évoqué la question de l’Irlande où l’élément religieux est central. Mais ce pan de l’histoire débute et prend forme dès le début de la colonisation américaine par les Espagnols et les Portugais catholiques. Aussi, le lien avec la question franco-anglaise précité est évident, les Anglo-saxons étant rapidement rentrés dans le giron de la Réforme quand les Français étaient restés majoritairement catholique. Résulteront de cette opposition deux visions totalement différentes de la mission coloniale en Amérique et notamment de la relation aux populations amérindiennes natives.
Dès le début, dans les bateaux se dirigeant vers les Amériques inconnues se joindront des missionnaires jésuites dont le but était de répandre aux populations autochtones le message de Jésus-Christ conscrit dans les Évangiles. Cependant, face aux Amérindiens aux coutumes riches mais si différentes et parfois brutales comme les sacrifices humains rituels, une question va rapidement étreindre l’Église catholique romaine : est-il légitime d’un point de vue catholique de coloniser ces terres, pratiquer l’esclavage et mettre fin à des coutumes anciennes ? Ce débat émergera en 1550 sous le nom de « controverse de Valladolid » qui tenta de répondre à ces questions en réaction aux violences commises par les conquistadors. Le consensus à la suite de cette controverse fut de reconnaître l’égalité de statut entre peuples colonisés et colonisateurs. L’esclavage avait, quant à lui, déjà été condamné par le pape Paul III en 1537 et la « liberté naturelle » des Amérindiens reconnus. Un siècle plus tard, les jésuites français poursuivront l’œuvre d’évangélisation en tentant d’établir des relations privilégiées avec les populations amérindiennes tel que prôné par l’Église catholique, en témoigne la vie remarquable de l’explorateur jésuite Jacques Marquette dont le souvenir perdure jusqu’aujourd’hui en Amérique.
Les colonies britanniques protestantes, par définition hermétiques aux paroles émanant du Saint-Siège, feront preuve d’un traitement différent envers les populations nouvellement subjuguées. Le protestantisme prenait ses distances avec le message des Évangiles, Évangiles qui étaient selon lui mal interprétés par les catholiques. Il fallait donc s’éclairer à la lumière des textes originels, les seules véritablement de nature divine, c’est-à-dire revenir à l’Ancien Testament. En conséquence, ces nouveaux territoires à coloniser furent perçus comme une nouvelle « terre promise » qu’il fallait conquérir, quitte à user de violences car cela était vu comme un commandement de Dieu. La conquête de l’Ouest au XIXème siècle qui débutera dès le départ des Français puis des Espagnols conduira à un génocide quasiment total des populations amérindiennes et leur déportation dans des réserves.
Pour illustrer cette forte opposition religieuse, ce dernier exemple est intéressant. La principale communauté catholique d’Amérique sont les Irlandais. Un de ses représentants les plus marquants fut John F. Kennedy (JFK), 35ème président des Etats-Unis. Robert F. Kennedy Junior, neveu de JFK revient, dans son livre de souvenirs « American Values : Lessons I Learned from My Family », sur le fort climat anticatholique que suscita la candidature à la présidence de JFK. Ceci était même le principal point sur lequel ses adversaires politiques insistaient. Il était inadmissible pour un pays dominé par la figure du WASP, qu’un catholique devienne président. Quant aux catholiques, nous dit Robert F. Kennedy, ils priaient pour cette victoire électorale. Cette élection avait des allures de « croisade religieuse ». La suite de l’histoire est connue, malgré ses parts d’ombre. JFK reste le seul président catholique de l’histoire des États-Unis et aussi l’un des plus apprécié pour sa politique pacifique, tout en restant ferme face à la menace communiste, et son combat contre la ségrégation raciale.
Nord contre Sud : une guerre anthropologique
La guerre de Sécession (1861-1865), l’opposition entre l’Union du nord et les États confédérés du sud, est sans doute l’évènement le plus connu de l’histoire américaine et la dernière de ces grandes fractures historiques que nous allons rapidement évoquer dans le cadre de cet article. Malheureusement, cet affrontement est souvent vu uniquement sous le prisme d’une lutte entre partisans de l’esclavage et abolitionnistes. Le contexte historique est souvent omis.
Ce qui distingue les deux hémisphères n’est plus d’ordre religieux à proprement parler. Au milieu du XIXème siècle, le WASP domine les affaires sur le continent depuis déjà longtemps. Cette césure se situe d’abord sur le plan socio-économique : la révolution industrielle venue d’Europe est déjà bien avancée au nord alors que le sud est resté sur un modèle économique rural basé sur la production de coton. Les machines avaient commencé à remplacer les anciens esclaves au nord alors que, pour le sud, l’esclavage restait un état de fait et une nécessité dans l’immédiat pour le maintien de son équilibre économique. Paradoxalement à cela, le sud était d’avantage libre-échangiste que le nord protectionniste d’un point de vue économique, le sud ayant besoin de commercer avec l’Europe pour écouler sa production de coton.
L’autre césure est démographique : le port de New York était déjà le lieu d’un afflux d’immigration importante venue de l’autre côté de l’Atlantique. Ces immigrés n’étaient plus uniquement originaires du nord de l’Europe mais ils venaient maintenant du sud et de l’est : Italiens, Grecs et Juifs notamment. Le nord évoluait de plus en plus vers une société de type cosmopolite. Ces observations firent dire à Alexis de Tocqueville, philosophe français et voyageur, que le nord se distinguait comme une société industrielle alors que le sud représentait une société aristocratique. Le sud confédéré était quant à lui séparé en un bloc WASP composé d’une population rurale propriétaire d’esclaves pour une partie d’entre elle et un bloc composé de ces mêmes esclaves noirs. Les esclaves constituaient une population de 4 millions sur un total de 9 millions d’habitants, ce qui constituait une grande crainte démographique pour les WASP en cas d’abolition de l’esclavage. Cette peur de se voir remplacer par une population noire sur laquelle l’emprise était perdue motiva notamment la formation du Ku Klux Klan et les politiques ségrégationnistes dès la fin de la guerre. Ségrégation qui ne prendra fin qu’un siècle après l’abolition définitive de l’esclavage.
Bien que le sud fût détenteur d’une tradition militaire plus ancienne que le nord, ce dernier put tout de même l’emporter avec l’appui de son industrie d’armement, à la pointe pour l’époque. Si le soldat sudiste était, pris individuellement, de meilleure qualité que le soldat du nord, l’Union du nord put faire peser sur le champ de bataille sa supériorité numérique et ses armes bien plus meurtrières, telle que la terrible mitrailleuse Gatling inventée et fabriquée dans les usines du nord à l’occasion du conflit. Ceci fit dire à certains observateurs que cette guerre fut la première guerre de type industriel de l’histoire, conduisant à environ 750 000 morts. Avec la victoire de l’Union du nord, c’est aussi son modèle civilisationnel et politique centralisateur qui l’emporta pour le meilleur comme pour le pire.
Aujourd’hui la question de la guerre de Sécession ne trouve d’écho qu’à la marge de la société, où une certaine extrême-droite s’est approprié les symboles du sud du fait de son passé esclavagiste pour appuyer sa propagande ouvertement provocante, alors que l’extrême-gauche antifa souhaite déboulonner des statues de généraux confédérés entre autres, appuyée sur une vision limitée et manichéenne de l’histoire. Plus sérieusement, la question de la sécession entre le nord et le sud n’est plus d’actualité telle qu’elle se posait à l’époque. Pourtant des réminiscences persistent et s’expriment aujourd’hui à nouveau.
Vers une nouvelle Sécession ?
De nos jours, la politique américaine semble divisée en deux camps : Démocrates et Républicains, ce qui correspond plus ou moins à notre clivage gauche-droite. Quand cela a été dit, rien n’a été dit. D’autant que l’on retrouve des personnalités et des courants très divers au cours de l’histoire sous l’une ou l’autre de ces dénominations et il est parfois difficile d’y trouver des dénominateurs communs. Il est plus intéressant d’essayer de comprendre ce que ces étiquettes politiques signifient aujourd’hui.
Il est particulièrement intéressant de se pencher sur la carte électorale des États-Unis qui permet de constater l’adhésion de chaque État à l’un des deux partis. On constate une claire tendance territoriale qui n’est plus une césure nord-sud mais une césure zones côtières-centre. Cette tendance s’observe depuis les années 90 et elle se maintient encore aujourd’hui. La société américaine semble se polariser entre le centre du pays républicain « conservateur » et les grands centres urbains des côtes comme New York et la Californie démocrates « progressistes ». Ce phénomène tend à renforcer une vieille opposition entre ruralité et urbanité. Ceci est renforcé par un autre phénomène surnommé le « white flight » (fuite des blancs). Reconnu depuis les années 60, ce terme désigne le phénomène de migration intérieur des populations blanches depuis des zones à fortes démographie immigrée, vers des zones à plus grande homogénéité ethnique. En l’occurrence, il s’agit de mouvements depuis les centres urbains en direction des banlieues et des régions rurales. Ces mouvements d’immigrations intérieurs tendent à restructurer durablement la sociologie américaine. En cela, il semble que Trump soit bien le candidat de la classe moyenne blanche, alors que les Démocrates s’appuient sur la mentalité cosmopolite des grandes villes côtières ainsi que sur le vote des minorités ethniques.
Rappelons que Trump est loin de faire l’unanimité au sein des Républicains. Il continue à faire figure d’original de la politique, lui qui est avant tout homme d’affaires.
D’ailleurs, s’il y a bien un domaine pour lequel on peut lui reconnaître un certain niveau d’expertise, c’est bien l’économie. Il est d’ailleurs intéressant de signaler ses nombreuses attaques à l’égard de la FED, la banque centrale américaine, pour sa gestion de la crise du Covid notamment. Mais ces critiques avaient déjà débuté auparavant. Il est cocasse que Trump affiche justement dans son bureau le portrait d’Andrew Jackson, 7ème président des États-Unis, qui en son temps se déclara ennemis des banquiers et mit systématiquement son véto à la création d’une banque centrale.
Trump se dépeint également comme le candidat du protectionnisme et du retour de l’Amérique sur elle-même, promettant un arrêt de l’interventionnisme militaire américain dans le reste du monde. Un argumentaire économique, pour lequel les Américains sont particulièrement sensibles, est souvent avancé : des coûts exorbitants ou le fait d’avoir à faire à de mauvais payeurs bénéficiant de la protection américaine à moindre frais. Trump s’est également illustré en rentrant en conflit avec un certain nombre d’instances internationales telles que l’OMS ou la convention sur le climat. Biden a, quant à lui, promis de renouer les liens internationaux une fois élu. On constate d’un côté une volonté de rupture antimondialiste d’inspiration populiste et de l’autre une volonté de maintenir un certain état de fait sur la place que les États-Unis occupent dans le monde depuis maintenant de nombreuses années. Pas certain cependant que la Chine et les autres puissances émergentes l’acceptent. Le siècle américain est peut-être passé et Donald Trump d’avoir acté que ce n’était plus dans les moyens des États-Unis d’être l’arbitre du monde.
Il peut sembler que la dimension religieuse a totalement été évacuée aujourd’hui. Pourtant, la foi reste forte aux États-Unis et le protestantisme séparé en autant de différents courants (évangéliste, anabaptiste, quakers…) continue de modeler les esprits. Trump, pourtant protestant réformé, a récemment envoyé des signaux favorables aux catholiques, dernièrement en nommant Amy Coney Barrett, catholique d’ascendance franco-irlandaise, au poste crucial de juge à la Cour suprême. Plus symboliquement, la convention républicaine du 27 Août dernier se conclut par l’interprétation de l’Ave Maria par le chanteur d’opéra Christopher Macchio. Ce qu’un commentateur a qualifié de « moment le plus catholique de l’histoire américaine ». Alors que Trump se trouve être assez populaire pour l’attachement à la foi religieuse qu’il exprime parfois, les Démocrates ont quant à eux une étiquette d’antireligieux héritée d’une certaine gauche. Le fait d’être associés à des figures tumultueuses comme la musulmane Ilhan Omar joue aussi en défaveur des Démocrates auprès de l’électorat.
Les évènements de ces derniers mois et les nombreuses émeutes parfois meurtrières entre les extrêmes de gauche et de droite ayant eu lieu sur tout le territoire américain témoignent d’une radicalisation grandissante et il est fort à parier que des heurts surviennent à nouveau à l’annonce des résultats. Les ennemis de Trump l’accusent d’exacerber les tensions et d’être le président de la division. Ces divisions ne sont pourtant pas nouvelles. En s’engageant dans une nouvelle épopée militaire au début du XXIème siècle, après les attentats du 11 septembre, ces tensions purent être mise sous le boisseau momentanément en fédérant la population face à une menace terroriste. Avec une Amérique qui se retire du monde et entreprend un retour sur elle-même, ces fractures ne pouvaient que se réveiller. Trump réélu ou non, ces fractures sont bien parties pour continuer à grandir.
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