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MADE IN HEC : CYRIL TRABICHET

Après HEC, le thé ! Tel est, plus que simplifié, le parcours peu banal de Cyril Trabichet. Titulaire d’un Master en Management d’HEC Lausanne, il a créé il y a bientôt deux ans Kuriote, sa propre marque de thé. Laissons-le nous donner plus de détails.

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Peux-tu te présenter à nos lecteurs et lectrices ? Quel a été ton parcours professionnel ?

Salut ! Je m’appelle Cyril Trabichet. J’ai commencé mon parcours académique par un Bachelor en gestion d’entreprise à GSEM (Faculté d’Economie et Management de l’Université de Genève), il y a déjà quelques années de cela. En parallèle de ce Bachelor, j’ai fait quelques stages, notamment à l’UBP (Union Bancaire Privée) aux départements IT et Crédits. Puis, j’ai décidé de prendre une année de pause, pour pouvoir mettre en pratique toute la théorie acquise pendant trois ans. J’ai travaillé en tant qu’Office Manager dans un fonds d’investissement, un poste vraiment transversal qui m’a permis de toucher à tout, de la finance à la compta…

Le goût des études m’a repris, et je suis retourné approfondir les connaissances du Bachelor avec le Master en Management d’HEC Lausanne. J’ai continué à faire des stages, cette fois en chocolaterie (chocolaterie Du Rhône à Genève). Sûrement le déclencheur de mon projet actuel ! Après mon diplôme en 2018, j’ai passé un an chez Wavestone Consulting, là aussi à Genève.

Mais j’ai vite eu envie de prendre un nouveau départ, de travailler sur des projets qui me tenaient à cœur. J’ai quitté Wavestone, le Covid est arrivé, et j’ai créé Kuriote. Je pense que le dénominateur commun de ce parcours a été d’essayer de toucher à tout, de l’IT au marketing, en passant par la compta et la finance. C’est sûrement cette vision globale de l’entreprise qui m’a permis de créer la mienne plus tard. Comme je le dis, je ne suis expert en rien, mais j’aime toucher à tout !

D’où t’est venu l’idée de Kuriote ? Peux-tu la présenter ?

Kuriote est une marque de thé bio. Il y a encore quelques années, je n’avais pas beaucoup d’intérêt pour le thé ; j’en buvais du mauvais, je n’y prenais aucun plaisir. Puis j’ai découvert le thé de qualité, et j’ai eu envie de le partager. Malheureusement, autour de moi, les gens ne voyaient pas l’intérêt de boire de l’eau chaude ! En revanche, avec les thés aromatisés, l’intérêt était différent. Finalement, le thé est comme le vin, à partir d’une feuille on peut élaborer plusieurs produits, plusieurs recettes.

Après mon stage chez Du Rhône, j’avais envie d’un produit un peu plus gourmand si j’ose dire ! J’ai donc créé Kuriote, avec l’idée de proposer du thé bio de qualité, tout en gardant un côté dynamique et, contrairement aux marques traditionnelles, très authentique, très « terroir ». L’idée est vraiment d’avoir une gamme principalement basée sur des thés mélangés, et qui se renouvellent dans le temps pour stimuler cette curiosité gustative.

Qu’est-ce qui t’a attiré dans le monde de l’entreprenariat ?

Trois points m’y ont attiré : le premier est la liberté de pouvoir mener un projet du tout début à sa mise en œuvre, ce qui manque en entreprise, à l’image de mon expérience chez Wavestone par exemple, où le projet était déjà réfléchi chez le client. Ici, il faut vraiment mener le projet à bien, faire les ajustements nécessaires…

Ensuite, j’aime travailler sur un projet qui correspond à mes valeurs. Je peux modeler l’entreprise à ma façon. Enfin, le dernier point est l’envie d’apprendre et se challenger. Passer du confort et du salaire d’une grosse entreprise à rien, c’est un beau challenge à relever, c’est intéressant. Ne pas savoir ce qui nous attend, comment faire, et finalement d’apprendre sur le tas, c’est ce qui m’a poussé dans l’entreprenariat.

Thé

Concrètement, que fais-tu ? A quoi ressemble une journée-type ?

Il n’y a pas de journée-type ! Même si je pense que c’est la réponse bateau de l’entrepreneur… Mais il y a quand même quelques dénominateurs communs. Le matin, je déguste différents thés, vraiment dans l’optique d’améliorer mon palais et de trouver de nouvelles recettes, voir ce que les autres font… Ensuite, une partie développement commercial. Ça passe par de la prospection pure, des rendez-vous clients, ou des suivis de clients. Je passe principalement par des clients professionnels et des revendeurs. Notre site Internet ne représente qu’une petite partie du chiffre d’affaires. Je cherche donc de nouveaux points de vente, et j’essaie d’entretenir ceux déjà existants. Il y a également du travail sur la stratégie et les développements futurs : même en étant une petite entreprise, je travaille sur ce qu’elle sera demain. Sans oublier des parties moins sympas, comme la préparation des produits, ainsi que l’expédition et la logistique, mais il faut y passer.

À cela j’aimerais ajouter deux points importants pour un entrepreneur : d’abord le sport, que j’ai conservé. On a de grosses journées, on ne mange pas forcément bien entre deux rendez-vous clients… C’est important pour le corps, comme pour l’esprit.

L’autre point, c’est de conserver des relations sociales avec des amis ou dans le cadre un peu plus professionnel de l’after work. Cela permet de changer d’air ou de faire des rencontres sympas ! Je suis plus entrepreneur marathon que sprinteur. Je préfère aller faire du sport une heure plutôt que travailler de sept heures à minuit tous les jours et être rincé. Cela me permet de mieux repartir et d’être plus efficace.

Y-a-t-il eu des moments difficiles ? Et des moments de réconfort ?

Alors, il y en a ! Dans l’entreprenariat, il y a des creux et des pics. Le plus difficile reste la relation clients quand il y a des difficultés, même si elles sont dues à des facteurs externes. Quand on commence, c’est difficile de ne pas le prendre personnellement. Il faut essayer de détacher l’entreprise de soi-même. Mais les feedbacks permettent de s’améliorer ; quand ils sont justifiés, je les consigne, cela me permet d’évoluer.

Pour les moments de réconfort, je dirais quand tu traverses une période vide, sans commande ou avec des trucs difficiles à gérer, et que d’un coup il y a cet appel, cette rencontre qui vient te donner ce coup de pouce que tu recherchais. Par exemple, si tu réfléchis à un projet de développement, que tu ne sais pas comment t’y prendre, et que tu fais une rencontre qui dit « je connais quelqu’un qui peut t’aider », voilà, c’est ça les petits réconforts.

Pour toi, quel est le point fort/attractif de ton métier/domaine ?

Pour le métier, je vais reprendre la question de ce qui m’a attiré dans l’entreprenariat. Pour le domaine du thé, c’est vraiment la passion que j’ai pour le produit, le thé de qualité.

Tu es titulaire d’un Master en management. Quelle part de ton expérience à HEC t’a le plus aidé dans ta carrière ?

Bonne question ! HEC, c’est beaucoup de théorie mais finalement dans la carrière, on n’en fait pas tant que ça de la théorie, même si je ne devrais pas le dire… Par contre, tout ce que l’on a balayé, toute cette théorie, sans s’en rendre compte cela permet de construire sa propre compréhension de l’entreprise. Ce qui a été le plus utile, en tout cas ce que j’ai plus retenu, c’est tous les cas d’étude que l’on a pu faire en cours sur des stratégies d’entreprises existantes. C’est une mine d’informations énorme de savoir comment ces entreprises se sont établies et fonctionnent. Ce qui m’a le plus aidé, c’est la théorie générale qui m’a permis de tout balayer, et les case studies qui m’ont permis d’être un peu plus insider dans des entreprises déjà établies.

Que retiens-tu de tes années à HEC Lausanne ?

Surtout les bons moments, les moments de partage avec d’autres étudiants. Et alors pas forcément à HEC mais, quand on est étudiant, on est un peu protégé, on n’a pas forcément de pression de résultats – enfin sauf deux fois par an lors des examens – mais le reste de l’année je n’ai pas senti vraiment de pression. C’est agréable, surtout quand on rentre dans la vie active après, où la pression est quotidienne.

Pour finir, quel conseil donnerais-tu à un étudiant souhaitant se lancer dans l’entreprenariat ?

J’en ai deux : le premier, commencer dès que possible, et sans avoir peur de se tromper. On peut avoir des idées. J’en ai eu plein ! J’ai attendu, attendu, attendu, je me disais que le produit ne plairait pas, que le projet n’était pas assez abouti, que c’était trop compliqué à mettre en place… En fait, on peut avoir l’idée du siècle, le projet n’est jamais abouti sans le lancer ou le tester. L’important c’est de se lancer maintenant, de prendre des premières portes, des premières remarques constructives. Cela permet d’ajuster son projet pour le faire évoluer. Donc le plus tôt on commence, mieux c’est. Encore aujourd’hui, si j’ai un projet, je n’attends plus deux ans le temps que ça murisse, j’attaque directement. Alors quitte à commencer petit, je ne parle pas de créer Amazon, mais au moins de créer un petit truc et ensuite de le faire évoluer.

Et le deuxième conseil, c’est de rapidement s’entourer des bonnes personnes. C’est peut-être une erreur que j’ai commise au lancement. On apprend beaucoup à HEC, on pense savoir beaucoup mais finalement, on a très peu d’expérience en tant qu’étudiant ou jeune diplômé. C’est donc très important de s’entourer de ceux qui savent et de déléguer ; les deux vont ensemble. Par exemple, on a des connaissances basiques en marketing mais on ne maîtrise pas les réseaux sociaux, laissons-les à quelqu’un qui les maîtrise. La compta par exemple, je l’ai déléguée à 100%, je n’y touche pas. Ça crée une liberté d’esprit et on est sûr que le travail est bien fait.

Merci à Cyril Trabichet pour le temps accordé et nous lui souhaitons de réaliser tous ces objectifs avec Kuriote !

Thé

 

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Arthur Thévenin
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