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GEW 2022 : « l’entreprenariat démystifié » au service du changement

« The only way to have a sustainable future is to create it ». C’est cette devise du HUB Entrepreneuriat et Innovation de l’UNIL qui orne la soirée d’ouverture de l’évènement piloté par l’association HEC Espace Entreprise, la Global Entrepreneurship Week. Cette dernière comprend quatre journées dédiées à l’entreprenariat, qui ont eu lieu du lundi 14 au jeudi 18 novembre 2022 dans la salle de conférence du Vortex. Elle a réuni en tout et pour tout 14 conférences, accueilli plusieurs centaines d’étudiants et invité 33 intervenants. Pour la troisième itération de la GEW, intitulée « l’entreprenariat démystifié », les conférences furent réunies autour de quatre thèmes : l’innovation au service au service du sport, l’entrepreneuriat social, la blockchain et enfin l’innovation au service de l’environnement.

Un évènement d’HEC Espace Entreprise en partenariat avec le HUB Entrepreneuriat et Innovation de l’UNIL

Les conférences de la GEW ont un intérêt double : s’informer sur les thématiques présentées d’une part, et se forger un réseau professionnel en rencontrant les acteurs de l’entreprenariat d’autre part. Ces derniers partagent leurs expériences personnelles sur leurs projets – tant les réussites que les difficultés rencontrées – pendant leur intervention ou lors de l’apéritif qui suit systématiquement les discussions avec la salle. Ce fut par exemple le cas avec Felix Bobbink, co-fondateur de Plastogaz, une start-up spécialisée dans la réutilisation du plastique, ou avec Jules Courtois, co-fondateur de Green Future qui offre un logiciel pour optimiser les livraisons de marchandises.

La GEW fait ainsi intervenir une diversité d’intervenants, qui font tous et toutes partie des acteurs de l’innovation. L’évènement donne la parole à la fois au corps professoral – on pense notamment à l’intervention introductive de Fabien Ohl sur les enjeux liés à l’innovation dans le domaine du sport, ou encore Jean-Philippe Bonardi, ancien doyen d’HEC et directeur du centre E4S (pour Entreprise for Society) qui participa à la table ronde sur l’innovation au service de l’environnement – et des entrepreneurs, acteurs du monde associatif, créateurs de start-ups et fondateurs d’entreprises qui s’avèrent souvent être des anciens d’étudiants d’HEC ou de l’EPFL.

Cette soirée d’ouverture fut l’occasion de rappeler par la voix de la directrice du HUB, Anne Headon, que l’organisation fut créée il y a 3 ans autour de trois enjeux : stimuler l’esprit d’entreprendre à l’échelle de toute l’Université, donner des outils pour devenir un acteur du changement, et enfin soutenir les projets entrepreneuriaux. L’équipe du HUB est réunie dans les locaux du nouveau bâtiment Villanova, qui accueille également toutes celles et ceux qui connaissent le désir d’initier un projet entrepreneurial. Le HUB est structuré autour de valeurs de durabilité et d’égalité, avec l’idée d’avoir un impact social et environnemental ; ce sont également des thématiques qui ponctuèrent les conférences de cette GEW.

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Des conférences qui s’adressent à tous les étudiants et étudiantes de l’UNIL

Par la pluralité des thèmes pris pour objet par les conférences de la GEW, cet évènement s’adresse à tous les étudiants et les étudiantes de l’UNIL. L’entreprenariat ne s’arrête pas aux portes d’HEC et c’est en ce sens que l’évènement accueille des intervenants venus de l’UNIL au sens large, mais aussi l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), et pour la première fois de l’histoire de la GEW, l’École hôtelière de Lausanne (EHL). L’entreprenariat s’attèle en effet à de nombreux domaines représentés au fil de la semaine : on pense notamment à la santé, le droit, l’écologie ou encore l’entreprenariat social. L’on peut également citer des intervenants comme Jonathan Normand, Chief Executive Officer à B-Lab, qui propose un label prenant pour objet ces thématiques et offre de nouvelles perspectives stratégiques pour les entreprises certifiées B-Corp, comme le respect de l’environnement par exemple.

De ce fait, la GEW mobilise un vaste réseau d’alumni et des acteurs aussi divers que des associations humanitaires comme Médecins sans frontières, des start-ups comme Loyko, ou encore le cabinet de conseil BearingPoint. Ouverture aux étudiants de toutes les filières oblige, la GEW rassemble plus de dix associations étudiantes, comme Haskins, Oïkos, ou encore l’Association des étudiantes en médecine de Lausanne (AEML) et l’Association des étudiants en Droit de Lausanne (AEDL). De cette manière, la GEW mobilise tant les intervenants que les étudiants venus les rencontrer ; les étudiants sont présentés à plusieurs reprises comme des « acteurs du changement », et les « acteurs de l’offre » par leurs projets entrepreneuriaux. Pour étayer cette assertion, on peut prendre l’exemple du premier thème développé lors de la GEW : l’innovation dans le domaine du sport, qui ne peut être pensé sans son impact sur la santé. En effet, on décompte 500 millions de personnes malades dans le monde en raison du déficit d’activité sportive, qui représente un coût de 68 milliards de dollars. L’intérêt est donc de « mettre en mouvement les sédentaires », et non pas s’adresser uniquement aux sportifs de haut-niveau : l’innovation est ainsi pensée pour tous, sans se restreindre à une élite. Ainsi, Fabien Ohl précise qu’il faut garder à l’esprit que les techniques sont des productions sociales situées, et par conséquent, qu’elles créent les problèmes d’aujourd’hui (le pétrole et le réchauffement climatique par exemple, ou la sédentarité liée à l’expansion de la voiture). De cette façon, l’innovation doit toujours répondre à des enjeux multiples et variés, dont les étudiants et étudiantes qui désirent entreprendre devront se saisir.

Telle fut l’introduction faite à la première table ronde réunissant Thierry Kunz, brand lead chez NIDECKER et co-fondateur de Equip, Ophélia Janneret, cheffe du service sport UNIL-EPFL, Josep Castellet, Directeur général chez POMOCA et Philippe Furrer, fondateur de insPoweredBy et cofondateur de The Shift. Ces acteurs s’accorderont sur le fait que la « tech » n’est pas une fin mais un moyen, en insistant sur l’importance de nouvelles manières de communiquer afin d’ouvrir le monde du sport et sa pratique à un public plus large. Le sport ne doit donc pas rester statique, et les équipes doivent accueillir des profils différents afin d’innover. Ce faisant, on y trouverait des raisons d’être optimiste pour l’avenir.

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Anne Headon, directrice du HUB, et Jules Cazenave, responsable de la GEW chez HEE lors de la soirée d’ouverture. Crédits photo : HEC Espace Entreprise.

Une thématique commune : le changement par l’entreprenariat

Si Anne Headon se félicita du lien affiché entre sport, santé, société, culture et insista sur l’importance de décloisonner ces thèmes afin de porter l’esprit d’entreprendre avec optimisme à l’issu de la soirée d’ouverture de la GEW, ces thématiques seront étayées dès le lendemain avec Christophe Barman, fondateur de Loyco et ancien diplômé d’HEC Lausanne. Il insista sur le fait que le monde de l’entreprenariat change perpétuellement, impliquant l’adoption d’une organisation agile en entreprise ; elle consiste ici en l’absence de hiérarchie au sein de l’entreprise, afin de privilégier un fonctionnement par l’attribution de rôles pour chaque salarié. C’est cette organisation agile qui sera par ailleurs présentée lors de la conférence suivante par LIVEsciences, une société de conseil en organisation aux entreprises. Le décloisonnement se poursuivra également avec l’ajout des sciences juridiques à la discussion sur la thématique du changement, notamment par le débat entre Maître Carlo Lombardini et Maître Nicolas Rouiller sur les implications et les enjeux juridiques de la blockchain et les cryptomonnaies.

Le changement est également une thématique au cœur du master Management durable & Technologie, qui vise à une « transition vers une économie plus résiliente, plus respectueuse de l’environnement et plus inclusive », dont l’objectif est de former des étudiants capables de prendre à bras le corps les « bouleversements » liés au changement climatique et aux avancées technologiques selon le professeur Bonardi. Ce dernier ajouta que les étudiants et les étudiantes devront « re-innover, réinventer » lors de la dernière table ronde de la GEW. C’est fut notamment le cas de son interlocuteur, Arthur Aubœuf, co-fondateur de Time for the Planet, une holding investissant dans la lutte contre le changement climatique. Ce dernier conçoit l’entreprise comme un levier de transformation pour aller « plus loin » que les seules logiques citoyennes : pour reprendre sa formule, Time for Planet serait ainsi le « Tinder du climat » où il s’agit de « faire matcher les innovateurs et les entrepreneurs ».

C’est enfin Jonathan Normand, Chief Executive Officer à B-Lab, qui donnera la conclusion de la dernière conférence de la GEW. Après avoir insisté sur le fait qu’il fallait « changer l’operating-system économique » notamment en redéfinissant les responsabilités de l’entreprise par des statuts juridiques, il ajouta que « ce n’est pas une affaire de gentils ou de méchants » mais qu’il fallait un « cadre régulatoire ». Il précise enfin que « les choses changent parce que des entreprises prennent des décisions, et non pas par une main invisible ». Arthur Aubœuf ajouta à la suite qu’il fallait présenter le changement comme une opportunité, et non pas comme une contrainte. Et à Jonathan Normand de conclure : « sans vouloir faire de la poésie ou de la philo, il faut donner espoir aux générations actuelles et futures ». Une pensée optimiste adressée aux étudiants et étudiantes qui ont pu terminer la GEW au Perchoir avec les intervenants et les organisateurs.

Nicolas Lenci
Nicolas Lenci
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