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Le Dragon de Komodo, le lézard qui n’a peur de rien

Imaginez la situation suivante : vous êtes au début du 20ème siècle. Avec votre équipe de scientifiques, vous décidez d’explorer l’Archipel d’Indonésie centrale et, parmi les différentes îles, vous vous arrêtez sur l’île de Komodo. Après des heures de voyages, vous posez pied à terre et décidez de vous reposer quelques instants, observant la belle plage sur laquelle vous venez d’accoster. Puis, sorti de nulle part, surgit un lézard de près de trois mètres de long, paraissant peser le poids d’un humain moyen et courant sur ses quatre pattes à une vitesse pouvant dépasser les 20km/h sur un bon sprint. Vous venez de rencontrer un des animaux les plus légendaires de notre Terre : le Dragon de Komodo.

Le Dragon de Komodo (aussi parfois appelé Varan de Komodo ou, plus tristement, Monstre de Komodo) est le plus grand lézard au monde. Ce mastodonte vit dans les îles d’Indonésie centrale, plus particulièrement sur les îles de Komodo, Rinca, les sœurs Gili ou Florès. C’est peut-être d’ailleurs mieux pour nous : même si ce prédateur ne se nourrit principalement que de charognes, il n’est pas impossible qu’il chasse n’importe quelle proie se mettant en travers de sa route. En effet, du fait de son arsenal que vous allez découvrir tout de suite, le Dragon de Komodo n’a pas de prédateur dans son écosystème, ce qui fait de lui une espèce dominante dans son habitat.

Un attirail de guerre

Lorsque l’on se penche sur la morphologie du Dragon, il est difficile d’imaginer ce qui pourrait facilement en venir à bout. La peau du Varan est entièrement renforcée de grosses écailles ossifiées, formant une cuirasse difficilement pénétrable qui rappelle la cotte de maille humaine. Certaines de ces écailles sont d’ailleurs pourvues de nerfs sensoriels, permettant au lézard d’avoir un sens du toucher accru.

Malgré une vision qui laisse à désirer et une capacité auditive misérable, notre lézard est cependant pourvu d’une merveille sensorielle : sa langue. Comme bien d’autres reptiles, la perception des stimuli gustatifs et olfactifs passent par sa langue en fourche. Cette même langue lui sert de guide pour se déplacer, même dans l’obscurité, et lui permet de s’orienter sur près de neuf kilomètres de distance.

Et encore, nous ne parlons que de la défense et du sensoriel, qui ne sont pas nécessairement ses points forts : c’est tout ce qui entoure sa gueule qui fait de lui un adversaire redoutable. Sa mâchoire, contenant près de 60 dents pouvant mesurer jusqu’à 2.5 centimètres de long chacune, peut également s’ouvrir de façon imposante grâce à des ligaments extrêmement élastiques, rappelant les hippopotames ou les crocodiles.

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Les plus observateurs·trices auront d’ailleurs remarqué le plus grand atout du Varan de Komodo dans l’image ci-dessous : tout comme son cousin le Monstre de Gila, il possède des glandes à venin installées dans sa mâchoire inférieure. Ces glandes produisent un puissant venin qui, mélangé à sa salive fournie en puissantes bactéries, rendent les morsures du Varan mortelles pour la plupart des espèces n’ayant pas été déchiquetée par ses dents au préalable. C’est à se demander ce qui est le mieux : mourir d’un coup de sa puissante queue, dont il se sert sans gêne pour assommer ses adversaires ; finir en charpie entre ses nombreuses canines aiguisées comme des lames ; ou succomber d’une douloureuse septicémie engendrée par le cocktail buccal de notre lézard.

Dangereux… mais en danger

Dans la nature, la force ne fait pas tout, et le Dragon de Komodo n’échappe pas à cette règle. Le Dragon de Komodo est aujourd’hui considéré comme une espèce « très vulnérable » par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature. De nombreux éléments cherchent à abattre notre Varan : l’activité volcanique de son habitat, les tremblements de terre, le braconnage ou même le tourisme.

Plusieurs associations recueillent ainsi aujourd’hui des Dragons de Komodo à titre de préservation, le plus proche de nous étant le vivarium d’Aquatis à Lausanne. La pérennité du Dragon de Komodo à l’état sauvage n’est d’ailleurs de loin pas assurée. Il est estimé qu’au minimum 30% de la population sauvage restante sera décimée par la montée des eaux d’ici 2060, d’où l’importance de sa préservation.

Si vous souhaitez le voir en action, je vous laisse avec cette merveilleuse vidéo de National Geographic Wild France. Vous y découvrirez les techniques de chasse du Dragon de Komodo, s’adaptant à sa cible et s’armant de patience pour économiser son énergie. Amis des cerfs, abstenez-vous !

Dilane Andrade Pinto
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