Vous avez un week-end de libre ou vous vous embêtez sec pendant les vacances ? Eh bien, remuez-vous et explorez ce beau monde qui est le nôtre ! Oui, mais vous connaissez par cœur Montreux et êtes déjà allés à Zurich… Alors, allez à Lyon !
À seulement 2h15 en voiture et 3h en train, baignée de cette lumière particulière entre la Saône et le Rhône, Lyon n’a de cesse d’émerveiller les touristes comme les Lyonnais eux-mêmes. Et pour cause : depuis sa fondation en l’an 43 par un ancien officier de Jules César, chaque époque a laissé son empreinte sur la ville, la classant ainsi au patrimoine mondial de l’Humanité par l’Unesco.
Il est de bon ton de s’équiper d’une bonne paire de baskets pour pouvoir arpenter en long et en large, et surtout en hauteur, tous les recoins plus ou moins secrets de de la cité lyonnaise. Commencez donc par vous dégourdir les jambes sur la colline de la Croix-Rousse dans la fraîcheur du matin (vous en aurez besoin !). Quartier historique des Canuts, ces ouvriers tisserands de la soie qui ont fait la renommée de Lyon dans le milieu textile au XIXème siècle, c’est ici que le surnom de ville « belle et rebelle » prend tout son sens. Et même si aujourd’hui les bobos ont remplacé les ouvriers – que voulez-vous, la gentrification n’épargne décidément rien ni personne – les petites ruelles en escaliers descendant vers les quais et le Mur des Canuts gardent tout leur cachet. Alors profitez du célèbre marché de la Croix-Rousse, prenez un verre en terrasse sur une petite place de quartier et allez admirer cette belle cité vivant sous vos pieds depuis l’un de ses nombreux points de vue. Personnellement, mon préféré est celui de la place Bellevue (!) sous le Gros caillou, où a été tournée la série Cherif.
Et le petit plus magique : les traboules, ces petites ruelles secrètes qui permettent de passer d’une rue à l’autre sans être vu…
En redescendant les pentes de la Croix-Rousse, prenez le temps de découvrir le quartier de la Martinière. Assez peu touristique, ce véritable petit village est un trésor de tranquillité. À voir surtout la fresque des Lyonnais, commémorant ceux qui font rayonner la ville, des Frères Lumière à Paul Bocuse.
Vous arrivez sur la place des Terreaux et sa magnifique fontaine qui fait face au célèbre Musée des Beaux-Arts. L’Hôtel de Ville, imposant avec son toit orné de feuilles d’or, vous offre un peu d’ombre. Explorez les petites ruelles parallèles et je parie que vous aurez faim avant d’atteindre les Cordeliers.
Car, lorsque l’on parle de la capitale des Gaules, « un tour dans LES GUEULES du Lyon » serait un titre plus approprié. Mais bon que voulez-vous, je suis incorrigible. Lyon, « capitale de la gastronomie », porte à merveille son surnom. Chaque rue a son petit café ou son bouchon, petit restaurant typiquement lyonnais, avec des nappes à carreaux et des casseroles en cuivre, et qui sert les nombreuses spécialités de la ville : saucisson à cuire ou sabodet, tablier de sapeur, tarte aux pralines, cervelle de canut, quenelles, rosette et coussins, bugnes en saison, Saint-Marcellin et Saint-Félicien, le tout arrosé de Beaujolais ou de Mâcon village dans un « pot lyonnais »…
Et si vous êtes plus fine bouche, Paul Bocuse, Georges Blanc, Christian Tetedoie, et toutes les « mères » (Mère Brazier, Mère Léa, Mère Fillioux…) sont là pour asseoir Lyon tout en haut des villes où l’on mange bien, et très bien même. La bien-nommée rue du Bœuf dans le Vieux Lyon est la rue la plus étoilée de France, et les Halles de Lyon à la Part-Dieu sont le cœur battant de la cité pour tous les affamés de la région.
Après un tel repas, rien ne vaut une balade digestive : descendez la Rue de la République, « rue de la raie » pour les intimes, jusqu’aux Cordeliers et la place des Jacobins, puis prolongez le plaisir pour atteindre la fameuse place Bellecour et sa statue équestre de Louis XIV. Baladez-vous à l’Hôtel-Dieu, ancien hôpital récemment transformé en galerie marchande, halles gastronomiques et hôtel de luxe. Vous n’êtes plus très loin du quartier de Confluence. Également rénové il y a peu, chaque bâtiment a son propre style à l’architecture audacieuse, avec au sommet le Musée des Confluences. Puisque vous êtes allés si loin, allez donc jeter un œil rêveur au confluent, où se marient le Rhône et la Saône… Oui je sais, cela paraît niais mais c’est l’un de mes coins préférés, alors n’en parlons plus et continuons, je vous prie.
Et non, vous n’êtes pas au bout de l’aventure ! Du confluent, rien de tel que de traverser la Saône et d’en remonter les quais. On entre ainsi dans le Vieux Lyon. C’est le quartier médiéval et Renaissance, l’un des plus vastes encore intact de nos jours avec Venise (merci Wikipédia). On arrive d’abord par Saint-Georges pour déboucher sur Saint-Jean et son imposante cathédrale. De là, baladez-vous à votre gré dans les rues adjacentes, prenez le temps d’admirer, de profiter de chaque petit recoin, et là aussi essayez de trouver les traboules secrètes du Vieux Lyon.
Puis, bonne chance ! Non, honnêtement. À moins que vous n’optiez pour le traditionnel funiculaire de Fourvière, ce qui serait dommage, car vous ne pourriez alors pas raconter à tous vos amis à quel point les escaliers de Fourvière sont pentus, et longs, et combien on aura sué comme des bêtes, mais bon on est arrivés en haut parce que, quand même, on est trop forts. Si vous choisissez cette option réjouissante, tentez-donc la Montée des Chazeaux. Quand vous serez à la 54ème marche, haletant, pensez aux élèves de la colline se rendant en cours chaque matin avec un sac de 5kg sur le dos, courant parce qu’ils sont en retard (quoi, ça sent l’expérience, vous croyez ?). Mais le jeu en vaut la chandelle : vous êtes maintenant à la basilique de Fourvière. Et là, c’est le (roof) top. La basilique vaut déjà le détour, mais la vue vaut le voyage et l’effort de l’ascension. À côté du musée gallo-romain et de son théâtre romain admirablement conservé, la statue de la Vierge Marie surplombe la ville et rappelle l’année 1643, quand la Vierge aurait sauvé Lyon de la peste. Depuis, les Lyonnais commémorent l’évènement tous les ans le 8 décembre, lors de la fête des Lumières…
En descendant par Saint Paul, prenez les TCL (transports en commun lyonnais) pour vous rendre au parc de la Tête d’Or, plus grand parc urbain de France. La roseraie y est magnifique au printemps. Sinon, allez dire bonjour aux girafes et autres crocodiles dans la partie zoo. Toujours dans le 6ème arrondissement, vous trouverez la gare des Brotteaux. À deux pas, le quartier d’affaires de la Part-Dieu avec les Halles de Lyon Paul Bocuse (à voir absolument !), et le « crayon », si cher au cœur des « gones » de la ville (« gamin » en lyonnais).
Et parce que vous ne sauriez quitter la ville de naissance du cinéma sans voir le lieu exact où Auguste et Louis Lumière ont inventé le septième art : il est de l’autre côté du quartier de la Guillotière, dans le quartier de Monplaisir, au 25 rue du Premier film dans le 8ème arrondissement.
Et voilà, un tour dans la gueule du Lyon ! Il y a bien sûr une multitude d’autres choses à voir, à visiter, à manger, des recoins secrets à explorer dans la capitale des Gaules. Mais toutes les bonnes choses ont une fin. Ou ici, une faim. À moins que vous ne reveniez vite entre le Rhône et la Saône…
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