1er mai, origine et histoire

Il y a deux jours, nous étions le 1er mai, journée internationale de lutte pour les droits des travailleurs ou plus communément appelée fête du Travail. Que ce soit parce que l’on s’offre étrangement du muguet ou parce que vos amis qui travaillent à Genève ont congé ce jour-là et pas vous, vous voyez sans doute de quoi l’on parle lorsque l’on vous dit fête du travail. Mais quelles en sont ses origines ? Pourquoi le muguet ? Et pourquoi ce jour n’est-il pas férié dans le canton de Vaud ?

Cette date historique symbolise la revendication des ouvriers d’avoir une journée de travail de 8 heures. Ses origines remontent au 1er mai 1886, date à laquelle la grève éclate aux États-Unis. Les ouvriers américains réclament la réduction de leur temps de travail à 8 heures. En effet, à l’époque, il n’était pas rare qu’ils travaillent 12 voire 17 heures par jour. De plus, deux ans auparavant, en 1884, les syndicats américains s’étaient réunis et avaient pris la décision que dans les deux années à venir, les journées de travail devaient avoir diminué. Le résultat promis n’arrivant pas, une grève éclate alors deux ans plus tard, le 1er mai, premier jour de l’année comptable des entreprises.

Les revendications des ouvriers sont plus précisément de pouvoir partager leur journée en trois tiers de huit heures : 8 heures de sommeil, 8 heures de travail et 8 heures de loisir. Ces revendications sont symbolisées par un triangle rouge dont chaque arête représente une revendication.

Une manifestation pour les mêmes revendications a lieu en France en 1890. N’ayant pas obtenu le succès escompté, les travailleurs français manifestent à nouveau une année plus tard, le 1er mai 1891. La manifestation tourne mal, surtout à Fourmies, petite ville française, où l’on dénombre une dizaine de morts et une trentaine de blessés.

Malgré leur caractère sanglant regrettable, ces manifestations portent leurs fruits. En France, la journée de 8 heures fut finalement adoptée en 1919. En 1941, le maréchal Pétain fait du 1er mai un jour férié payé. Et en 1948 entre en vigueur la loi qui entérine cette décision.

Qu’en est-il en Suisse ?

Si le premier mai est férié en France et dans de nombreux autres pays, ce n’est pas un jour férié fédéral en suisse. Le seul jour férié reconnu légalement au niveau fédéral est le 1er août, même si Noël, Nouvel-An ainsi que l’Ascension sont communs à tous les cantons. Pour le reste, fédéralisme oblige, c’est aux cantons de décider si oui ou non ces jours sont fériés sur leur territoire.

Dans certains cantons, comme les cantons de Neuchâtel, Zurich, du Jura ainsi que de Bâle-Ville et Bâle-Campagne, le 1er mai est un jour férié assimilé à un dimanche. Dans d’autres, notamment à Genève ainsi que dans le canton du Tessin, c’est un jour dit chômé, c’est-à-dire qu’il n’est pas légalement assimilé à un dimanche, mais que la plupart des entreprises donnent congé à leurs employés ce jour-là.

Les cantons qui donnent congé le 1er mai sont les cantons qui ont été industrialisés le plus tôt. Cela pourrait expliquer que cette date soit fériée dans certains cantons et non dans d’autres. Les cantons qui ont été les premiers à être industrialisés sont les cantons dans lesquels les syndicats avaient le plus de pouvoir, ils ont donc pu imposer leur volonté pour faire du 1er mai un jour de congé.

Fête du travail, mais pas seulement

Traditionnellement, on offre du muguet le 1er mai. Cette coutume n’a rien à voir avec les droits des travailleurs et les manifestations relatives. Et pour cause, le premier mai n’a pas uniquement comme origine les revendications politiques de 1986, il est également né d’autres traditions qui n’ont rien de politique.

Le muguet, à l’instar de la colombe, serait un emblème de la paix, mais également de l’amour, de la joie, du respect et de la gratitude. La tradition d’offrir du muguet le 1er mai nous viendrait des Celtes qui considéraient le muguet comme une plante porte-bonheur et s’en offraient afin de célébrer le retour de l’été. Il semblerait que l’on doive l’officialisation de cette tradition au roi de France Charles IX, qui offrait chaque année un brin de muguet aux femmes de la cour.

Les Romains, également, célébraient le 1er mai avec des fleurs. Le début du mois de mai était consacré aux festivités appelées « les florales », fêtes qui avaient lieu en l’honneur de Flora, déesse des fleurs.

Il semblerait également qu’à la Renaissance, le 1er mai était considéré comme la fête de l’amour. A cette occasion, on fabriquait alors une couronne de fleurs que l’on offrait à celles et ceux qui nous étaient chers.

Comment célèbre-t-on le 1er mai dans le monde aujourd’hui ?

Si les États-Unis ont préféré la date du 1er septembre comme jour férié et de célébration du labor day, de nombreux pays fêtent la journée internationale de lutte pour les droits des travailleurs en hommage aux événements de 1986, le 1er mai. Mais si cette journée est en général consacrée à des défilés dans les rues dans le but de faire entendre ses revendications, elle est aussi une journée de festivités dans certains pays comme en Italie, par exemple, où de grands concerts sont organisés à Rome sur la piazza del popolo, ou en Allemagne où l’on y célèbre cette date à l’aide de danses et de musiques. A Cologne, une jolie tradition veut que l’on accroche une branche de bouleau sur la porte d’une personne à qui l’on souhaite déclarer sa flamme.

En Suisse aussi, notamment à Zurich, on fête le 1er mai avec des stands, de la musique, des ballons, etc. Mais la plupart du temps, le 1er mai est avant tout l’occasion de manifester et de revendiquer ses droits plutôt que de festoyer. Les confettis multicolores laissent bien souvent la place à des banderoles revendicatrices.

Clara Seppey
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