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Le petit guide de la mythologie grecque

Dès la civilisation mycénienne, maints et maints mythes furent développés au cours de l’histoire de la Grèce antique. Aujourd’hui encore, ces mythes sont une source intarissable d’inspiration, et notre vie quotidienne est impactée par la mythologie grecque. Par exemple, nous avons bien le « talon d’Achille », issu du point faible du héros du même nom, ou bien nous pouvons « toucher le pactole », venant du fleuve éponyme dans lequel le roi Midas aurait jadis lavé ses mains du sort de Dionysos. On peut aussi dire qu’on « tombe dans les bras de Morphée » lorsque l’on s’abandonne au dieu des songes en allant se coucher, ou encore que nous sommes « médusé.e.s », victimes du pouvoir de la gorgone Méduse.

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Achille et la flèche qui lui coûta la vie – Corfou, Grèce

Cependant, la richesse de la mythologie grecque n’a d’égale que sa complexité. En effet, si les différentes histoires sont fascinantes, il n’en reste pas moins difficile de constituer un arbre généalogique complet et cohérent des rapports entre ces dizaines de divinités aux mœurs variables. De plus, les différentes sources d’information ne sont pas toutes en accord les unes avec les autres. C’est avec ces avant-gardes que votre rédacteur se lance dans la rédaction du petit guide simplifié et raccourci de la mythologie grecque.

Au début, il n’y avait que le Chaos

Le Chaos n’est pas réellement un dieu. Il n’a pas vraiment de forme, ni d’apparence. Le Chaos peut être considéré comme l’absence de toute chose, comme le désordre, comme le vide. Puis, considérés comme descendants du Chaos, viennent les dieux primordiaux, parents de tout le reste de la mythologie grecque :

  • Éros, dieu de l’amour ;
  • Tartare, les abîmes insondables représentant une partie des enfers ;
  • Gaia, la déesse primaire représentant la Terre ;
  • Nyx, la nuit ;
  • Et Érèbe, dieu des ténèbres.

Concentrons-nous ensuite sur Gaia et Tartare, qui vont avoir deux enfants, Typhon et Echidna. Ces derniers seront parents à leur tour de la plupart des célèbres créatures mythologiques telles que le Sphinx, le Lion de Némée, le chien Cerbère ou encore la Chimère. Gaia va également, à elle seule, engendrer Pontos, l’eau, et Ouranos, le ciel, avec qui elle va avoir plusieurs enfants.

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Ouranos, fils et amant de Gaia – Jardin de Versailles, France

De l’union entre Gaia et Ouranos (oui, mère et fils) naquirent plusieurs géants et titans. Les plus célèbres de ces titans ne sont autres que Cronos et Rhéa, parents eux-mêmes de la majeure partie des dieux et déesses olympien.ne.s :

  • Zeus, maître de l’Olympe ;
  • Poséidon, dieu des océans ;
  • Hestia, déesse du foyer ;
  • Hadès, maître des enfers ;
  • Héra, déesse du mariage ;
  • Et Déméter, déesse de l’agriculture.

La Titanomachie et l’ère de Zeus

La naissance de ces dieux et déesses olympien.ne.s ne fut pas de tout repos. Même si ce récit ne le fait pas paraître par soucis de simplicité, Gaia et Ouranos eurent énormément d’enfants. Gaia, qui ne supporte plus l’acharnement d’Ouranos, demande alors à son fils Cronos d’émasculer son père, afin qu’il n’essaie plus de l’enfanter. Pris de colère après l’attaque de son propre fils, Ouranos lance une malédiction sur Cronos, et lui prédit que celui-ci aura un fils qui, une fois l’âge adulte atteint, se retournera lui aussi contre lui.

Cette malédiction terrifie Cronos. Il décide donc d’engloutir chaque enfant qu’il aura avec Rhéa, au grand désespoir de cette dernière, qui voit ainsi disparaître Hestia, Déméter, Héra, Hadès et Poséidon. Mais la mère des Olympien.ne.s a plus d’un tour dans son sac. Suivant l’intuition de sa mère Gaia, elle donne une pierre emmaillotée à son époux Cronos qui l’avale sans rechigner à la place du corps de Zeus, son dernier enfant. Zeus grandit alors secrètement sur l’île de Crète, où Rhéa s’était cachée pour accoucher.

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Gauche : Cronos dévorant un de ses enfants – Droite : Rhéa piégeant Cronos

Une fois adulte, Zeus décide de sauver ses frères et sœurs. Pour approcher son père, il se fait passer pour un domestique. Étant certain d’avoir avalé tous ses enfants, Cronos ne suspecte en rien les agissements de ce nouveau domestique. Zeus en profite donc pour lui faire avaler un vomitif très puissant, ce qui forcera Cronos à régurgiter ses enfants immortels.

Une fois la fratrie délivrée, Zeus déclare la guerre aux Titans, appelée la Titanomachie. Cette guerre verra s’affronter deux camps : le camp de Zeus, réunissant les dieux et déesses olympien.ne.s, les cyclopes et les hécatonchires, contre le camp de Cronos, réunissant les titans et certains géants. C’est la victoire du camp Olympien, après plusieurs siècles de guerre à l’échelle humaine, qui mène Zeus à la tête des divinités. Il obtiendra ainsi le ciel et la souveraineté absolue. Ses frères, Hadès et Poséidon, héritent également du royaume des morts pour le premier, et de la mer et des eaux pour le second.

Zeus : un fils, un frère, un père… surtout un père

Les dieux et déesses olympien.ne.s ne vont pas diverger de leurs parents, et vont également s’adonner à la procréation à tort et à travers. On ne peut cependant nier qu’un de ces dieux tient la palme d’or du nombre d’enfants, et ce dieu n’est autre que Zeus. Malgré son mariage à Héra, auquel nous reviendrons tout soudainement, Zeus ne peut s’empêcher d’enfanter à peu près tout ce qui a un semblant de vie en soi.

Tout d’abord, avec Léto, petite fille de Gaia et Ouranos, Zeus aura deux jumeaux bien connus : Apollon, dieu de l’art et de la beauté, et Artémis, déesse de la nature et de la chasse. Zeus aura également comme maîtresses (liste non-exhaustive) :

  • Mnémosyne, la mémoire ;
  • Séléné, la pleine lune ;
  • Électre, une pléiade ;
  • Thémis, la justice ;
  • Alcmène, Danaé et Europe, simples mortelles ;
  • Et enfin, pour pousser le vice, Zeus ira même jusqu’à enfanter avec Perséphone, sa fille avec Déméter et femme de Hadès, son propre frère.

Avant son mariage avec Héra, Zeus marie Métis, déesse de la ruse. Cette dernière tombe enceinte, et c’est à ce moment que Gaia et Ouranos, les grands-parents de cette histoire, préviennent Zeus que cet enfant le détrônera. L’histoire se répète, Zeus prend peur et engloutit Métis. Mais Métis n’est pas la déesse de la ruse pour rien, et survit à l’intérieur de Zeus avec son enfant, qui n’est autre que la fameuse Athéna, déesse de la sagesse et de la stratégie. Zeus, affaibli par son repas peu digeste, demande à Héphaïstos, fils d’Héra et dieu de la forge et du feu, de lui frapper sur la tête à l’aide de son marteau afin de faire cesser ses maux de tête. C’est ainsi que naît Athéna, toute droit sortie du crâne de son père.

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La naissance d’Athéna – Michael Mayer (1569-1622)

Pour terminer sur la lignée des célèbres enfants de Zeus, on peut retrouver :

  • Arès, dieu de la guerre sanglante, fils d’Héra ;
  • Aphrodite, déesse de l’amour et de la procréation, fille de Dioné ;
  • Et Hermès, dieu du commerce et des voyages, messager des dieux et fils de Maïa.

Une dernière pour la route – la naissance de Dionysos

Pour poser le contexte, Arès et Aphrodite eurent plusieurs enfants, dont Harmonie. Harmonie aura elle-même une fille avec un roi, fille qu’elle appellera Sémélée. Ainsi, si nous rebroussons chemin dans l’arbre généalogique, Sémélée est l’arrière-petite-fille de Zeus. Si vous avez lu la section précédente avec attention, vous savez que rien ne dégoûte le maître de l’Olympe… qui décide de jeter son dévolu sur Sémélée, son arrière-petite-fille. Héra, folle de rage, force Zeus à apparaître devant Sémélée sous sa forme divine, par opposition à sa forme humaine. Or, la forme divine est inimaginable pour les mortels, et ces derniers se désintègrent à la vue de celle-ci. La pauvre Sémélée, qui n’a rien demandé, meurt sur le champ.

Toutefois, Zeus arrive toujours à son but. Juste avant que Sémélée ne disparaisse dans un nuage de poussière, Zeus extrait de son ventre le corps fragile de leur enfant, Dionysos, dieu du vin et de la fête. Pris par un semblant d’instinct paternel (qui l’aurait cru ?), Zeus prend soin de Dionysos en le faisant grandir… dans sa cuisse. Dionysos passe alors toute sa jeunesse dans la cuisse de son père Zeus, avant de s’en libérer une fois adulte.

Les grands mythes - Dionysos : l'étranger dans la ville - Regarder le documentaire complet | ARTE
Dionysos dans la cuisse de Zeus

Une mythologie digne des meilleures télénovelas

Cet article n’est qu’un bref résumé d’une seule des versions que nous avons aujourd’hui de la mythologie grecque, la Théogonie du poète Hésiode. Ces personnages ont en réalité toutes et tous une histoire bien plus développée, et certains membres éminent.e.s de la mythologie grecque ne purent être cité.e.s par souci de clarté.

Si vous avez soif d’aventure, je ne peux que vous recommander de vous plonger dans les légendes d’Héraclès (ou Hercule) et ses douze travaux, dans la transformation de Méduse en gorgone, ou encore dans le combat de Thésée contre le Minotaure. Je vous recommande également tout ouvrage écrit par Rick Riordan, auteur de la saga Percy Jackson, qui a d’ailleurs donné naissance à cet article. Pourquoi pas même les mythologies nordiques ou égyptiennes ? En fin de compte, la soif de légende est votre seule limite.

Dilane Andrade Pinto
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