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Made in HEC : Bernard Piguet

Passionné par l’industrie du luxe et de l’art, Monsieur Bernard Piguet nous fait part de son expérience en tant que propriétaire et commissaire-priseur de l’Hôtel des Ventes à Genève, et comment il a réussi à créer une entreprise et une marque aujourd’hui internationalement connue. Diplômé de HEC Lausanne, monsieur Piguet voyage dans le temps de quelques décennies pour partager avec nous ses souvenirs de HEC Lausanne, qui lui a permis de réaliser ces rêves.

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Pouvez-vous vous présenter et décrire votre parcours professionnel ?

Je m’appelle Bernard Piguet et je suis le directeur et commissaire-priseur de l’Hôtel des Ventes à Genève. Aujourd’hui, ma profession est ma passion, donc j’ai cette grande chance.

Au moment de choisir mes études, j’ai été attiré par le métier de commissaire-priseur en France, notamment parce que c’était une institution là-bas. Pour être un commissaire-priseur français, le parcours est long, mais je me suis quand même inscrit pour faire des études de droit à Paris. Cependant, je n’ai pas reçu rapidement la réponse à ma demande d’études de droit, et je me suis entre-temps inscrit à HEC Lausanne. C’est comme cela que mes études à HEC ont commencé. Après HEC, j’ai travaillé avec des amis dans une start-up.

Par la suite, j’ai participé à l’organisation de ventes aux enchères en Suisse. Cette expérience m’a vraiment poussé et motivé à aller à Londres pour étudier l’histoire de l’art. A mon retour, j’ai été engagé chez Sotheby’s à Genève, où je suis resté sept ans, dans le département des bijoux. Voilà pour la première partie de mon parcours.

La deuxième partie a commencé lorsque j’ai acheté l’Hôtel des Ventes à Genève, il y a maintenant seize ans. Quand je l’ai acheté, il n’y restait presque plus rien ; il n’y avait même pas deux personnes qui y travaillaient, et il n’y avait qu’un seul ordinateur. J’ai donc préparé un business plan pour pouvoir l’amener à la structure qu’il a aujourd’hui.

Comment décririez-vous votre expérience à HEC Lausanne ? Racontez-nous un moment inoubliable pendant vos études.

Mon expérience à HEC Lausanne a été excellente. La formation est excellente, mais pour être franc, je ne m’en suis rendu compte qu’après-coup, car sur le moment, c’était très dur. Pendant mes études, je n’ai fait qu’étudier et travailler pendant trois ans. Les premières années étaient très sélectives et je n’ai pas passé tous mes examens directement en juin, j’ai donc dû repasser en septembre, au risque d’être éliminé.

Un moment inoubliable, qui est un peu personnel, est un moment vécu dans l’ascenseur du bâtiment HEC. Avant, au gymnase, je n’étais pas classé dans les premiers de la classe, mais au début de la deuxième année d’HEC, j’ai vu l’un de mes camarades du gymnase dans l’ascenseur. Il était toujours dans les premiers de la classe pendant nos années de scolarité avant l’université, et j’ai appris qu’il n’avait pas réussi sa première année à HEC, alors que j’avais réussi à passer. C’est une anecdote qui peut donner du courage aux étudiants actuels, et leur montrer que les choses peuvent tourner, et que lorsqu’on s’accroche à quelque chose, on y arrive.

Comment avez-vous décidé d’entrer dans le secteur du luxe, et plus particulièrement dans le milieu des ventes aux enchères ?

J’ai toujours été passionné et attiré par les objets. Quand j’étais jeune, je passais mes journées à l’intérieur pour pouvoir regarder des objets et les tableaux. Et puis, au fil des années, je me suis tourné vers les musées. C’est là qu’est né mon intérêt de base pour ma carrière actuelle. Le marché de l’art est divisé en plusieurs secteurs. Pour moi, la vente aux enchères a toujours fait appel à ma personnalité.

A quoi ressemble une journée typique pour vous en tant que propriétaire et commissaire-priseur de l’Hôtel des Ventes de Genève ?

On n’a pas de journée typique. La seule constante est qu’on est occupé du matin jusque très tard le soir. Le matin, on a généralement des rendez-vous avec les propriétaires des objets, en général, cela se passe dans la maison des propriétaires. De plus, lorsque je visite la maison, mon rôle est d’identifier les objets qui ont potentiellement de la valeur. Une autre chose que je fais souvent est de négocier les contrats ; c’est quelque chose qui demande de la diplomatie.

Une fois que les objets arrivent dans nos locaux, on doit les cataloguer, et c’est toujours un plaisir d’avoir un contact avec ces objets. Dans ce métier, on a la chance d’être toujours confronté à des domaines qu’on ne connaît pas et donc chaque jour, on apprend quelque chose de nouveau.

En ce qui concerne l’organisation de l’entreprise et l’organisation des ventes, je suis toujours en contact avec les différents spécialistes des différents objets qui travaillent chez nous afin de pouvoir orienter ma stratégie.

Quels défis avez-vous rencontrés dans votre carrière professionnelle en tant qu’entrepreneur, comment avez-vous réussi à les résoudre ?

Il y en a beaucoup ! Un défi important est d’être capable d’avoir la confiance des gens. Que puis-je faire pour que les gens me fassent confiance ? Il y a des vendeurs qui vont venir me voir, et gagner leur confiance pour qu’ils puissent croire que je vais bien vendre leur objet est un défi.

Un autre défi commence une fois qu’on fait le catalogue des objets : pouvoir attirer les acheteurs pour qu’ils puissent être informés au maximum des objets et connaître notre entreprise.

Aujourd’hui, j’applique la recette « Il faut se mettre à la place des gens ». Donc, je me mets à la place des vendeurs et des acheteurs pour pouvoir résoudre ces défis et mettre en place un plan stratégique.

Un autre point important que je voudrais mentionner est de pouvoir créer une dynamique entre les collaborateurs et spécialistes afin que chacun ne soit pas que seulement dans son bureau, sans aucune communication avec les autres collègues.

Quels sont vos prochains objectifs ?

Mon prochain objectif est de pouvoir consolider l’entreprise afin qu’elle soit toujours compétente et puisse toujours grandir de manière indépendante.

Si vous pouviez donner un conseil aux étudiants actuels d’HEC Lausanne, que leur diriez-vous ?

Accrochez-vous à vos études, car cela en vaut la peine ! Privilégiez également les relations humaines ; n’hésitez pas à créer une communication avec vos professeurs.

Toute l’équipe d’HEConomist remercie vivement M. Bernard Piguet pour son temps, ses idées et ses conseils !

 

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Lara Aksu
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