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« 3D » : La durabilité par les alumni HEC

Ce mardi 2 mai 2023 s’est tenue la dernière conférence organisée par les alumni HEC sur les « 3D », à savoir les trois piliers que s’est donné la faculté des Hautes Études Commerciales de l’Université de Lausanne : la durabilité, la digitalisation et la diversité. A l’honneur : la durabilité, qui a réuni un panel constitué en table ronde composé de professeurs d’HEC, d’alumni et d’étudiants de la faculté, modéré par Christophe Fischer, diplômé de la promotion 93 et membre de la fédération suisse des entreprises ainsi que de la fondation HEC. Pour ce thème « complexe, vaste et varié » de la durabilité, il s’agira par la diversité des intervenants de « mettre en lien la recherche et monde réel » selon les mots des organisateurs et organisatrices, pour un évènement qui s’adresse aussi bien aux étudiants et étudiantes qu’aux alumni.

« Quantification du risque : de la compréhension à la communication à travers plusieurs exemples »

Cette table ronde fut introduite par deux conférences données successivement par la Professeure Valérie Chavez et le Professeur Sébastien Houde. La première, par Valérie Chavez, titulaire d’un doctorat en mathématiques et qui fut gestionnaire de risques pendant trois ans, eu pour objet la gestion de risque et leur prévisibilité en utilisant les méthodes de la gestion des données, à travers d’exemples comme l’explosion de la navette spatiale Challenger en 1986, la faillite de Swissair en 2001, la congestion des hôpitaux liée à la pandémie de Covid-19. Ces exemples visant à illustrer les risques climatiques, de plus en plus prévisibles et dont la fréquence s’est accrue. C’est en particulier l’objet de recherche du centre d’expertise dédié aux extrêmes climatiques, nommé Expertise Center for Climate Extremes (ECCE) dont Valérie Chavez est l’une des investigatrices du projet.

« La limite de l’approche économique dans la gestion des crises énergétique et climatique »

La conférence fit ensuite place à la présentation de Sébastien Houde, professeur en économie de l’environnement titulaire d’un doctorat en économie à l’Université de Stanford, intitulée « Les limites des outils du marché ». Sébastien Houde introduit son propos en établissant un stock limite de 500 gigatonnes de carbone ; or en considérant la consommation actuelle de 50 milliards de tonnes chaque année, il n’est pas possible d’aller jusqu’en 2050. Ce faisant, il faut décarboner l’économie. Un éventail de possibilités s’offre à nous, auquel l’on retrouve deux pôles : celui défendu par Decarb Bros, qui considèrent que l’innovation technologique sera suffisante, et celle d’Extinction Rebellion qui invite à repenser en profondeur les structures de la société. Sébastien Houde propose le cadre théorique de l’allocation de ressources, allocation qui s’effectue selon les décisions des acteurs ; en ce sens, on peut décarboner l’économie en jouant sur les incitations.

Table ronde : alumni, étudiants et étudiantes

Une fois ces thématiques introduite, la table ronde pris place et donna la parole aux deux alumni. En premier lieu, Virginie Toral, de la promotion HEC 2006, qui a fait carrière dans la communication et le Marketing, dans divers secteurs comme l’horlogerie, la traçabilité, le service à la personne, que ce soit dans de grandes entreprises ou des startups, en Suisse et à l’international. Elle décide ensuite de basculer dans la durabilité en s’engageant pour SHE Changes Climate Switzerland, qui promeut l’égalité femmes-hommes dans la lutte contre le changement climatique. Ce fut l’occasion d’insister sur un « changement comportemental », où il s’agit d’interroger le rôle de la communication dans cette entreprise.

Edgar Haldimann, de la promotion 2010 et travaillant chez Romande énergies, insista quant à lui sur le fait que les personnes ne sont pas toujours conscientes de la réalité de leurs pratiques. Ce faisant, il aide à la décarbonation de leurs pratiques grâce au projet Ma commune et moi, qui aide les ménages à réduire leur empruntes environnementales. Il s’agit d’amener le changement de comportement par l’apprentissage et en donnant l’exemple. Il rappelle que la technologie ne sert à rien si l’on ne change pas les comportements.

Du côté des étudiants et étudiantes d’HEC, Léane avança que l’on peut comprendre Extinction Rébellion, car si elle affirme penser que l’on peut changer les choses avec l’économie, est-ce que pour autant les entreprises suivront ? Idem pour Tiago, qui montra qu’Extinction Rebellion peut aider à sensibiliser l’opinion publique, en rappelant que l’on doit diviser par trois, cinq ou sept – selon les individus – la consommation d’énergie de chacun d’ici dix ans. Et rappeler que la « jeunesse doit montrer qu’elle n’est pas contente ».

Nicolas Lenci
Nicolas Lenci
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