La slow fashion à l’honneur : retour sur l’Ethical Fashion Show 2023

L’Ethical Fashion Show a pris part le 16 et 17 mars 2023 dans la grange de Dorigny cette année sur le thème du « Street style », un évènement organisé par Oïkos, une association étudiante créée il y a dix ans dans le but de sensibiliser sur les enjeux sociaux et environnementaux. L’Ethical Fashion Show a quant à lui été créé il y a six ans, pour mettre en lumière « l’impact social et environnemental de l’industrie textile, et montrer les alternatives » selon Margot Monnier, organisatrice de l’évènement et membre d’Oïkos. Il s’agit par cet évènement de mettre en lumière la slow fashion, qui s’oppose à la fast fashion, c’est-à-dire de mettre l’accent sur le marché de vêtements de seconde main afin d’éviter la surproduction textile et les coûts sociaux et écologiques qu’elle implique.

L’Ethical Fashion Show se compose en deux parties. D’abord, une première partie où des intervenants – des acteurs de la slow fashion partenaires de l’évènement – présentent leurs modèles d’alternatives à la fast fashion. Cette édition 2023 fut l’occasion d’accueillir Sonya Pleshcheva, co-fondatrice de Bli Bli Dressing, une application de vente de seconde main. Cette dernière a présenté l’état du marché du textile de seconde main, et déconstruit certaines idées reçues sur la slow fashion. Selon elle, la seconde main est en effet une alternative au neuf ; l’intervenante précise que l’industrie textile est très consommatrice et polluante : on compte 2 700 L d’eau pour la production d’un T-shirt. L’industrie textile consomme à elle 20% des émissions d’eau de l’ensemble du secteur industriel à l’échelle mondiale ; le coût du transport correspond quant à lui 10% des émissions de CO2. La seconde main présente l’avantage de ne pas entraîner de production d’eau ni de CO2 liée à la production.

L’application est née avec l’idée d’aller plus loin sur les enjeux climatiques ; l’application Bli Bli Dressing est développée avec le soutien de la bourse cantonale du développement durable. Elle permet la vente et l’achat entre particuliers, notamment pour les articles à petits prix. C’est un outil contre le gaspillage textile, à l’inverses des bennes de récupération dont le contenant n’est pas souvent pas récupéré et termine incinéré. De ce fait, la seconde main serait moins polluante et plus éthique, favorisant l’économie circulaire. À suivi ensuite plusieurs conseils pratique sur comment acheter la seconde main, la façon de faire son choix et les précautions à prendre.

La seconde intervention fut du fait de Benjamin Lecrivain, initiateur du projet Clother, un site internet de vente textile qui s’est fixé des principes éthiques et écologiques. Ce dernier résume la genèse de son entreprise : il y a pris consciences des ravages de la fast fashion il y a cinq ans, en rappelant que la production du secteur du textile représente autant que le transport maritime ou aérien en termes d’émissions de CO2, ou encore que 35% des micro plastique dans les océans viennent de l’industrie textile et que 25% des pesticides sont utilisés pour la récolte de coton pour les vêtements. Il se demande donc où l’on peut acheter les vêtements éco-responsables, à une période où très peu d’offres sont disponibles et ce sont des entreprises qui proposent des produits qu’il qualifie de « pseudo éco-responsable », comme H&M. Il décide donc lancer Clother, sa boutique en ligne. Les vêtements sont sélectionnés selon des critères imposées aux marques : par exemple, un lieu de production à moins de 1 500 km de la Suisse au maximum, l’usage de matières recyclages, upcyclé (c’est-à-dire l’usage de chute de production issues d’autres productions textiles), naturelles et biologiques. Enfin ce sont des marques qui doivent adhérer aux principes de la slow fashion.

À la suite des deux intervenants « qui permettent de changer les cycles de production » dont les marques « partagent les valeurs d’Oïkos », les mannequins bénévoles ont entamé le défilé. Avec une organisation thématique : chaque défilé représente une tranche horaire, de l’aube jusqu’au crépuscule.

Crédit Photos : Joël Dufour

 

Nicolas Lenci
Nicolas Lenci
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