Image preview

Faire face aux conflits

La vie est faite d’une infinité de conflits. Ils peuvent survenir à tout moment et dans tous types de contextes (amis, famille, travail, etc.). De manière générale, lorsque plusieurs personnes ayant des intérêts, niveaux hiérarchiques, points de vue, éducations, valeurs ou encore sensibilités différentes se mettent à interagir ensemble, le conflit n’est jamais loin.

Ainsi, il peut être utile d’avoir quelques pistes de réflexion quant à la manière d’appréhender les conflits lorsqu’ils se présentent. Le chercheur Marc Thomas s’est penché sur la question dans son article « Choisir les stratégies adaptées au conflit » (référence complète dans les sources) que je vous propose de passer brièvement en revue ensemble ci-dessous.

Diverses manières d’envisager le conflit

Pour commencer, Marc Thomas insiste sur l’importance de distinguer le conflit de la violence. Certes, le conflit peut mener à la violence, mais ce n’est pas forcément le cas. Bien au contraire, le conflit peut aussi être quelque chose de très positif, si on arrive à le gérer correctement. En effet, cette démarche peut nous faire évoluer, créer quelque chose de nouveau ou encore améliorer notre existence. Le conflit n’est donc pas forcément négatif.

Attitudes naturelles face au conflit

En cas de situation conflictuelle, la première étape consiste à se demander vers quel type d’attitude on tend naturellement. Il s’agit donc de faire preuve d’introspection, afin de pouvoir, dans une deuxième étape, modifier notre attitude face au conflit dans le cas où elle ne serait pas optimale. Le tout en gardant à l’esprit que cette attitude vers laquelle on tend naturellement peut varier en fonction des contextes dans lesquels on évolue (famille, amis, travail, etc.) ainsi que d’autres facteurs tels que l’âge, le stress ou notre humeur du moment.

Marc Thomas identifie trois attitudes naturelles face à une situation conflictuelle. La première est la domination, où seul compte notre intérêt. Ici, on va chercher à tout prix à imposer notre volonté et à exercer notre autorité sur l’autre par la force. L’autre ne compte absolument pas, peu importe ce qu’il advient de lui. La deuxième attitude est la soumission. Ici on tient uniquement compte de l’intérêt de l’autre. Avec pour corollaire que l’on ne se préoccupe plus de nous et que l’on se perd complètement dans l’autre. Et parfois la soumission évolue en rébellion, le soumis pouvant alors se transformer en dominant. Et la troisième est l’évitement, où l’on ne se préoccupe ni de notre intérêt ni de celui de l’autre. En cas de domination et de soumission, l’un va gagner totalement et l’autre va tout perdre. En cas d’évitement, personne ne gagne, car on manque les opportunités qui peuvent découler de la gestion du conflit.

Stratégies face au conflit

Selon Marc Thomas il existe plusieurs manières de chercher à gérer le conflit.

Parmi celles-ci, la domination et la soumission, développées plus haut, sont des stratégies à éviter à tout prix car elles se caractérisent par une certaine violence, celle du dominant sur le soumis ou celle du soumis rebelle sur le dominant.

Une autre manière d’appréhender le conflit est l’évitement. L’évitement, qui se caractérise par une certaine passivité, a pour avantage de réduire les possibilités de voir le conflit dégénérer en violence et peut ainsi servir à se protéger. Il peut donc constituer une attitude adéquate lorsque l’on n’a rien à tirer de la situation. Toutefois, s’il existe des bénéfices à tirer de la gestion du conflit, il ne peut s’agir que d’une première étape vers une meilleure solution.

Une meilleure solution à l’évitement consiste en la négociation. La négociation se caractérise par le compromis, dans le sens où l’on va tenter de tenir en compte les intérêts de l’autre, tout en ne négligeant pas totalement nos propres intérêts. C’est déjà un premier pas, car on commence à tenir compte de l’autre. Mais cela implique aussi nécessairement que l’on va renoncer à certaines choses. Un premier inconvénient est donc que l’on ne sera pas tout à fait gagnant (tout en n’étant pas totalement perdant non plus). Le second inconvénient est que dans la négociation, une partie gagnera toujours plus que l’autre. Il arrive en effet rarement que le résultat d’une négociation soit parfaitement équilibré. Ainsi, la négociation, tout comme l’évitement, ne devrait être qu’une étape vers une meilleure manière de gérer les conflits.

Cette meilleure manière de chercher à gérer les conflits est la coopération. La coopération consiste à collaborer vers une solution commune. Ici on va chercher à tenir compte au maximum non seulement de notre intérêt, mais également de celui de l’autre. Avec pour avantage que l’on sera tous les deux totalement gagnants.

Une image contenant texte Description générée automatiquement

Parvenir à la coopération

La coopération serait donc la meilleure manière de gérer les conflits. Toutefois, comment y’parvenir ?

Pour Marc Thomas, cela passe par l’assertivité, l’empathie et le dialogue. L’assertivité consiste à s’affirmer, mais sans user de violence ou en cherchant à dominer l’autre. Il faut donc oser proposer des solutions sans chercher à tout prix à les imposer à l’autre. On va chercher à faire preuve d’autorité, mais une autorité qui est plus liée à la reconnaissance par l’autre de nos capacités à le faire évoluer. Quant à l’empathie, Thomas d’Ansembourg la définit comme pouvoir « être avec les autres tout en restant soi-même ». Il s’agit donc d’essayer de comprendre l’autre et ses intérêts, ce qui passe nécessairement par l’écoute, mais sans s’effacer totalement au point de s’oublier, ce qui caractérise la soumission. Et finalement, le dialogue implique d’essayer d’échanger le plus possible avec l’autre. La transmission d’informations est la seule manière de déterminer les intérêts des uns et des autres.

Pour conclure, Marc Thomas nous indique que la coopération est un idéal vers lequel tendre, et que la route n’est ni aisée ni linéaire. Mais en cherchant à affronter le conflit plutôt qu’à l’éviter, tout en faisant preuve d’assertivité et d’empathie, ainsi qu’en dialoguant, le conflit devient une occasion d’évoluer ou d’innover.

Conflits
Tarek Patwari
Cliquez sur la photo pour plus d’articles !
Sources:

D’Ansembourg Thomas, Cessez d’être gentil, soyez vrai. Être avec les autres en restant soi-même, Éditions de l’Homme, Québec 2001.

Thomas Marc, Choisir les stratégies adaptées pour gérer les conflits, Revue de prévention et de règlement des différends, Volume 3, Numéro 3, Québec 2005.

Dans la même thématique, la rédaction vous propose les articles suivants :

Conflits
COMMENT CESSER DE COURIR APRÈS LE TEMPS ?
– CLARA SEPPEY –

Conflits
AMOUR ET BONHEUR, APAISEZ VOS CŒURS
– TRISTAN BOCHATAY –

Une image contenant ciel, herbe, extérieur, champ Description générée automatiquement
AU DIABLE LES « ROUTINES MATINALES » PARFAITES !
– NICOLA DE PARIS –